Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre. Aujourd’hui : « Auburns » de Lomepal.
« Trop joué près du feu, maintenant j’ai les sourcils auburns ». Après le single « Tee », dévoilé il y a un mois, Lomepal confirme son grand retour avec le titre « Auburn », parution dont on imagine qu’elle sera suivie, bientôt, de l’annonce d’un album complet à venir. Les deux précédents, FLIP et Jeannine, étaient respectivement sortis en 2017 et 2018.
Sur ce titre au refrain à guitares (le rappeur parisien, fan de skate, a toujours assumé son attirance pour les musiques rock), Lomepal raconte les lendemains plus sombres qui suivent les grandes heures de gloire. « Ne viens pas m’voir, j’répands une vibe noire dans un appart Feng Shuie » : pour qu’il y ait le soleil on sait bien qu’il faut aussi que l’ombre existe, et c’est un peu ce que dit le clip qui accompagne « Auburn », réalisé par la vidéaste Léa Simon.
Dans cette vidéo tournée quelque part au Sud de l’Europe — ou peut-être même au nord de l’Afrique —, on suit la course, changeante et progressive, d’une petite fille en tenue blanche, lancée à la poursuite d’une petite fille en tenue noire, comme l’évocation métaphorique d’un côté clair qui aurait du mal, c’est habituel, à rattraper ce côté sombre dont on sait bien qu’il s’avère plus fort, court plus vite, demande moins de maîtrise et de tact. Un hémisphère sombre qu’il ne faut pas laisser partir trop loin sous peine de ne plus pouvoir le rattraper et de n’avoir plus que les yeux, non pas pour pleurer, mais pour constater des dégâts qui, dans le cas du clip d’« Auburn », s’avéreront difficile à réparer. Pagailles à venir et beaucoup de portes ouvertes sans que l’on sache très bien vers où dans ce clip drôlement bien ficelé et drôlement efficace.
« J’voulais juste m’amuser comme Cindy Lauper », dit pour sa part Lomepal, qui sera bientôt en tournée cet été — mais laissez-tomber c’est complet — et qui rend donc hommage, après Janis Joplin sur le culte « Pommade » (entendu souvent sur Nova, mais vous le savez déjà), à la chanteuse qui proclame depuis 40 ans que les « Girls just want to have fun ». Cindy Lauper est également, aux États-Unis, une grande figure de la défense des droits LGBTQIA+ et Lomepal, un esprit certainement grand ouvert, lui qui, pour FLIP et avec le talentueux illustrateur Rægular, avait signé l’une des pochettes les plus marquantes de la décennie en s’affichant en garçon habillé avec les ornements habituels des filles.
Retrouvez aussi Le vérité show, notre émission spéciale avec Lomepal présentée en 2019.