Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
James BKS, Wolves of Africa (Part 1/2)
Son premier live radio, en 2020, était ici, dans nos locaux de Radio Nova où nous l’avions accueilli à la sortie d’un confinement. C’était le temps des premiers EP, des premières prises de paroles publiques pour défendre sa vision à lui de la musique, le moment des premières émancipations pour ce producteur qui, après avoir déménagé avec ses parents aux États-Unis, avait produit pour des très grands noms du hip-hop (Snoop Dogg, Ja Rule, Puff Daddy, Akon…) et découvert, sur le tard, qui était son vrai père biologique (Manu Dibango lui-même). Le hip-hop et le panafricanisme très disco, groovy, soul makossa, mêlé à un tropisme certain pour les musiques électroniques : le premier album de James BKS sort aujourd’hui et porte en lui toute une vie de mouvements, d’apprentissages, de métissage. Wolves of Africa (Part 1/2) ouvre aussi, pour cet expat en action permanent, la voie vers une Afrique qui ne sera, pour lui, plus jamais fantasmagorique. James BKS sera aussi à l’affiche de notre Bal de Nova à Saint-Ouen ce mercredi 13 juillet.
Burna Boy, Love, Damani
Devenu en une petite décennie l’icône de l’afrobeats — l’héritage afrobeat de Fela Kuti mêlé à la modernité du R&B, du hip hop, des musiques électroniques —, le Nigérian Burna Boy multiplie les tournées — en concert récemment au Madison Square Garden de New York, rien que ça —, les succès, les featurings aux prestiges toujours plus importants. Après Angélique Kidjo, Damian Marley, Youssou N’Dour, Stormzy ou Future, l’African Giant (du nom de son album paru en 2019) s’associe cette fois à des artistes comme Ed Sheeran, Khalid ou J. Balvin sur Love, Damini, disque où la superstar rappelle qu’une superstar reste, avant tout, un humain concerné par l’idée de hauts, de bas, de contradictions, de déceptions et même, pourquoi pas, d’espoirs. « Last Last », par ailleurs, est un immense tube mais vous faites peut-être déjà partie des quelque 11 403 030 auditeurs à l’écouter chaque mois sur Spotify alors, vous le savez déjà.
Risco Connection, Risco Version
Le label Strut Records effectue de nouveau un petit bond dans le temps. Le label anglais, spécialisé dans la réédition de disques oubliés, méconnus, raréfiés, remonte cette fois à la surface des morceaux en provenance de Jamaïque, enregistrés… au Canada. Le batteur »Drummie » Joe Isaacs, connu pour son travail chez Studio One, avait dû enregistrer entre 1979 et 1980 une série de tracks dans un studio de Toronto, entouré de musiciens jamaïcains, américains, canadiens. Le tout est une série de merveilles reggae ou rocksteady qui reprennent souvent des classiques disco — de « Good times » à « It’s my house » —, à découvrir via le groupe de « Drummie » monté pour l’occasion : Risco Connection.
Ferry Djimmy And His Dji-Kins, Rhythm Revolution
Autre réédition notable cette semaine, ce disque de 1971 qui a vu, rien que ça, le funk rencontrer le marxisme, le panafricanisme, la soul version psychédélique qui élargit les consciences et renverse les idées. Musique, politiques, idées, du groove et beaucoup de retournements à venir pour ce nouveau saut dans le temps plus émancipé que jamais.
David Walters, Bow Down
Terminons avec la nouvelle sortie de quelqu’un que l’on connaît plutôt très bien chez Radio Nova. Après l’album Soley Kreyol qui célébrait ses racines antillaises et le bouleversant Nocturne, fabriqué à huit mains (celles de Vincent Ségal au violoncelle, Ballaké Sissoko à la kora, et le guadeloupéen Roger Raspail aux percussions), David Walters, globe-trotter, multi-instrumentiste, revient avec un nouvel EP. Enregistré en quelques jours seulement du côté de la très industrielle ville de Sheffield, David Walters a profité des talents du producteur et musicien Tom Excell pour mettre au monde ce disque appelé Bow Down (pour « s’incliner »), nouvelle partition remarquable au sein de la discographie décidément sans faille de ce musicien à l’ouverture d’esprit évidente, à la curiosité contagieuse, à l’énergie décidément infaillible. À écouter en priorité : le très entraînant « No One », en playlist cet été sur Radio Nova.
Écoutez aussi (ou enfin, tout dépend de votre curiosité du moment), l’album de Brent Faiyaz, WASTELAND qui en excite plus d’un à la rédac et ailleurs et qui comporte des featurings, tenez-vous à ce que vous pouvez car vous allez tanguer, avec Alicia Keys, Drake, The Neptunes ou Tyler, The Creator.