Le résultat d’une mobilisation commune des étudiants caennais.
Après la publication d’une lettre ouverte et un rendez-vous avec la présidence, ils ont obtenu gain de cause. Une cinquantaine d’étudiants de l’université de Caen ont demandé à la Présidence « d’apporter de la visibilité aux personnes transgenre ». Ce qui passe notamment par le fait de permettre aux étudiants trans de se faire appeler par leurs prénoms d’usage, et non celui inscrit à l’état civil. « Appeler une personne transgenre « Christelle » alors qu’elle a l’apparence d’un garçon est problématique et pose de réels soucis », témoigne Eliot, du centre LGBTI, auprès de Ouest-France. Ce 25 avril, l’université de Caen vient d’annoncer qu’elle autoriserait l’utilisation du prénom d’usage dès la rentrée 2018.
Suite à la rencontre avec la Présidence hier, l’@Universite_Caen autorisera les https://t.co/RvOH9gh5SQ trans à utiliser leur prénom d’usage à l’Université dès la rentrée 2018 ! Merci à nos https://t.co/RoLlvdJCGZ et aux 10 organisations co-signataires ! pic.twitter.com/bnpNXhRcu5
— CentreLGBTI Normandie (@CLGBTInormandie) April 25, 2018
En France, la loi qui régit les changements d’état civil pour les personnes trans ont été assouplies en 2016, dans le cadre du projet « de modernisation de la justice du XXIème siècle ». L’État français avait notamment été condamné en 1992 par la Cour européenne des droits de l’Homme pour non-respect de la vie privée, pour avoir refusé systématiquement les changement de prénom pour les personnes transgenres.
Il y a un an, le 6 avril 2017, la France était de nouveau condamnée par la CEDH pour avoir obligé les personnes transgenres à subir une intervention chirurgicale stérilisante afin d’obtenir leur changement de sexe à l’état civil. Cette législation a également été assouplie par la réforme de la justice, et ne demande plus l’aval d’un médecin. Elle requiert toujours, cependant, de passer par le tribunal, contrairement à ce que demandent les associations : un changement d’état civil libre et gratuit comme c’est notamment le cas au Québec, à Malte ou en Norvège.
Visuel © Getty Images/PhotoAlto/Eric Audras