Rencontre avec les représentants du genre, Shayfeen, Madd et Toto.
Depuis plusieurs années au Maroc, la jeunesse s’est trouvée de nouvelles icônes. Les rappeurs. Malgré l’absence d’industrie musicale consacrée au genre, des artistes comme 7liwa, Shayfeen, Madd ou encore Toto sont parvenus, grâce aux réseaux sociaux et à Youtube (où ils explosent les scores de vues), à s’imposer dans le paysage culturel de leur pays. Pour permettre à cette scène de s’exporter, en Europe notamment, ils peuvent compter sur le collectif NAAR, et ses deux fondateurs, Mohamed Sqalli et Ilyes Griyeb, qui signaient l’année dernière une tribune dans le Huffington Post intitulée « Et si on laissait enfin les artistes arabes raconter eux-mêmes leur(s) histoire(s)? ».
Un long texte déplorant l’usage par certains artistes, de The Blaze à Cardi B, de ce qu’ils appellent, « l’esthétique arabe », dans les clips notamment, en oubliant que sur place, des artistes sont là, prêts à défendre et à exposer leur propre culture. Pour aider au mieux ces artistes justement, Mohamed Sqalli et Ilyes Griyeb, par le biais du collectif NAAR se sont lancés pour premier pari la sortie d’un album collaboratif entre rappeurs marocains et européens. Ils en offraient un premier aperçu en février avec la sortie du clip à l’esthétique hyper léchée pour le morceau « Money Call », sur lequel on retrouve Shobee du groupe Shayfeen, Madd et le rappeur français Laylow. On les a rencontrés lors de leur passage fin avril à la Bellevilloise, à Paris.