Burning Man c’est ce fameux festival qui a lieu tous les ans dans le désert du Nevada et où on brûle un bonhomme de bois géant à la fin. On a discuté avec Manar Fegrouch alias Glitter55, DJ et participante à l’édition 2022 de ce rassemblement sablonneux.
Comment représenter Burning Man ? Imaginez un désert aride avec en son centre un immense cercle, un peu comme une horloge vue du ciel. Les 80.000 personnes qui circulent dans ce campement géant se repèrent d’ailleurs grâce à l’imagerie de la montre. “Ma tente est à 3h du matin” ou “On se retrouve au campement 10h du soir” sont des phrases que vous pourriez entendre sur le site.
Le rassemblement existe depuis 36 ans, basé au désert de Black Rock dans le Nevada. Dans cet antre de la fête, pas de distinction entre festivaliers et artistes, chaque personne est participante à l’expérience globale. Sur place, on oublie les cartes bleues, les billets et les pièces, car c’est un lieu où l’argent n’a pas court. L’économie est uniquement basée sur le troc.
Le festival est composé de plusieurs camps aux différentes thématiques. Dans cet immense site (selon Glitter55, il faut compter 4h à pied pour le traverser), on retrouve des univers variés conjuguant opéra, féérie, véhicules modifiés, sculptures, performances, nourritures et à peu prêt tout ce que le cerveau humain est capable d’inventer pour se divertir, se soigner, se faire du bien.
Marroco Camp
Une zone du festival, appelé Global Village, regroupe des campements mettant à l’honneur les cultures des 4 coins du globe, à travers des constructions architecturales qui font voyager le passant de pays en pays en quelques minutes.
Cette année, pour la première fois de l’histoire du festival, un campement mettait à l’honneur la culture marocaine. Manar Fegrouch alias Glitter55, DJ et participante nous raconte ce projet qui a été “monté par deux Marocaines, les architectes Yasmina Zriouil et Rime El Guermai et un directeur artistique de Marrakech, Amine Bendriouich (…) Il y avait une énorme tente marocaine traditionnelle qui est normalement dédiée aux célébrations. Elle a été construite entièrement au sud de Marrakech par des artisans marocains et envoyés jusqu’en Amérique.”
Pendant les 8 jours du festival, les DJs et performers se sont relayés pour animer en continu ce campement. Un travail de longue haleine donc qui demande une certaine préparation, et laisse en partie le hasard prendre le contrôle de la fête “les platines étaient ouvertes, les micros aussi. Tu pouvais arriver avec ton instrument et jouer. Le principe était d’inviter les voisins aussi, d’inviter même les guests à chanter, à contribuer. C’est une scène ouverte pendant toute la fête.”
Burning Man in a Burning World
La vie au sein des différents camps varie, chacun est maître de gérer ses biens. On s’en doute, il est difficile d’avoir de l’électricité et de l’eau courante en plein milieu du désert. Au sein du Marroco Camp par exemple, les chanceux participants pouvaient bénéficier d’une douche, précieuse dans le désert de Black Rock. Cependant, 45 secondes par jour étaient autorisées.
Le festival demande aux participants de ne laisser aucune trace de leur passage sur le site. Des rangers (police locale) font des rondes durant les derniers moments de l’événement et vérifient que les campements ne laissent pas traîner de déchets, ou n’oublient pas d’effets personnels. Les personnes qui ne jouent pas le jeu sont bannies du rassemblement, pour toujours.
Même si l’on peut saluer les mesures mises en place pour éviter que le terrain soit endommagé par la tenue de l’événement, on se doute que l’événement peut difficilement être qualifié d’”éco-friendly”, au vu de la quantité de déplacements en avion induits.
Un texte issu de C’est Bola vie, la chronique hebdomadaire (lundi au vendredi, 8h45) de David Bola dans Un Nova jour se lève.