Le père du « nouveau-journalisme » s’est éteint.
La littérature américaine perd une figure emblématique. Dandy en costume blanc, père du « nouveau journalisme », Tom Wolfe est décédé des suites d’une pneumonie dans un hôpital new-yorkais, à l’âge de 88 ans.
Journaliste (Washington Post, Esquire, Rolling Stone), l’écrivain a aussi à son actif plus d’une dizaine d’essais et de romans. Parmi ces derniers, son immense succès, satire de la société américaine, Le bûcher des vanités, mais également Acid Test, roman journalistique « hyperréaliste » sur les traces de Ken Kesey. L’auteur de Vol au dessus d’un nid de coucou qui, dans les années soixante, a parcouru les États-Unis avec son groupe, les Merry Pranksters, dans un bus bariolé, prônant l’utilisation du LSD et d’autres drogues psychédéliques à des fins esthétiques et introspectives. Le livre est considéré jusqu’à aujourd’hui comme l’un des récits-témoins les plus précis de la contre-culture de l’époque.
Nouveau journalisme
Des drogués, des surfeurs (The Pump House Gang), des astronautes (L’Etoffe des héros), Tom Wolfe a dépeint toute sa vie des personnages hauts en couleurs en mêlant journalisme et roman pour créer des récits au plus près de leurs vies. C’est ainsi qu’on lui attribue aujourd’hui la paternité d’un style et mouvement littéraire hybride d’écriture non-fictive : le « nouveau journalisme ». Comme le rappelle la nécrologie publiée par Le Monde, l’écrivain ne revendiquait pas cette paternité, mais aimait à en rappeler quelques principes, notamment l’importance de construire le reportage « comme un roman » et d’écrire à la première personne. Ce courant journalistique qui privilégie le story-telling et le souci du détail n’a pas cessé d’influencer des générations de journalistes et d’écrivains dans le monde entier, qui sauront se souvenir de lui. Pour ce faire, on vous propose aussi de réécouter la lecture de ses textes, dans la Nova Book Box, le 28 septembre dernier.
Tom Wolfe interviewing hippies in the Haight-Ashbury, 1966. pic.twitter.com/NKzU1lc7zd
— Steve Silberman (@stevesilberman) May 15, 2018