Venu du Niger, Bombino chante la révolution.
Le son d’une guitare comme arme de libération massive dans un désert censé être l’espace ultime de liberté. C’est le son d’Omara Moctar, fondateur du groupe Bombino, Omara cet enfant d’Agadez cette ville au nord du Niger considéré comme la porte du désert, une porte imaginaire ouvrant sur l’Afrique et qui mène à l’Europe. Mais pourtant, jusqu’à qu’il soit considéré comme l’un des chef de file de la musique touareg et comme l’un des meilleurs guitaristes au monde, Omara Moctar n’a jamais voyagé par plaisir, ni même nécessité mais par obligation, symbole de l’histoire de ce peuple rebelle, du peuple touareg depuis des décennies. Début des années 90, première révolution première fuite en exil en Algérie à Tamanrasset. C’est à onze ans qu’il rencontre celle qui lui permet de s’exprimer librement, sa guitare offert par son oncle Rissa Ixa célèbre peintre touareg.
Quelques années passent et Omara peut retourner en famille dans sa ville, il y fonde Bombino et joue pendant des années pour fêter la vie et les mariages. 2007, Nouvelle révolution, Nouvel exil, nouveau drames, deux des musiciens du groupe sont exécutés par les militaires, on ne fait pas taire un peuple par la violence, Bombino chante encore aujourd’hui pour eux. C’est cet énième exil qui sera raconté, documenté par le réalisateur américain Ron Wyman dans un fantastique film Agadez, the Music and the Rebellion.
De retour au Niger, le groupe Bombino est accueilli en héros et livre un concert historique devant la Grande Mosquée d’agacez, bouclant un cycle, une vie de rébellion et célébrant la fin de la lutte. Depuis Bombino partout le monde entier avec cet esprit de revolution mise en musique parc des chansons qui chante l’amour et la pax. Une histoire qui se valait d’être racontée. Une musique qui se mérité d’être écoutée. Bienvenue Bombino.
Bombino nous présente ici des morceaux de son cinquième splendide album « Deran » (Souhait), Il sera aux Nuits Zébrées à Toulouse le 18 mai.
Et le 7 novembre à Petit Bain.