Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Mardi 27 :
Pascal Charrier invite Arnaud Fromont pour une rencontre musicale improvisée lors du vernissage de l’exposition de Frédéric Arcos à l’Autoportrait. Salon de coiffure unique où tout bouge, du fauteuil aux bacs à shampoing, en passant par la tablette et les miroirs; l’Autoportrait aime le mouvement, donc les artistes, et elle leur prouve, poussant son barda capillaire les soirs de vernissage pour se transformer en galerie d’art. Ce soir, c’est Frédéric Arcos qui est à la manœuvre avec sa dernière expo en date : Ça ne vous regarde pas. Réalisée in situ puisque composée de tableaux peints à l’issue des coupes, cette expo du peintre et par ailleurs maître de kung-fu (l’un n’empêche pas l’autre, bien au contraire), donne à voir ce que les clientes de l’Autoportrait, n’ont que rarement ou jamais vu, l’envers du décor si l’on peut dire ainsi, leur coupe vue de dos. Ce vernissage est accompagné d’une rencontre musicale improvisée autour de Petite Montagne, une pièce, un solo initialement du guitariste Pascal Charrier. Son invité est le chanteur et clarinettiste Arnaud Fromont. Pascal aime le jazz et les musiques improvisés, tandis qu’Arnaud s’intéresse lui aux musiques traditionnelles et à leurs expressions contemporaines, à ce mixage très actuel qui défie les frontières géographiques et artistiques. Dans le jargon musical, on parle de trad’innovation. Arnaud qui ne se contente pas d’en parler, a joint au début du siècle, le geste à la parole et a fondé D’Aqui Dub avec des amis yougoslaves. Ce quartet qui se définissait comme un ensemble occitan internationaliste a mêlé le chant et la poésie en langue d’oc du leader à des musiques enchevêtrées où résonnaient rythmes d’Europe Centrale sous influence orientale, rock sans concession et dub. Aujourd’hui dissout, D’Aqui Dub a marqué les esprits et participé au renouveau des musiques populaires occitanes. Pascal et Arnaud n’ont encore jamais joué ensemble. c’est donc à une première, sans filet qu’ils nous convient. (Vernissage dès 18h30, concert à 20h à l’Autoportrait — 66, rue des Trois Frères Barthélémy — 13006 — Entrée libre.)
Mercredi 28 :
Le concert de November Ultra affiche complet au Théâtre de l’Œuvre. Sous le simple nom de November, elle fut la chanteuse et songwriteuse du trio Agua Roja. Sa voix cristalline et pure, « angélique même » écriront certains, marqua les esprits. Mais en 2018, après 2 EPs et un album, le trio splite et c’est en solo qu’elle revient en 2021 sous le nom de November Ultra, un ajout qui révèle une hypertrophie de son caractère dominant : la douceur. Elle signe alors un premier EP (Honey Please Be Soft & Tender) suivi en avril dernier, par Bedroom Walls, un album enregistré et produit par la chanteuse dans sa chambre qui ne dément pas cet excès de douceur. Son passage par la Chambre Noire à l’automne dernier est dans toutes les mémoires. Pour ceux qui l’ont loupé, son concert interview qur le ton de la confidence est ici. Que dire de plus ? Rien, si ce n’est que son concert au Théâtre de l’Œuvre à Belsunce est complet, mais qu’il est pour l’instant encore possible de la voir et de l’entendre ce vendredi, le 30, au Cargo de Nuit à Arles. (A 21h30 au Cargo de Nuit — 7, av Sadi Carnot — Arles — 18 €, réduit : 15 €, adhérent : 12 €.).
Jeudi 29 :
Splash ! Première édition d’un festival qui place le désir au cœur de tout. Et si l’on parlait du désir. Oui du désir, du désir à Marseille, du désir ici, ailleurs et à tout âge. Autour de l’exposition des peintures de Christiane Giran vernie aujourd’hui, s’organise tout une série de manifestations, de rencontres, de tables rondes, de lectures, de performances, de DJ-sets et même de plaisirs culinaires avec la cheffe de Douceur Piquante, qui désire avant tout charmer nos papilles par ses associations qui si elles sont osées, n’en sont pas moins délicieuses. Une immersion totale dans le monde du désir donc qui a démarré mardi et se prolonge jusqu’à Samedi. Ce soir, vernissage de l’exposition qui réunit plusieurs artistes photographes, plasticiens, peintres, sculpteurs (Isabelle Charmet, Sarah “roun” Dorival, Pascale Guerrini, Mélissa Streicher…) et rend hommage à l’artiste peintre Christiane Giran. Cette dame qui a aujourd’hui plusieurs fois 20 ans, a su conserver tous ses désirs envers l’autre. Désirs charnels, passionnels comme en témoignent ses dessins, croquis et peintures. Le vernissage sera précédé par des lectures à plusieurs voix (Edgard Aquilina, Emmanuel Franval, Pascale Guerrini, Anne Roubieu, Hélène Katsaras) de textes érotiques. Une performance signée Red Plexus (L’Oracle de la Baignoire, à destination d’un public averti) ponctuera à 19h30, ce rendez-vous dans l’enceinte de Marseille 3013. La soirée se prolongera à 4to Mundo, un laboratoire artistique de la rue Estelle, doté d’un bar avec D.O.S.E. https://www.dose.dj, un DJ-set d’un genre particulier agrémenté d’images mixées et de maquillages fluos. « C’est un voyage rythmique immersif » nous glisse le dossier de presse, « un voyage qui se propose d’entrer en relation avec notre système nerveux. ». ni plus, ni moinse ! D.O.S.E. étant l’acronyme de Dopamine, Ocytocine, Sérotonine et Endorphine. Ces 4 substances chimiques endogènes donc autoproduites, jouent un rôle décisif dans nos ressentis positifs. On les appelle aussi les hormones du bonheur. Si avec ça ; tu ne fonces pas à 4to Mundo, c’est que tu as déjà ta D.O.S.E. ! Tant mieux pour toi ! (Lecture à 18h, Vernissage de l’exposition et performance par Red Plexus dès 18h30, les deux à Marseille 3013 — 52, avenue de la République– 13002 — Entrée libre // Dès 21h à 4to Mundo — 32, rue Estelle — 13006 — 15 €, en prévente sur Shotgun : 10 €. ).
Zamdane à l’Espace Julien. MC marrakchi, Zamdane a traversé la Grande Bleue à l’âge de 17 ans pour s’installer à Marseille il y 6 ans. Ce familier du Cours Julien a signé en février dernier Couleur de ma Peine, un album long format. En juin, il était sur la grande scène de Marsatac et en direct sur les ondes de Nova. Le rappeur qui n’a pas froid aux yeux, investi ce soir la salle du cours qui l’a vu poser ses premiers lyrics à même le goudron. Rien de plus logique, non ? (Concert à 19h30, ouverture des portes : 19h à l’Espace Julien — 39, cours Julien — 13006 — 22 €.).
Vendredi 30 :
Les aventures d’Ottilie B à la Cité de la Musique. Quand la chanteuse et musicienne Ottilie B a une idée derrière la tête, elle ne la lâche pas jusqu’à ce qu’elle en ait fait le tour. Explorer les frontières de la voix, celle qu’on produit le plus naturellement du monde et celle qu’on sonorise, qu’on numérise pour mieux la couper, la hacher, la tordre ou la booster, est son dada du moment, son terrain d’expérimentation, un terrain qu’elle étire pour tenter encore et toujours, de modifier le cadre imposé des représentations publiques de Nébuleuse, son nouveau solo. « Et si le public pouvait nourrir ma performance en envoyant dans un rapport instantané des textes, et si il pouvait interférer sur le déroulé de la soirée… » réfléchit-elle à voix haute, un ordi, des percussions et un micro devant elle. Restitution d’une étape de travail en compagnie du metteur en son Clément Innocenti, ce concert s’inscrit dans le cadre du dispositif Chambres é-laboratoires de la cité de la Musique, un dispositif qui tend à lever le voile sur les étapes de la création. (A 19h30 dans l’Auditorium de la Cité de la Musique — 4, rue Bernard du Bois — 13001 — 12 €, tarif réduit : 8 €.).
Asian Dub Foundation, bientôt trentenaire. Depuis 93, date de sa fondation, Asian Dub comme les appelle les fans du groupe a connu plusieurs formations. Aujourd’hui, seul Dr Das, l’actuel bassiste était déjà là. Chandrasonic qui est toujours à ses cotés à la guitare n’a rejoint le groupe que l’année suivante. Mais quelque soit sa composition, le band a toujours eu à cœur de mixer rage punk, harangue hip-hop-ragga, énergie rock, frénésie jungle, rythmiques bhangra et vibes indiennes. Militants anti-racistes, engagés politiquement dans la cité et auprès des jeunes sur le terrain de l’éducation artistique comme vecteur d’émancipation, ils sont la voix des sans voix, une sorte de Mano Negra britannique qui aurait bien abordé le virage de l’électro, sans refus d’obstacle. Access Denied, leur dernier album enregistré avec la participation des Palestiniens de 47 Soul ou de la franco-chilienne Ana Tijoux, marquait le retour du groupe en 2020 après quelques albums en demi-teintes. La formation londonienne vient de rééditer pour ses 25 ans R.A.F.I., un opus signé initialement par Labels, et sorti alors qu’en France. Fans de la première heure comme nouveaux adeptes ont rendez-vous à l’Espace Julien pour ce concert proposé par l’équipe du Molotov. (A 20h30 à l’Espace Julien — 39, cours Julien — 13006 — 22,50 €.)
Selecta Will et Deni Shaïn partagent les platines du Couz’in. Bar-restaurant de la Place du Chien Saucisse, entre Plaine et cours Ju, le Couz’in sort de temps à autres platines et système son. On y a déjà plusieurs fois dansé aux sons des DJs du label Chinese Man Records. Cette fois-ci, c’est Selecta Will au bac à disques truffé de pépites worlwide ou sono-mondiale si tu préfères, et Deni Shaïn, de passage en métropole. En effet, ce dernier après séjourné quelques années sous le regard de la Bonne Mère et ambiancé nos soirées avec ses meilleures galettes afro-caribéennes, est parti à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), numériser l’imposant catalogue des Disques Debs, label qui célébrera l’an prochain sous l’égide de son fils Riko, le dixième anniversaire du décès de son fondateur, le musicien et producteur Henri Debs. Deni Shaïn qui se déclare aujourd’hui « définitivement guadeloupéen » nous proposera un mix de ses meilleures trouvailles. A ne pas louper. (De 21h à 2h au Couz’in — 2, rue des Trois Rois —Treize zéro zéro six —Entrée libre.).
Treize Carats by Goldie B avec Soul Edifice au Makeda. La résidence mensuelle de la DJ Goldie B au Makeda accueille en ce dernier jour de septembre le DJ et producteur parisien Soul Edifice. Goldie B et Soul Evidence sont tous deux à la tête de leur propre label : Vernacular Records pour le Parisien et Omakase Recordings pour son hôte. Leur prods comme leurs DJ-sets respectifs embrassent une large palette d’expressions électroniques, de la tech abrasive à des constructions plus mélodiques en passant par la bass-music, la jungle… Sans barrière, ni carcan donc ! Naturellement Goldie ouvre, Soul Edifice poursuit et tous deux bouclent la soirée en B2B. (De 22h30 à 3h30 au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 10 €, 7 € pour les adhérents.)
Samedi 1er :
La Cité des Arts de la Rue ouvre ses portes à la Banksy Modeste Collection. Il est rare que le visuel de cette chronique hebdo centrée sur Marseille et ses environs, via le filtre des manifestations culturelles, reprenne le visuel d’une des manifestations annoncées en dehors de tout partenariat. Si, c’est le cas cette semaine avec le visuel de la Banksy Modeste Collection, ce n’est pas juste parce qu’il est rare que l’artiste engagé expose à Marseille, mais aussi, mais surtout parce qu’au-delà du personnage, c’est sa démarche généreuse et solidaire qu’il nous semble important d’accompagner. Oui, nous sommes Banksy friendly ou Banksy compatible plus que Banksable ! Ne pas attendre que les choses changent pour agir, prendre les devants, faire ce qu’on a à faire avec les moyens qu’on a, plutôt que chougner dans son coin, est pour lui comme pour nous, une des façons de faire, de lancer notre bouquet de fleurs, notre bouée dans le marigot du temps présent. Attention la Banksy Modeste Collection n’est pas une expo de l’artiste qui n’a pas d’identité autre que celle de Banksy, pas d’adresse, ni de CV avec photo dans le coin à droite. Ce n’est surtout pas, non plus, une expo sur l’artiste réalisée par des marchands du temple de bitume, qui récupère, photographie ses œuvres pour les exposer sans concertation, ni autorisation. En effet, selon la législation européenne, un artiste sans véritable identité, sans état civil, ni adresse fiscal, ne peut faire valoir ses droits de créateur. Non, cette expo n’a rien à avoir avec tout ça ! Cette expo est une expo de fan, « une fan expo solidaire autour de Banksy » comme l’introduit le dossier de presse sur sa couv’. François Bérardino alias Béru, un comédien, est tombé dans le bainksy, il y a 15 ans, presque par hasard, à l’issue d’une représentation à Londres. « Je me suis retrouvé dans l’atelier d’un graffeur britannique sans réellement savoir qui il était. J’ai été séduit par son travail et suis reparti avec deux de ses œuvres » se souvient-il. Ce n’est que quelques semaines plus tard, chez un ami, qu’il découvre son travail, son chemin en parcourant un livre du dit Banksy. Sous le charme de la démarche de cet artiste urbain pluridisciplinaire et de ses engagements, il démarre avec ses moyens – ceux d’un comédien pas ceux d’un marchand d’art – une collection faite de stickers, de sous-verres, d’affiches, de cartes postales, de dessins et de sérigraphie à faible tirage. Aujourd’hui, sa collection compte plus de 300 pièces. 200 sont accrochés, exposés sur des ballots de cartons compressés dans un des vastes entrepôts de la Cité des Arts de la Rue délicieusement éclairé. « Ce n’est pas une expo de street-art » claironne Béru, « le street-art, c’est dans la rue ! ». Ce qui l’intéresse avant tout, lui et ses amis qui l’ont accompagné dans la réalisation de cette expo repensée à chaque accrochage, c’est de donner à voir les objets qui parlent des actions de Banksy, qui racontent son humanité, son amour du genre humain, sa générosité et ses combats. L’affiche est de Béru, de Béru et de Banksy. Elle reprend une partie d’un des plus célèbres visuels du pochoiriste auquel Béru escamote le célèbre bouquet de fleurs pour le remplacer par une bouée en forme de cœur, clin d’œil à SOS Méditerranée dont le siège est à Marseille. L’association européenne de sauvetage et huit autres structures solidaires dont L’Auberge Marseillaise, un lieu de mise à l’abri pour femmes et enfants installé dans les murs de l’Auberge de Jeunesse à Bonneveine; le CADA le Centre d’accueil des Demandeurs d’Asile de St-Bazile, l’accueil inconditionnel Station de la Madrague l’Après M, la plateforme d’entraide basé dans un ancien McDo’ de Sainte-Marthe et J.U.S.T. une association qui porte des projets transformation sociale, se partageront les dons versés par les visiteurs de cette exposition totalement gratuite. Comment mieux parler de générosité, qu’en l’étant soi-même. Cette dynamique impulsée par l’artiste et partagé par tous les membres du projet donne du sens à l’action qui mêle de fait culture et solidarité. Pour info, les 4 premières étapes (Grigny, Montpellier, Sète et Roubaix) ont accueilli au total 43.000 visiteurs et permis de redistribuer 82.000 €. Marseille qui selon des observateurs attentifs tient debout en partie grâce à la solidarité de ses habitants, devrait être au rendez-vous. Ce rendez-vous au cœur des Quartiers Nord change la donne et bouscule les repères tant pour les habitants des Aygalades et des environs proches, avec par exemple la mise en place de 70 ateliers accueillant quelques 2000 enfants des écoles et collèges voisins, que pour ceux des quartiers plus éloignés, qui n’ont pour certains pas l’habitude de traverser la frontière que constitue la Canebière dans leur imaginaire. Plus d’une région de faire le déplacement jusqu’au 225 av Ibrahim Ali dans le 15ème ardt. ( Du 1er au 16 octobre à la Cité des Arts de la Rue — 225 av Ibrahim Ali — 13015 — Ouvert du mercredi au dimanche de 11H à 18h — Nocturne ce soir jusqu’à 22h à l’occasion des 24h du Mur du Fond (plus de détail juste en dessous — Gratuit — Buvette ouverte aux horaires de l’expo, petite restauration de 12h30 à 14h et ce soir pour la nocturne.).
Le Mur du Fond fait le tour du cadran. Rendez-vous bimestriel initié par Germain Prévost et Stéphane Moscato, le Mur du Fond est « un espace de création mural qui s’est trouvé une place dans une dent creuse de la Cité des Arts de la Rue » peut-on lire sur le site de ce lieu de création et d’expérimentation dédié au arts en espace public. « A l’instar de tous les M.U.Rs (Modulable, Urbain et Réactif) de France et d’ailleurs, sa vocation est d’être un lieu d’échange et de diffusion des arts graphiques urbains avec des règles bien précises. Sa philosophie fait la part belle à la prise de risque, la mise en danger de l’artiste hors de ses zones de confort, l’expérimentation et le mélange des techniques et des médias. ». Les règles sont simples : « considérer le format (12m x 4m) dans son intégralité, respecter les voisins et les autres murs et ne pas l’altérer pour les suivants (no collage, marteau piqueur, etc…). ». Ce rendez-vous artistique et festif a donné lieu à deux reprises déjà en 2018 et 2020,à des éditions XXL, aux 24h du Mur du Fond. Œuvre de fond comme il existe des courses de fond, ces 24 heures réunissent 6 artistes muralistes pour une création en relai par tranche de 4 heures autour d’une création collective inédite qui allie improvisation, dextérité, rapidité, écoute et humilité. Des notions que résume à merveille le mot de « plasticité » précise l’argumentaire avant d’ajouter : « Leur ordre de passage se fait par tirage au sort au pied du mur, moment rituel qui marque le coup d’envoi du week-end. ». Participeront au tirage au sort de ces troisièmes 24h du Mur, des artistes de France : Apôtre , Brise, Jerk 45, Kraken, de Belgique : Eyes-B et de Grèce : Senor. Ils seront musicalement accompagnés cette année tout au ont de leur mission, mission qu’ils ne peuvent eux, évidemment refuser par les activistes du Collectif Shabba ! Radio. La coïncidence hasardeuse (ou non) des dates de ces 24h et du lancement de la Banksy Modeste Collection, offre aux organisateurs des 24h, l’occasion « de proposer un contre-chant vivant à cette exposition de type muséale. L’art Urbain se voit sacralisé, notamment par le couronnement de certains artistes par le marché de l’art, l’œuvre de banksy en est le témoignage direct. ». Fin de citation. ce qui est dit n’est plus dire ! (Les 24h sont découpés en deux temps : samedi de midi à minuit et dimanche de 8h à 20h. — En plein air — Entrée libre.).
Une rentrée pied au plancher pour la Méson. Petite salle de concert aux allures de taverne, d’auberge espagnole où l’on vient tel qu’on est et où l’on reçoit l’amour que l’on doit à tout être humain et plus, la Méson fait sa rentrée, ce soir. Ici, on est comme à la Méson, et même parfois mieux, parce qu’on n’a pas les contingences quotidiennes de la maison, parce que le son est bon et le rapport avec les artistes proche et direct. « Cette salle a tout d’une grande ! » m’exclamerais-je, plagiant une publicité pour une voiture, pour une citadine comme on dit à l’heure des SUV. Citadin, voilà un terme qui colle bien à cette salle de la rue Consolat qui sait attirer le chaland, ne serait-ce que par son goût pour les devantures remarquables, pour son esprit collaboratif et son sens de l’accueil. Cette Méson est aussi une école de flamenco, une authentique école de flamenco, avec cours et tablaos, ces rendez-vous musicaux et dansants où se retrouvent les aficionados marseillais et des environs du genre andalou. Pour sa reprise, son ouverture de saison, la Méson convie deux de ses professeurs Isabel Gasquez et Josele Miranda. Ne tardez pas, la salle est vite pleine, la cuisine délicieuse (et oui on peut même y grignoter quelques délicieux petits plats préparés par Denise), le bar accueillant et l’ambiance sans chichi (de l’Estaque ou d’ailleurs), chaleureuse et fraternelle. (A 20h30, ouverture des portes à 19h30 à la Méson — 52, rue Consolat — 13001 — 15 € — Adhésion annuelle obligatoire : 3 € avec un verre offert, c’est aussi ça la Méson !).
Mattéo et DJ Pone, deux as des platines au Makeda. Eux deux sont connus et reconnus comme DJs et producteurs, le premier au sein de Chinese Man, le second pour Birdy Nam Nam et auprès de la fine fleur du hip-hop hexagonal (Fabe, Triptik, Les Svinkels…). Tous deux ont donc leur propre projet qu’ils défendent par ailleurs sur scène croisant musiciens et machines pour le premier, et sous une forme totalement numérique pour le second comme on a pu le constater l’hiver dernier aux Transmusicales de Rennes. Au Makeda, ce soir, ce sont les DJs qui se retrouvent enfin. L’attente (on se souvient d’une annulation) à a fait grimper le désir en eux comme du côté public. La soirée sera précédée par le show de Toksa, un rappeur burkinabé dont le nom signifie en mooré, la langue des Mossis, un des peuples d’Afrique de l’Ouest : « Dis-Lui ! ». Au pays, on dit de lui qu’il est la nouvelle coqueluche du hip-hop burkinabé. A vérifier sur scène. (Dés 20h30 au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 13 €, 10 € pour les adhérents.).
Dimanche 2 :
Pendant que mur du fond termine son tour du cadran, Eva Bubla donne à goûter le ruisseau. Tout est dit un peu plus haut, on n’y reviendra donc pas pour ce qui est de ces 24h du Mur du Fond, sauf pour accompagner de notre présence les artistes conviés. A noter qu’en parallèle l’artiste hongroise, activiste, chercheuse et enseignante Eva Bubla, membre du collectif Szabadonbalaton qui réunit des scientifiques en écologie, en gestion de l’eau et en sciences humaines ainsi que des artistes, donnera à goûter des décoctions réalisées à partir de plantes prélevées proximité du ruisseau. (De 8h à 20h pour le Mur du Fond, de 9h à 14h durant le marché pour la dégustation. — En plein air — Entrée libre.).