Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Mercredi 5 :
Marcelle à 4 ans et fête ça au MuCEM. Si on commence à souhaiter tous les anniv’ de la terre dans cette sélection de rendez-vous en bas, on va pouvoir s’éclairer à la bougie H24. Sauf que Marcelle n’est ni une femme, ni un homme qui se cherche et s’est trouvée, mais « un journal de solutions en ligne et interactif, un media qui s’intéresse tout particulièrement aux actions et initiatives qui impactent en bien ou en mieux la société » peut-on lire sur son site et ça, ça justifie qu’on en parle. Indépendant, sans pub, sur abonnement donc (de 5 € à 12 € par mois), Marcelle fête ces 4 ans ce soir au MuCEM, en compagnie du Fonds Epicurien et de ses lecteurs, lectrices et ami.e.s. En guise de mise en bouche, une visite libre de l’expo “Le Grand Mezzé” précédera une table ronde sur les défis d’une alimentation durable pour tous, avec quelques fines lames triées sur le volet pour s’entretenir de ce sujet des plus cuisants ! Après, il sera temps de boire et manger pour de vrai. (Dès 18h, visite du Grand Mezzé. A 19h, table ronde et dès 20h30 apéros et discussions à gressins rompus au MuCEM — 7, promenade Robert Laffont — 13002 — inscription obligatoire ici.)
Jeudi 6 :
Ouverture officielle du festival nouv.o.monde à Rousset. Initié le week-end dernier via un prélude, la 11ème édition du festival nouv.o.monde pose sa soirée d’ouverture officielle à Rousset autour de la projection des Engagés, premier film de la romancière Emilie Frèche, suivei d’une rencontre avec son auteur. « Sur la route de Briançon, la voiture de David percute un jeune migrant poursuivi par la police. Suivant son instinct, David le cache dans son coffre et le ramène chez sa compagne Gabrielle qui vit avec ses deux enfants. Bouleversé par le destin de cet adolescent, David s’engage à l’aider coûte que coûte. ». Voilà pour ce qui est du synopsis de ce film projeté en avant-première puisque sa sortie nationale n’est annoncée que pour le 16 novembre prochain. Ce festival qui se poursuit jusqu’au 9 octobre, propose en 23 séances et 33 films, « un voyage au cœur de la création cinématographique internationale actuelle. ». A noter que ce festival qui pense le monde d’après, le nouv.o.monde n’est pas couper de notre monde, puisqu’il ouvre apar exemple des fenêtres sur le jeune cinéma ukrainien ou iranien. Tout le détail des projections et des rencontres de ce festival qui se déroule à Rousset, Trets et Aix-en-Provence, est là. Aux antipodes des festivals du cinéma qui s’intéressent plus au tapis rouge qu’aux écrans noirs, nou.o.monde et son équipe privilégient la rencontre et la convivialité. (Jusqu’au 9 octobre à Rousset, Trets et Aix-en-Pro. Tout est ici, y compris la billeterie.).
Fiesta des Suds, 30 ans, 3 jours, 3 scènes. Les anciens s’en souviennent, les minots en ont forcément entendu parler, la Fiesta des Suds, lançait en octobre 1992 entre les murs droits des Docks de la Joliette sans toit à l’époque, ce qui allait devenir un rituel automnal musical et “fiestal” aussi prévisible que la chute des feuilles en octobre. 30 ans après les feuilles tombent toujours en octobre, et la Fiesta des Suds est toujours là, là ou pas très loin, à l’autre bout du quai, en contrebas de la Major, un lieu qu’elle a d’ailleurs connu et pratiqué un temps, avant que le musée dont ne voulait pas l’ancienne municipalité et la villa que choyait le Conseil Régional de l’époque, ne viennent s’enraciner sur cette esplanade tournée vers la mer. En 30 ans, la Fiesta a pas mal voyagé, investissant des lieux en friche avant que des investisseurs dument patentés ne les transforment. Si l’art ne nourrit pas son homme, il fait quand même le bonheur de certains. Ce rendez-vous a participé à modifier l’image de la ville, à croiser les publics, à brasser les tribus. On lui a d’ailleurs tissé des couronnes de lauriers pour cela, lauriers sous lesquels elle s’est assoupie un temps, jusque, tout récemment, quand dans un élan vital, elle a repris le gouvernail à deux mains et redonné un cap à cette féérie. 3 soirées, dont les deux du week-end en deux temps (au J4 puis au Dock, on en reparle…). Pour cette soirée d’ouverture, pour cet échauffement, tout est donc cadré sur l’Esplanade du J4 où se croiseront entre les 3 scènes installées, les tribus marseillaises et se répondront sur ces mêmes trois scènes l’Angolais Bonga, le maître du semba qu’on aime tant et depuis si longtemps sur Nova, sa compatriote Pongo installée au Portugal où elle a développé dans les clubs de la capitale Lisbonne, une version mainstream du Kuduro et Kutu, le projet ethio-groove emmené par le violoniste et altiste français Théo Ceccaldi, les chanteuses éthiopiennes Hewan Gebrewold & Haleluya Tekletsadik et le batteur franc-iranien Cyril Atef qui fut marseillais il y a une trentaine d’années, quand la Fiesta naissait en fait et en fête. Seront aussi présents le trio marseillais Social Dance à l’énergie post-punk, la phocéenne Banda du Dock qui joue hors-les-murs ou juste à côté, les chanteuses Docile et Juliette Armanet et les DJs du Mobylette Sound-System qu’on retrouvera les trois soirs. (De 19h à 1h Sur l’Esplanade du J4, face au MuCEM — Promenade Robert Laffont — 13002 — Pass 1 soir : 29 €, 26 € pour les personnes inscrites à Pole Emploi, les bénéficiaires du R.S.A. et les étudiants, 20 € pour les moins de 18 ans, Pass 2 soirs : 50 €,Pass 3 soirs : 75 €.).
Forró de 4 Tokes et Pacheco Terror au Makeda. Combo marseillais, Forró de 4Tokes tient ses promesses, celle du forró d’abord, cette musique et cette danse populaire brésilienne qui comme souvent croise les cultures. On y entend le tambour indien des populations natives et l’accordéon introduit sur le continent sud-américain par les descendants des colons. Et c’est bien un quartuor comme le laisse deviner son nom : Caroline Tolla est au chant lead et au triangle, Jean Baptiste à l’accordéon et au chœur, Aurélia Perez au violon et au chœur et Dimé Vieira aux percussions et au chœur. Musiques à danser qui parlent d’amour, musiques de traverse qui se nourrissent ici d’influences jazz ou de grooves méditerranéens, le répertoire de Forró de 4 Tokes construit autour de titres brésiliens, laisse apparaitre quelques compositions. La soirée se prolongera dans la danse avec Pacheco Terror aux platines. Ce rappeur et percussionniste venézuélien déjà croisé au sein de la Cumbia Chicharra et plus récemment de la Kamba, est aussi un ambianceur aux boucles dansantes et aux lyrics affutées. Laissez-vous faire, entrez dans la danse ! (Dès 20h30 au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 10 €, adhérents : 7 €.).
Vendredi 7 :
Ouverture de Bazar Musique, un disquaire sur Chave, incroyable mais vrai ! Plus qu’une ouverture, c’est de migration qu’il faut parler puisque Bazar Musiques bascule du Cours Ju où Loïc aka Waterproof aux platines tenait un corner de disques vinyle dans une échoppe à livres, au bd Chave où il pose son enseigne au 5. Entre nouveautés, rééditions toute fraiches et occases imparables ou dispensables, ce fin connaisseur des musiques de notre monde propose quelques milliers de références à la vente. Pour son premier jour sur ce boulevard en pleine mutation – il fut longtemps une artère pour Papis, mamies pépouzes et est aujourd’hui, le nouveau point de chute des néo-marseillais – le disquaire propose outre ses bons conseils un pot d’ouverture entre 18h et 20h30. (Ouverture à partir de 16h, apéro dés 18h. On sait quand ça commence, pour la fin c’est une autre histoire…)
La Fiesta des Suds s’étire, s’étire, jusqu’au bout de la Nuit. Longtemps la Fiesta des Suds a marqué la rentrée culturelle et longtemps, point de salut pour les organisateurs hors Fiesta, en octobre. Pas de doute en 30 ans et surtout depuis bientôt 10 ans, Marseille a bien changé. Cet agenda en est la meilleure preuve puisque depuis fin août voire durant tout l’été des manifestations petites et grandes, se sont succédé, n’attendant pas la fiesta pour s’annoncer en grande pompe ou sur la pointe des souliers à talons ; et surtout personne ne craint plus d’être face à l’aspirateur à public qu’est la Fiesta comme en témoigne le programme de cette semaine. Pourtant de l’heure de l’apéro à la fin de Nuit, de l’Esplanade du J4 sous le ciel étoilé aux murs gris du Dock des Suds en version club, la Fiesta des Suds n’a lésiné sur rien. Grands noms et jeunes talents sont au rendez-vous : du Sénégalais, roi du mbalax Youssou N’Dour aux rockers marseillais de Temenik Electric qu’on aime à voir et revoir, de la fanfare aux accents afrobeat Hypnotic Brass Band aux MCs Georgio ou KT Gorique, des minottes béninoises du Star Feminine Band qui ont enflammé les dernières Transmusicales de Rennes à la batucada d’ici Bloco União du Sud, sans oublier les DJs du Mobylette Sound-System et leurs mix mondial ou la chanteuse reggae au pedigree inégalable : son père, Paul Cook fut le batteur des Sex Pistols, sa mère Jennie Matthias, la choriste de Culture Club et son parrain n’est autre que Boy George, on sait que ! Excusez du peu ! <Ils sont tous là pour une première partie de soirée « sous les étoiles d’un ciel dégagé » me glisse-t-on dans l’oreillette. Une nuit qui se prolonge en version club au Dock des Suds. Nostalgiques du Dock, venez créer vos prochains souvenirs, ceux qui vous mettront la larme à l’œil rien qu’en prononçant le nom d’Urbain V, qui succéda au Palais des Papes d’Avignon à Innocent VI et donna surtout son blaze telle une AOC à la rue dépositrice de l’adresse du Dock. Coté live, le Marocain Guedra Guedra descendu des hauteurs de l’Atlas partagera sa trance electr’orientale. Son aussi annoncés les le live des Marseillais Bobba Ash, un beatmaker dont les prods accueillent les lyrics de Zamdane ou JMK$, celui d’Azikdance, un producteur et DJ aux identités multiples puisqu’on le retrouve aussi sur scène sous le nom de Since Charles, un projet plus électro-pop et les DJ-set dde vulva Vitanima, Orsso et Shazam Bon Voyage ! (De 19h à 2h sur l’Esplanade du J4, face au MuCEM — Promenade Robert Laffont — 13002 — et de minuit à 5h du mat au Docks des Suds — Urbain V — 13002 — Pass 1 soir : 29 €, 26 € pour les personnes inscrites à Pole Emploi, les bénéficiaires du R.S.A. et les étudiants, 20 € pour les moins de 18 ans, Pass 2 soirs : 50 €,Pass 3 soirs : 75 €. — Les pass des soirs concernées donnent accès au Dock dans la limite des places disponibles — Pour ceux qui ne souhaiteraient participer qu’aux Afters, c’est 10 €.).
Les Rythmes de la Transe au 6MIC. Plus qu’un voyage, même si ce spectacle annonce en sous-titre « de la Méditerranée à l’Océan Indien », c’est à une immersion que nous convie la vidéaste, photographe, musicienne et productrice Christine Coulange ce soir au 6MIC. 3 giga-écrans, 12 points de diffusion sonore pour relater un chemin de vie qui l’a conduit sur les mers et les routes, par monts et par vaux, dans les tempêtes de vent ou de sable en passant par l’Egypte, le Kenya la Tanzanie, les Comores et même jusqu’en Malaisie et en Australie. Et tout ça sans quitter votre transat. Car ce soir, le concert dans la grande salle du 6MIC est en transat ! Ce chemin Christine Coulange l’a fait et refait depuis plus d’une dizaine d’années comme une obsession qu’elle partage avec générosité et humilité. Voyage fait de rencontres, de souvenirs, d’images, de sons et de rythmes, de sample qu’elle traite, retraite. Expérience à vivre, laisser vous faire le monde est autour de vous, tout autour de vous, à portée d’yeux et d’oreilles.( A 20h30 à 6MIC — 160, rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro — 10 €, chomeurs et détenteurs du RSA : 6 €, Adhérents et étudiants des Universités d’Aix-Marseille : gratuit.).
Prince Waly déboule à l’Affranchi. Moussa, son premier album sous le bras (et un DLO – Dans Les Oreilles de, avec et par Isadora Dartial sur nos ondes à retrouver en podcast ici) et le MC de Montreuil qui fut un demi Big Budha Cheez au côté de Fiasko Proximo, fait le voyage en solo sur Mars. Atterrissage à l’Affranchi pour le storyteller, le faiseur d’histoires. Avec lui pas d’embrouilles, juste des histoires, des scènari maousse costaud, lâchés l’air de rien. L’écriture est sa branlette. Ce n’est pas moi qui le dit, mais lui ! Il doit savoir de quoi il parle ; Un autre qui sait de quoi il parle, c’est Tedax Max, un boxeur qui distribue des mots dans ta face ! Gauche, gauche, droite ! Vite fait, le gars fait mouche sur les pentes de la Croix Rousse ! Tedax Max jouera sans menace en première partie ! (Dès 20h30 à l’Affranchi — 212, bd St-Marcel — 13011 —15 € en prévente, 17 € sur place. + 2 € pour l’adhesion une fois dans l’année !).
Marseille, Ville rock en expo à l’Alcazar à partir d’aujourd’hui.
Samedi 8 :
Fiesta Des Suds, c’est déjà la soirée de clôture. Sans enfiler un costume d’anciens combattants, certains se souviennent tout de même que la fiesta des Suds a longtemps couru sur plusieurs week-ends d’octobre voire tous, puis peu à peu, a réduit contrainte et forcée par les cordons de la bourse, sa voilure. Cela fait quelques éditions qu’à peine ouverte, elle tire le rideau jusqu’à l’édition suivant. Un week-end de 3 jours et puis s’en va ! On fait avec. Octobre est certes de fait un peu moins festif, mais un poil plus reposant. Même rétrécie à trois soirs, la Fiesta demeure un rendez-vous prisé et cette édition, celle des 30 ans et d’une certaine nouvelle jeunesse, ne déroge pas à la règle. Donc pour ce closing comme on dit aujourd’hui quand on pense que les mots soirée de clôture sonnent ringard, pour ce closing donc on retrouve la diva du Wassoulou Oumou Sangaré, le rapper Youssoupha qui vient de lâcher J’prends la confiance,un nouveau single très souple au niveau des hanches en duo avec Dip Doundou Guess, les Sud-Africains au groove généreux de BCUC, chouchou de nos ondes, entendu.e.s lors de la 5ème édition du Festival Global Local au Dock des Suds, une semaine avant la Fiesta des Suds 2017. Puisqu’on parle local et global, notons qu’ils sont nombreux ce soir à être des enfants du cru ou d’ailleurs, mais tous désormais marseillais. Citons la Bande à Chinese Man qui a les honneurs de la grande scène. Eux (Les Chinois + Scratch Bandit Crew + Baja Frequencia) avaient bossé avant le premier confinement un show mutualisé au fil duquel ils partageaient leur amour du groove et leurs univers respectifs sur le tempo ; show annulé pour les raisons qu’on sait et donc jamais joué à Marseille. Ils sortent le grand jeu, ressortent sons et images et convoquent quelques guests dont ils nous réservent la surprise. Autre invité, autre ami de nos ondes, Monsieur David Walters dont le dernier EP – Bow Down – paru début juillet a été enregistré à Sheffield (England) dans le studio du producteur, guitariste et percussionniste Tom Excell. Au programme figurent aussi Deli Teli, formation grecque d’ici, qui nous rappelle que la Grèce n’a pas que des temple à colonnades mais aussi des bas-fond et qu’on y fait de la bonne musique à boire d’un trait façon verre d’ouzo au comptoir, le Watcha Sound Clash (Siska & Clem) qui accueille Pati de la Cumbia Chicharra et quelques autres invité.e.s, Zar Electric dont la transe vitaminée pourrait aider le monde à aller mieux à défaut de la sauver, les DJs du Mobylette Sound-System, véritables tauliers de cette édition qu’il ont accompagné de A à Z de jeudi à samedi, et l’historique Banda du Dock, fanfare maison qu’on ne présente plus. Un 19h/2h qui se poursuit comme hier au Dock des Suds avec une prog très féminine avec entres autres Vazy Julie qui transpose ce soir l’esprit du Meta au Dock. Scorpio Qveen qui vient représenter le crew Maraboutage. DouceSœur au nom trompeur qui s’occupera elle, de remuscler tes fessiers. Sweet Juju aux sets mutants imbriquera beats jungle, garage et grime. A noter que c’est Dj Lindax qui bouclera dans la Bodega et aux platines, cette édition des 30 ans ; pendant qu’à la même heure au Cabaret le duo Baja Frequencia, entendu plutôt lors du grand raout des troupes sous étendard Chinese Man, feront de même lors d’un ultime DJ-set sous influence tropicale. Il sera tard ou tôt (une histoire de référentiel, je crois) et comme à l’accoutumée, chacun fera ce qu’il voudra ! (De 19h à 2h sur l’Esplanade du J4, face au MuCEM — Promenade Robert Laffont — 13002 — et de minuit à 5h du mat au Docks des Suds — Urbain V — 13002 — Pass 1 soir : 29 €, 26 € pour les personnes inscrites à Pole Emploi, les bénéficiaires du R.S.A. et les étudiants, 20 € pour les moins de 18 ans, les pass vous donnent accès le soir même au Dock dans la limite des places disponibles — Pour ceux qui ne souhaiteraient participer qu’aux Afters, c’est 10 €.).
Limbo Kimbo au Blum.
Quand la bande dessinée raconte le changement climatique à Coco Velten.
Sur les traces de la Peste à Marseille par Nathalie Cazals
Dub station au 6 MIC
United for Jamaica à Aubagne.
Oni Giri au Roll’Studio
Soul Train au Makeda
Dimanche 9 :
Au Bout, La Mer revient avec tambours et trompettes en musique ! Bien sûr, quand on prononce à Marseille « au bout, la mer », on pense en premier lieu à la Canebière, l’artère qui partage en deux la ville, quartiers Nord à l’Ouest, quartiers Sud à l’Est comme si cette ville fracturée n’était que bipolaire. La mer donc, comme une évidence à Marseille ! Ici la Mer est partout, à nos pieds ou au loin. Bonne mer évidement, rarement mauvaise, elle peut être interdite à la baignade un lendemain de jour de pluie, mais ça c’est avant tout un souci de touriste. Si on ne s’y baigne pas toujours, elle est quoiqu’il en soit, notre quotidien, notre horizon. C’est cette intimité avec cet espace de rêveries, d’émerveillements que la Mairie du 1er secteur cherche à souligner. Pour sa troisième édition Au bout, la Mer, renvient en musique lors d’une « journée gratuite dédiée à la fête, à l’évasion » comme le précise le dossier de presse, « avec concerts, spectacles jeunes enfants, ateliers participatifs, balades en mer, village associatif, marchés de producteurs, de créateurs, de disquaires et jeux pour les enfants… ». Pour vous faire mordre à l‘âme-son, annonçons les concerts des Dames de la Joliette, d’Enco de Botte, de La Cumbia Chicharra, de Vincent Beer-Demander & Alberto Vingiano, le spectacle des échassiers des Aquatiques, la parade musicale des Poiscailles, les bals swing et latino de The Shoeshiner band, The Swing call Spirit, les Chants de la Mer, un spectacle pour enfants de et par Ahamada Smis, le mix du Walkabout Sound System, la batucada Mulêketú… Pour tout savoir de cette manifestation qui investit le bas de la Canebière et ses alentours, cliquez ici. (De 10h à 18h dans le bas de la Canebière et sur place du Général de Gaulle, à l’embarcadère du quai d’Honneur de l’Hôtel de Ville, dans le jardin du Port Antique et rue Beauvau) — Gratuit ou sur participation libre.).
Rabah Asma à l’Espace Julien. Chanteur kabyle à la discographie pléthorique né à Redjouana dans la commune de Tizi Ouzou (Algérie), Rabah Asma s’est fait connaitre dans les bars et cafés kabyle de la capitale et des grandes villes de France comme on dit quand on vient d’ailleurs. Au début des années 80, il enregistre ses premiers albums. A aujourd’hui bientôt 60, il est musicien connu sur les deux rives de la Grande Bleue dont on souligne encore la jovialité de ses chansons et la fraicheur de ses mélodies. Il est de passage à Marseille pour un récital unique. (A 16h à l’Espace Julien — 39, cours Julien — 13006 — 25,50 €, mois de 12 ans : 9 €.).
Sam Karpiénia en solo à l’Estaque. On l’a connu Gacha Empega, puis Dupain, et on l’a aimé immédiatement. Aujourd’hui de la Crau, je suis fan et cours je l’avoue à chacun des concerts de ce trio à l’énergie rock, de ce trio velvetien si l’on doit jouer au jeu des réf’s. Certains, je le sais ont du mal avec sa voix sans pareille, mais quoi qu’on pense du bonhomme ou de sa voix, on ne peut que reconnaitre son intégrité, sa démarche, son gout pour l’os, celui qu’il ronge depuis ses débuts pour atteindre la moelle, la substantifique moelle, celle qui ne fait pas de cadeau tant qu’on ne l’a pas trouvée, dénichée dirais-je même pour filer la métaphore canine. Sam est un expérimentateur qui sait se mettre en danger pour ne pas répéter une formule qui pourrait faire mouche, pour être en accord avec lui, avec sa profondeur, sa noirceur aussi, son velours noir ! Ils sont rares les musiciens à avoir dit stop un temps à leur art pour ne pas tourner en rond pour aller voguer sur d’autres flows et encore plus rare, je crois, à être revenu plus fort, avec un cap, une envie, une fougue. Sam est de ceux là et c’est sa force. La musique n’est pas une routine pour lui. Surtout pas une routine. Il a su la mettre en sourdine. Alors quand il annonce un solo, il ne vient pas tel un touriste avec sa petite valise pleine à craquer de manies quotidiennes, de rengaines habituelles. Non, il travaille, peaufine, cherche, trouve, invente de nouvelles portes sur son monde, son monde à lui. Bien sûr, il a eu la tentation du grand looping, des boucles qui peuvent faire froid aux yeux et donner le vertige ou la sensation d’être tout puissant, des machines qui te catapulte plus loin, plus fort quand elle ne t’offre pas le rempart de leur constructions. Il a remis sur le métier son ouvrage, interrogé son travail et a tout envoyé péter. « C’est mon solo ! » a-t-il juré comme on lâche une poignée de gros mots. « Je viendrai seul » parce que pour parler de sa solitude, et probablement des nôtres, nul besoin d’effets qui démultiplient ses intentions à l’infini. Il viendra seul, mandole ou guitare sous le bras, peut-être les deux. Il viendra seul quant à nous, nous serons nombreux à avoir trouvé le chemin de l’Atelier sous le Platane, le lieu intimiste de ce solo à l’os, de ce sol’os de molosse ! (A 19h — à l’Atelier sous le Platane — 76, rue Condorcet — 13016 — Ouverture des portes à 18h — 10 €. Réservation obligatoire à lateliersousleplatane@gmail.com ou par SMS au 07 52 07 31 93.).
Dub’n’Pétanque au Chapiteau.