Pour celles et ceux qui seraient passés à côté, c’est comme d’habitude avec l’islandaise, loufoque et féérique. Et en plus ça parle de champignons.
L’Islande a fait de Björk sa fille prodigue. Elle chante à la radio nationale depuis son plus jeune âge, a fait partie de groupes de reprises, (du punk, du jazz, vous avez dit grand écart ?) . C’est le genre d’artiste imprévisible dont la direction aussi bien musicale que visuelle semble toujours vouloir s’extirper du cadre des conventions. Son dernier projet Fossora continue sur cette tendance.
Le titre de Fossora, dixième album studio de la chanteuse islandaise, s’inspire du mot latin Fossor qui signifie « personne qui creuse, fouille, cherche dans la terre ». Mais que cherche donc Björk ? Réponse : des champignons. Toujours proche des causes environnementales, l’artiste du grand nord a choisi de développer son dernier album autour des champignons, car selon elle, ces êtres vivants incarnent différentes thématiques bien précises, qu’elle explore au fil du disque.
Tout d’abord, il y a la mort qui peut nous frapper en mangeant un mauvais champignon, ensuite, il y a la survie, de ces petits êtres qui perdurent, même dans des climats hostiles, et, par leur essence même, l’environnement, la flore, la nature.
Dans le cadre de la promotion de ce long format, qui se risque aux saveurs gabier amenées par le balinais Kasimyn, l’artiste islandaise posait, la semaine dernière, en couverture du magazine américain spécialiste de la musique Pitchfork. Petite subtilité, son nom n’était pas écrit en lettre classique, mais avec des symboles évoquant presque une balade en forêt. Des petits symboles champignons.
C’est Marina Kozak, directrice artistique du magazine qui a conçu ces signes à la forte odeur champêtre. Pour composer cet alphabet-champignon, la créatrice est allée à la cueillette de diverses variétés de champis qu’elle a ensuite pris en photo devant un écran bleu afin de les numériser. Kozak a ensuite remodelé les images obtenues sur un ordinateur, dans le but de créer un alphabet complet, composé de 26 petites lettres, dont la texture, la couleur et la forme évoquent cèpes, girolles, et autres variétés.
Voilà, Björk a donc maintenant son propre alphabet et il serait probablement délicieux en sauce, en tarte, ou en soupe.
Un texte issu de C’est Bola vie, la chronique hebdomadaire (lundi au vendredi, 8h45) de David Bola dans Un Nova jour se lève.