Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Mercredi 12 :
Présentation du dernier numéro de Fatche 2 à Coco Velten. Média participatif de territoire à Marseille, Fatche 2 est un journal citoyen web et papier enraciné dans le 2ème ardt. Il est réalisé par des habitants et usagers de ces quartiers en pleine transformation (#Euroméditerranée) avec le soutien de Tabasco Vidéo et d’Air Climat. Le tout nouveau numéro aborde par le biais de films d’animations, de zapping, de podcats… les transitions écologiques en cours et à venir auxquelles nous sommes et nous serons inévitablement confronté.e.s. La soirée se poursuivra à la Cantine de Coco Velten, lors d’un à repas prix libre cuisiné par des habitantes de la résidence sociale de Coco Velten. (Dès 18h à Coco Velten — 16, rue Bernard du Bois — 13001 — Entrée libre et gratuite, repas à prix libre.).
A vous les studios, en direct du 6MIC. L’expression a ponctué plus d’un direct de la télévision française. On était alors en Noir & Blanc et une rupture de faisceau n’était pas impossible. L’expression est reprise aujourd’hui à juste titre par la salle de concert aixoise qui sous ses allures de vaisseau amiral mal caréné accueille, abrite dans ses studios de répétition des groupes en devenir ou confirmé en phase d’élaboration de nouveaux projets. On ne vient donc pas voir de stars, quoique… On ne sait pas forcément qui l’on vient voir et ça a son charme aussi. On vient seul ou très accompagné, en bande de potes pour la surprise, pour la musique et pour boire un verre ou grignoter une petite graine comme on dit au royaume des écureuils. On vient et ça c’est bien. (Dès 20h30 au 6MIC — 160, rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro — Gratuit, c’est cadeau.).
Jeudi 13 :
Le Brésilien Chico César à l’Espace Julien. En concert ce soir à l’Espace Julien et demain à Paris après un passage en juin dernier sur la scène du festival toulousain Rio Loco, le Brésilien nordestin Chico Cesar qui fut journaliste avant de se consacrer entièrement dans les années 90 à la musique, vient célébrer de ce côté-ci de l’Atlantique, Vestido de Amor, son dernier album, en bac depuis une quinzaine de jours seulement. Militant et poète, compositeur et chanteur, Chico Cesar prolonge le trait du tropicalisme au XXIème siècle avec une énergie sans faille, un sacré humour et surtout une belle qualité d’écriture et de composition. Forcément un artiste qui vénère ce mouvement culturel profondément brésilien et ouvert sur le monde, apparu au lendemain du coup d’état de 1964, a choisi son camp dans son pays. Son imparable Bolsominions (terme qui au Brésil désigne en s’en moquant, les supporters de l’actuel président), taille un costard en deux deux à « ces gens qui adorent le dieu argent, les armes, la terre plate, le déni de la science, la misogynie, le racisme, la persécution de la diversité sexuelle. ». Comme une réponse supplémentaire aux dérives fascistes de ce dernier, il jongle au fil des onze plages de Vestido de Amor, avec les rythmes : forró nordestin mais aussi ballades apaisés, tempo reggae-dub, ambiance plus rock façon crooner de saloon ou tourneries d’Afrique de l’Ouest ou Centrale. Il convia en studio le Malien Salif Keïta sur Sobre Humano et le franco-congolais Ray Lema sur Xango Forró e Ai. Réalisé par le producteur Jean Lamoot (Bashung, Salif Keita, Brigitte Fontaine…) et enregistré avec la complicité de Sekou Kouyaté à la kora qu’on a connu au côté de Ba Cissoko, du percussionniste et batteur Zé Luis Nascimento et d’Albin de la Simone aux claviers, cet album est une matière aux mille facettes, un diamant à même de faire briller de tous ses feux ce concert. Immanquable. (A 20h30 à l’Espace Julien — 39 cours Julien — 13006 — 26 €.).
Direction la Réunion pour le Makeda avec Maya Kamaty, Mayé et Vagabondaz Dann’ Kabaré. Ce premier concert de la semaine placé sous l’appellation Le Makeda sort ses Elles fait évidemment la part belle aux femmes, mais aussi à la Réunion, cette île de l’Océan Indien avec la chanteuse Maya Kamaty, précédé par les concerts de deux formations marseillaises (une demi-heure chacun) : le trio Vagabondaz Dann’ Kabaré (Farhana Hosen au chant guitare et triangle, Zaïnaba Ahamada au chant et kayamb et Stéphane Simon aux percussions) inspiré par le maloya, et le projet hip-hop fusion Mayé initié par l’activiste des musiques péyi Sandra Richard et le MC K-Meleon, rejoint sur scène par Pak Djeen aux platines et Kader Denednia à la guitare. Quant à Maya Kamaty, la chanteuse a laissé ses musiques aux textes militants grandir, évoluer au gré de ses envies. Un temps amarrées sur des rives électro-pop-folk comme en témoigne Pandiyé, son album paru en 2019, elles semblent à l’écoute de Kartel, son tout nouveau single lâché depuis la Reunion le 20 septembre dernier, avoir pris le large direction la Caraïbe. Ce titre aux accents urbains réalisé avec la complicité du producteur, réalisateur et chanteur Sskyron fait suite au splendide Meute, une autre single écrit et composé lui en duo avec Marie Lanfroy (Saodaj). Ce vibrant appel à la motivation paru le 8 mars pour la journée internationale des femmes et de leurs droits, réunit pas moins d’une trentaine d’artistes réunionnaises. Ces deux titres (clippés tous les deux) figureront sur son prochain EP intitulé Sovaz. Assurément, cette nouvelle édition du Makeda sort ses Elles demarre fort ! (A 20h au Makeda — 103, rue Ferrari – 13005 — 13 €, 10 € pour les adhérents.).
Le Festival De Vives Voix invite le duo Cissoko Brotto. Le premier, Ablaye Cissoko est joueur de kora. Cyrille Brotto; le second est lui, accordéoniste. Pour l’équipe du festival du festival De Vives Voix qui les invite, parler de conversation entre ces deux musiciens, entre ces deux savoirs au sujet de cette rencontre est naturel comme semble naturelle cette rencontre à l’écoute du projet. Des cordes de la kora, qui pourrait être celle d’un piano, aux touches du piano du pauvre comme on surnomme l’accordéon, tout sonne naturel, même leurs voix mêlées; et qu’importe si une mer, un désert et que sais-je encore, séparent ces deux hommes que la musique réunit. (A 20h30 à la Cité de la Musique (ouverture des portes : 19h30) — 4, rue Bernard du Bois — 13001 — 12 €, bénéficiaires des minima sociaux et adhérents : 9 €.)
Les Zimbert and Co chez Aglaé and Sidonie. Les Zimbert sont père et fils et s’appelle à l’état civil, donc dans la vraie vie, Imbert. Raphaël pour le papa saxophoniste et directeur du conservatoire Pierre Barbizet et Timon pour le minot, batteur et èleve au Conservatoire. Quant à Co, ce n’est ni Coralie, ni Colin.e, pas plus que Constance, Corinne, Colette, Corentin.e, Cody, Colombe ou Coraline ; mais France Duclairoir à la contrebasse. Les Zimbert et Co sont donc un trio de jazz en concert ce soir chez Aglaé & Sidonie, salon de thé et de grignotage, boutique, lieux de rendez-vous et de culture. (A 20h30 chez Aglaé & Sidonie — , rue Beauvau — 13001 — Entrée libre, conso sans majo, digeo possiblo.).
La Locale au 6MIC. (Dès 20h30 au 6MIC — 160 rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro — 6 €, gratuit pour les abonné.es de la salle, via leur carte Vibrations et pour les Etudiants d’Aix-MarseilleUniversité via le dispositif Pacte AMU.).
Vendredi 14 :
Tropical Raclette fête ses 5 ans au Molotov. Avec un blaze like that, you’re sure my dear de transgoutter à grosses pires au Molotov lors l’anniv de cette fanfare marseillaise. Tropical Raclette convoque leurs ami.es Montpellierain.es du Coco Fanfare Club. Deux fanfares pour le prix (libre) d’une, c’est top ! C’est surtout l’assurance d’avoir assez de poumons à l’heure de souffler les bougies. (Dès 20h au Molotov — Place Paul Cezanne — 13006 — Prix libre.).
Pauline Croze est une des Elles du Makeda.
(à 20h30 au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 22 € – sur place, 18 € en prévente, 15 € pour les adhérents.).
Rore Ecco est une autre Elle du Makeda, mais aux platines. Son soundcloud offre quelques belle tranches de musique. Parfois le titre nous aiguille. Parfois pas ! Le plus souvent il se contente de nous refourguer quelques infos temporelles, rarement plus précises que le mois de sa réalisation. Il arrive qu’un lieu ou une destination complète la date. Après avoir tâté du mix de la DJ, de-ci, de là, cahin-caha, on peut dire que celui-ci est majoritairement électro, de type techno. A noter tout de même un funk/disco mix et un not for dancing selection explicites. Maintenant qu’on sait sur quel pied danser, on peut se diriger vers le Makeda. (Dès 23h30 auMakeda, 103, rue Ferrari — 13005 — 10 €, 7 € pour les adhérents.).
Samedi 15 :
La Boum au Makeda avec DJ Clairon. Tendance ou ringard ? Régressif, ça c’est sûr ! Après, à vous de voir… Chacun fait fait fait, ce qui lui plait plait plait ! (De 22h à 3h30 au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 10 €, 7 € pour les adhérents.).
Dimanche 16 :
Lundi 17 :
Doro Gjat en concert gratuit à l’Institut Culturel Italien. Personnage atypique de la scène hip-hop italienne, Doro Gjat est souvent présenté dans les médias de son pays, comme le MC des montagnes. Originaire du Frioul (pas les îles au large de Marseille, mais la région la plus au- Nord-Est de l’Italie, limitrophe de la Slovénie et l’Autriche), Doro Gjat a commencé sa carrière dans les années 2000 au sein de Carnicats, avant de se produire en solo dès 2015. Orizzonti Verticali, son deuxième opus sous son nom parlait de la montagne, son quotidien, comme d’une limite à dépasser et une incitation à se dépasser aussi. Mondonuovo, le suivant en bac depuis mai dernier est son premier signé par le label indépendant romain La Grande Onda. Si ses thèmes de prédilection demeurent la nature, l’écologie et la défense des langues régionales à commencer par le Frioulan, langue dans laquelle il a grandi et dans laquelle il écrivait jusqu’à présent, le MC signe pour la première fois, ses lyrics en italien afin de défendre plus largement les thèmes qui lui sont chers. Des thèmes et des options politiques qui devraient trouver ici écho chez nombre d’artistes phocéens. Musicalement, ses instrus s’inscrivent dans une veine assez classique, mainstream, dansante et festive entre hip-hop, pop et trap. A découvrir sur scène ! (A 19h à l’Institut Culturel Italien — 6, rue Fernand Pauriol — 13005 — Entrée libre sur réservation uniquement ici.).
Mardi 18 :
Quand rire, chanson et philosophie croisent le fer à Marseille, c’est la semaine de la Pop Philosophie. La pop philo’, un concept que l’on doit à Deleuze parait-il, et qui depuis plus d’une décennie, agite l’automne marseillais comme les bains de mer rafraichissent l’été. Cette 14ème édition ouverte hier en grande pompe à la Criée a choisi comme fil rouge (pas les bonnes têtes de weed originaires de Guadeloupe ou de Martinique, quoique… ni les bracelets censés conjurer le mauvais sort dans la Kabbale) d’avoir une approche tous azimuts (philo, socio, artistique et politique) du rire et de la chanson, deux formes d’expressions éminemment pop (ulaires). Deux tables rondes sont programmées ce jour au Musée d’Histoire de Marseille : « Colette Magny ; entre chanson engagée et avant-garde musicale » dès 17h et dans la foulée, à partir de 18h « Le rap, une autre approche de l’histoire de l’immigration à Marseille ». La première est centrée sur la vie et l’œuvre de cette chanteuse décédée en 1997, passionaria de la chanson d’ici, qui inventa dans les années 60, une sorte de blues sans concession de nos campagnes. L’entretien mené par Etienne Kippelen, compositeur et musicologue sera suivi par un échange avec la philosophe Elsa Novelli. Quant à la seconde animée par Béatrice Sberna à qui l’on doit “Une Sociologie du Rap à Marseille – identité marginale et immigrée”, un ouvrage paru en 2002, fruit de 4 années d’enquête, elle donnera lieu à un échange avec N°7, un des MCs d’Uptown (199-1997) aujourd’hui avocat au Barreau de Marseille. Dès 19h, la semaine de la Pop Philosophie se poursuit au Théâtre de la Criée avec deux autres échanges : « Eclats de rire. Où sont passés les corps comiques ? avec l’éditeur et essayiste Olivier Mongin, et le politologue et écrivain Thierry Fabre et « Rire et justice » avec la professeure de droit de Delphine Costa et l’ancien procureur Jacques Dallest. Tout le programme de cette 14ème édition de la Semaine de la Pop Philosophie est ici. (Dès 17h au Musée d’Histoire de Marseille (2, rue Henri Barbusse — 13001) et dès 19h à la Criée (30, quai de Rive Neuve — 13007) — Gratuit, sans réservation dans la limite des places disponibles.).
Umat Adan et Biensüre sont en concert au Molotov. Umat Adan est un musicien et chanteur turc qui aime autant la poésie des paysans anatoliens que le psychédélisme des années 70. Les chansons de ses concerts en témoignent. Juste avant les Marseillais Biensüre qu’on recevait cet été lors de l’étape marseillaise de la Grande Tournée proposeront leur compos entre disco etmusique orientale expérimentale. Le vinyle de leur premier album éponyme sera disponible sur le label Wewantsounds dès le 28 octobre. Qu’on se le dise. (Dès 20h30 au Molotov — Place Paul Cézanne — 13006 — 7,5 €.).
Mercredi 19 :
La Semaine de la Pop Philosophie parle aujourd’hui de chansons, de Claude François, d’Humour Juif et de chansons innommables au MuCEM, à l’Alcazar et à la Bibliothèque Départementale Gaston Deferre. Ce matin à 10h30, le MuCEM ouvre grand les portes de ses réserves secrètes, de ses fonds dédiés à la chanson (enregistrements rares, affiches, costumes et chapeaux pointus, turlututu…) sous l’égide de son conservateur en chef Vincent Giovannoni. A 14h30, l’Alcazar accueillera un échange autour de l’art difficile de Claude François : penser la variété. A la même heure, à la Bibliothèque Départementale Gaston Deferre, le journaliste et écrivain diplômé d’ethnologie Franck Médionimènera un échange autour de l’humour juif, « un humour pour ne pas pleurer » s’interroge-t-il à voix haute. Dans la foulée, la journaliste et directrice du journal Marianne Natacha Polony, flanquée d’Alain Léauthier, conseiller éditorial du même hebdo et écrivain par ailleurs, et du compositeur et musicologue Etienne Kippelen évoqueront les chansons que nous ne pourrions selon eux plus chanter. (Entrée libre, sans réservation, dans la limite des places disponibles.).
Emma Beko + Wilko & NDY au Molotov. Emma Beko est née à Budapest dans une famille à l’arbre gééalogique enraciné au Pérou et au Canada. C’est à Montréal qu’elle a grandi, entourée de frangins, trois demi-frères en fait, ses ainés, fans de nu-métal, de hardcore et de punk. A New-york où elle s’installe, l’étudiante se familiarise avec le hip-hop. De retour à Montréal, elle fonde avec Gabrielle Godon sa meilleure amie, Heartstreets, un duo féminin qui a en une décennie, su marquer les esprits dans un milieu hip-hop canadien majoritairement composé d’hommes. Désormais en solo, Emma Beko soigne des titres plus intimistes, plus pop aussi où la jeune femme semble s’assumer telle qu’elle est, « avec ses hauts et ses bas, parfois gaie, parfois triste » explique-t-elle. Wilko & NDY, deux frères à la ville comme à la scène « visent l’essentiel » comme rappent ces Marseillais sur Mescaline, un titre publié en 2019. Ils soignent eux aussi un son très actuel en marge des monolithes musicaux. Le hip-hop des frangins pactise en effet avec la pop ou l’électro. Remarqués à leurs débuts et vus sur la scène des Inouïs du Printemps de Bourges ou sur celle de Marsatac, Wilko & NDY ont pris la foutue pandémie dans la face freinant leur développement. Désormais en trio, accompagnés sur scène par Loris Bini aux percus et machines, ils reviennent faire les malins. On les attend ! Dernier invité, Loucas ouvrira le bal. Habitué à freestyler, à partir en impro dès qu’on lui tend un mic, le MC vient d’assembler une première démo 8 titres intitulée Fragments 771. (A 20h30 au Molotov — Place Paul Cezanne — 13006 — 6 €.).