Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre. Aujourd’hui : « Baloya » de BJF.
Le baile funk, avant de devenir l’un des (le ?) genre majeur du Brésil, à l’image de la chaîne YouTube de Kondzilla, principal grossiste du courant, a été décrié, parfois bâillonné, le bouc émissaire sonore d’une tranche de la classe politique brésilienne conservatrice (à qui on ne laisserait la main sur la playlist d’une soirée pour rien au monde). Le maloya, lui, a vu certains de ses interprètes persécutés, à une époque où donner corps aux complaintes des esclaves et des affranchis se traduisait par un séjour en cellule.
Cet union entre deux courants séparés par plus de 11 000 kilomètres à vol d’oiseau nous vient des mains d’un artiste basé à Paris, qui à choisi trois lettres pour son patronyme, BJF. Un artiste connu comme un fournisseur de bootlegs de hits rap-drill-grime, à la sauce global dancefloor (ajoutez du reggaeton, du perreo, de l’afrobeats et secouez avant consommation), et aussi en tant que l’un des représentants du crew Couvre x Chefs.
A-t-il voulu créer une nouvelle branche de la musique avec ce titre ? Non. BJF souhaitait surtout rendre hommage à l’île de La Réunion dont il est originaire, et y a intégré du baile funk, son péché mignon — il le dit lui-même : « si vous trouvez que ce n’est ni du maloya, ni de la musique brésilienne, vous avez tout à fait raison. La mélodie au synthé et les basses 808 nous emmènent encore dans un autre registre ». BJF a tout de même pris le temps de donner un nom à ce nouveau registre : Baloya.