Aujourd’hui on se remémore ce 31 octobre 2000, le jour où le 4e album du duo de rappeurs Outkast faisait son apparition dans les disquaires de votre quartier.
Le disque mis à l’honneur aujourd’hui sort à une période ou les Outkast règnent en maître, presque sans aucune concurrence à leur niveau, sur le paysage du hip-hop américain. Andre 3000 et Big Boi, qui ont longuement occupé les canapés d’un sous-sol d’Atlanta, n’ont plus rien à prouver et peuvent maintenant dérouler leurs rimes, leurs textes bavards, inventifs et chargés de références loufoques.
En 2000, les Outkast ne sont plus ce duo prometteur d’adolescents d’Atlanta que le rap game découvre en 1993 avec Player’s Ball. Depuis ce premier titre accompagné d’un clip old school réalisé par Sean « Puff Daddy » Combs, ils publient en 1994 leur premier album Southernplayalisticadillacmuzik, 17 titres qui font office de matrice du rap sudiste américain. Deux ans plus tard, en 1996 ils sortent ATLiens (jeu de mot entre Atlanta, ville où nos deux protagonistes du jour ont fait leurs armes et le terme “aliens”). Un opus plus étrange, plus électronique et plus introspectif. En 1998, Outkast s’oriente vers un univers influencé par le funk, la soul et le trip-hop avec Aquemini. Un classique qui s’inscrit dans le panthéon du rap sur lequel on retrouve George Clinton, vétéran de la funk, et leurs amis de Goodie Mob.
Trois albums qui ont grandement contribué à inscrire Outkast au rang de légende et participé à placer le Sud des États-Unis sur la carte du rap nord-américain. Alors quand vient le moment de publier ce quatrième album, Stankonia, en 2000, Andre 3000 et Big Boi ne sont plus dans la retenue et en profitent même pour se pavaner depuis les sommets du rap américain sur la pochette de leur disque. Les deux rappeurs d’Atlanta se mettent en scène devant un drapeau américain auquel on a enlevé ses couleurs bleu et rouge pour les remplacer par du noir. Le message semble simple, le rap aux États-Unis, c’est noir et c’est eux.
L’ambiance futuriste est à l’honneur dans cet album sorti il y a déjà 22 ans. On oublie les samples rétro et on laisse place au synthé et aux refrains entêtants. Un projet surprenant qui sort des sentiers de la simplicité qu’ils auraient pu facilement emprunter.
Stankonia ressemble à une compilation de morceaux cultes sur laquelle se retrouvent “B.O.B”, “So Fresh, So Clean” ou bien “Spaghetti Junction”. Et si aucun fan d’Outkast n’arrive à se mettre d’accord sur le meilleur morceau de ce disque, un titre arrive pourtant à faire la quasi-unanimité. Un air qui contente tout le monde, qui fait bouger la tête, les bras, les jambes, les sourcils, les genoux et chaque partie de votre corps qui peut se mouvoir : “Ms. Jackson”.