Les guerres commerciales du président américain risquent de faire des victimes américaines.
Moog, le légendaire fabricant américain de synthés dont le Minimoog Model D qu’on entend sur une pelletée de disques (de ceux de Michael Jackson, Kraftwerk au Beach Boys, en passant par Radiohead, Nine Inch Nails ou Sun Ra) est en danger.
La firme, créée dans les années 60 par le pionnier Bob Moog (d’où le nom), est menacée par la nouvelle politique douanière de l’administration Trump qui poursuit ses guerres commerciales dans le cadre de la mise en oeuvre de son programme America First.
Une tarification douanière qui pose problème
La nouvelle tarification douanière, annoncée en juin dernier par la Maison-Blanche, impose 10% à 25% de taxes supplémentaires sur de nombreux produits, dont certains servent directement à la production finale d’autres biens produits par des sociétés américaines.
C’est notamment le cas de Moog, qui s’appuie à la fois sur du savoir-faire américain et sur des composants chinois pour produire ses synthétiseurs et ses pédales d’effets.
Résultat, les coûts de construction vont sensiblement grimper, ne laissant que peu de marge de manoeuvre au fabricant qui devra, soit répercuter cette augmentation sur le prix de vente, soit réduire ses coûts et se séparer de plusieurs salariés.
Ironie de la situation, l’autre solution évoquée par Moog – déjà adoptée par le constructeur de motos Harley-Davidson dans les mêmes circonstances – serait de délocaliser son activité hors des États-Unis. Ce qui serait un comble quand on se souvient que Trump ambitionnait de relancer l’industrie et l’emploi aux États-Unis.
Visuel : (c) Getty Images / Daniel Knighton