Lors de son concert à Lyon dans l’Opéra Underground, la chanteuse et multi-instrumentiste américaine aux origines haïtiennes raconte ses racines et les luttes de ses ancêtres au sein de son nouvel album « Breaking The Thermometer ».
Le 9 novembre 2022, dans l’amphi de l’Opéra de Lyon, je rencontre Leyla McCalla. Cette chanteuse, violoncelliste, banjoïste et guitariste américaine incarne le nom de cette soirée dédiée aux musiques de l’Atlantique noire. Née au sein d’une famille militante d’immigrés haïtiens, la future jazzwoman va voyager entre New York, le Ghana et la Nouvelle-Orléans où elle vit depuis plusieurs années. Leyla se fait d’abord connaître au sein du fameux groupe de cordistes Carolina Chocolate Drops, avant de s’aventurer en solo afin de développer une musique panafricaine singulière.
En chantant en créole et en anglais, sa poésie est soutenue par un univers musical métissé qui puise dans l’héritage cajun, dans les sonorités afro-caribéennes, mais aussi dans le blues et le jazz. Au gré de ses albums, elle s’intéresse aux messages de penseurs afro-américains, aux faits sociaux, aux répercussions du capitalisme et à ses origines. Après des années de recherches pour mettre en exergue les témoignages, les luttes et les voix du peuple haïtien diffusés par Radio Haïti en pleine dictature, elle décide de leur rendre hommage au sein de son nouvel album Breaking The Thermometer.