D’Octavian à Parcels, de Bicep à Justice : y a de quoi faire.
L’édition 2018 de Rock en Seine, c’est de vendredi à dimanche du côté du domaine national de Saint-Cloud. Et comme la programmation est globalement impressionnante, et qu’il ne vous sera pas possible de tout voir – certains d’entre vous possèdent peut-être le don d’ubiquité, mais on en doute – voilà quelques incontournables pour ce week-end à ne manquer sous aucun prétexte.
Octavian (Londres) – Samedi 25 août, 18h45 – R&B royal
Lors de notre dernière Nuit Zébrée de la saison à La Bellevilloise, à Paris, on vous le présentait comme le grand espoir du R’n’B britannique, lui qui, originaire de la banlieue Sud-Est de Londres, a pas mal galéré avant de se retrouver dans les playlists de ceux qui savent quoi écouter, et notamment grâce à ce tube, « Party Here », qui a énormément tourné sur les réseaux. Une collaboration mastodonte avec le producteur cool Mura Masa (« Move Me »), voilà l’un des noms les plus attendus de cette édition 2018 de Rock en Seine. « Fire, fire, fire ».
King Gizzard & the Lizard Wizard (Melbourne) – samedi 25 août, 18h45 / rock enfumé
En 2017, les sept grands malades qui composent le groupe King Gizzard & the Lizard Wizard (et qui habitent plus ou moins ensemble dans une grande baraque de Melbourne), s’étaient engagés à sortir cinq albums dans l’année. Et puisqu’il semblerait que le groupe passe véritablement sa vie à composer, à enregistrer et à tourner (plus facile, effectivement, quand on passe la plupart de son temps ensemble), le pari a été tenu ! À Rock en Seine, à l’occasion d’un live que l’on devine, d’avance, psyché et obsédant, c’est donc un mélange de Flying Microtonal Banana, Murder of the Universe, Sketches of Brunswick East, Polygondwanaland, Gumboot Soup, et peut-être même de I’m in your mind fuzz (l’album de 2014 qui les a véritablement fait exploser) devait avoir le droit. Autre suggestion, dans le genre punk qui se regarde les pompes en live et qui joue fort : Insecure Men, Fat White Family, ou Idles.
Parcels (Byron Bay) – vendredi 24 août, 22h / pop sourire
Parcels, ce groupe originaire d’Australie (de Byron Bay) et dont on a, depuis trois ans, entendu parler bien au-delà des frontières, même très larges, du pays de Nicole Kidman et de Crocodile Dundee, étaient intervenus dans les oreilles du monde grâce à « Overnight », ce morceau sur lesquels avaient bossé les Daft Punk, et qui imposait l’indéniable classe pop de ces Australiens qui savent faire groover et faire danser toutes les parties du corps, en rythme ou non. Revenus depuis peu de temps avec un morceau tout aussi efficace (« Tieduprightnow »), les Australiens sont aussi de retour en live à Rock en Seine, et avec eux, une dernière grosse dose de soleil avant l’arrivée de l’automne.
Bicep (Belfast) – dimanche 26 août, 20h30 / House volante
Depuis le début de l’été, on écoute en boucle ici « Opal », et notamment la version qu’en a proposé l’Anglais Four Tet, ce morceau qui s’étire, qui s’allonge et qui scintille afin d’amener le duo nord-irlandais (Andy Ferguson et Matt McBriar sont originaires de Belfast) vers des hauteurs où l’on espérait pas forcément les voir. À Rock en Seine, c’est en live qu’ils interpréteront leur album éponyme sorti l’an dernier, et Rain, leur dernier EP sorti cette année.
Noname (Chicago) – Vendredi 24 août, 16h15 – Poésie rapée
Son profil rappelle celui de Kate Tempest, ouragan venu tout droit du solide continent britannique. Noname, elle, vient des États-Unis (de Chicago, plus précisément), et s’exprime elle aussi à travers le médium rap après s’être exprimée à travers celui de la poésie. Deux expressions viscéralement liées, et plus encore chez cette figure du Nord des États-Unis, qui affirme être autant influencée par Nina Simone, Andre 3000 et Missy Elliott. Une grande dame donc, et un live à voir.
Casual Gabberz (Paris) – Samedi 25 août, 23h30 – Gabber sévère
Être « Casual », c’est-à-dire, être décontracté. Être « Gabber », c’est-à-dire, se souvenir de cette variante de la techno hardcore, particulièrement populaire dans les milieux undergrounds électroniques des années 90, et encore aujourd’hui dans certaines caves d’endroits reculées (à Rotterdam, notamment). Deux termes largement antinomiques donc au service d’un projet qui n’a rien d’un énième hommage, mais plutôt d’un délire qui a mal (ou bien ?) tourné, et qui, via ce son industriel à l’extrême et ces beats ultra rapides, reprend quelques classiques (le chef-d’oeuvre du genre « Bim Bim », notamment, qui reprend « Boozillé » de Rim’k) et a tout regroupé sur une compile de plus de 40 titres bien nommée (Inutile de Fuir). À revoir pour se protéger, physiquement et mentalement, avant l’impact : la performance des garçons au Nova [Mix] Club.
Justice (Paris) – Dimanche 26 août, 22h / Électro pour tous
Qu’on adore ou qu’on soit peu sensible à la musique proposée par Gaspard Augé et Xavier de Rosnay (ensemble, ça donne Justice), qui pioche partout depuis plus de dix ans (dans le disco, le rock, la pop, le hip-hop ou le funk) afin de construire son propre son, il faut dans tous les cas avouer que les lives des deux français se détachent toujours du lot, et font toujours figure de véritable feu d’artifice explosif, majestueux, grandiloquent. Le live de la grande tête d’affiche de ce Rock en Seine 2018 (avec PNL et Post Malone) est donc obligatoirement à voir.
Otzeki (Londres) – Dimanche 26 août, 17h50 / Pop qui chiale, pop qui plane
Binary Childhood, leur premier album pourvu de quelques petits tubes (« Already Dead », « Walk On », ou « Falling Out », qui figurait sur leur EP de 2016) qui nous renvoyaient aux meilleurs instants de WU-LYF (projet mancunien qui avait eu son quart d’heure warholien il y a quelques années) ou à ceux de The xx, nous avait fait l’effet d’une claque reçue en pleine face. Avec leur interprétation live lors d’une Nuit Zébrée toulousaine anthologique donnée au Printemps, c’est carrément un uppercut dans le menton que l’on avait reçu. Vous avez pigé le message.
Ady Suleiman (Nottingham) – Dimanche 26 août, 14h35 / Soul de demain
Ady Suleiman, est natif de Nottingham, et représente depuis maintenant quelques années, un espoir, une voix qui compte et incarne la nouvelle scène Soul Made in England. Tôt le matin, dans les lives de Plus Près De Toi, il était venu en mai nous présenter Memories, un premier disque qui avait déjà beaucoup à dire malgré l’âge encore peu avancée du jeune britannique, un disque poignant, doux, et sans filtre, qui assure, d’emblée, l’un des grands moments tendresses de ce week-end, à Rock en Seine.
Malik Djoudi (France) – Samedi 25 août, 17h05 / Pop sous garantie
C’est l’un de nos chouchous pop de ces derniers mois : avec la sortie de Un, un album qui comme son nom l’indique parfaitement, était le premier de sa carrière, Malik Djoudi s’est positionné comme l’un des grands espoirs de la pop (sous obédience synthétique) d’aujourd’hui. « Sous garantie », ce tube où « les humeurs n’ont pas de saison », a longtemps tourné sur les antennes de Radio Nova, et même en live, puisque le Français est venu quelques fois trainer dans le coin, en Nuit Zébrée ou même tôt le matin, pour les lives de Plus Près De Toi. Testé, approuvé, recommandé.
Et aussi : Lord Esperanza, The Limiñanas, Cigarettes After Sex, Bonobo…et l’ensemble de la programmation de Rock en Seine, à retrouver sur le site officiel du festival.
Visuel : (c) Because Music