Après 15 ans de procédure, le gouvernement canadien va finalement dédommager les communautés autochtones du pays.
Samedi 22 janvier, la presse nationale canadienne a annoncé la conclusion d’un accord historique. Le gouvernement va finalement dédommager à hauteur de 2,8 milliards de dollars 325 communautés autochtones du pays.
Une somme dont l’objectif est de « revitaliser l’éducation, la langue et la culture des autochtones » mais aussi de réparer les préjudices collectifs causés par les pensionnats. Ces institutions, qu’on perçoit instinctivement comme des lieux d’accueil, renvoient malheureusement ici à l’une des pages les plus sombres du Canada.
À la fin du 19ᵉ siècle, les pensionnats étaient un outil au service des politiques de génocide culturel. Pendant plus d’un siècle, des générations entières de jeunes autochtones y étaient envoyées pour devenir « un bon canadien ». Ils ne devaient que parler français ou anglais, se convertir au catholicisme, s’habiller à l’occidental… Dans ces centaines de pensionnats répertoriés, le racisme était systémique, tout comme les coups et les viols.
Plus de 150 000 enfants ont été enrôlés dans ces institutions et plusieurs milliers n’en sont jamais revenus. Cet accord est un premier pas vers la réparation d’autres crimes comme la stérilisation forcée de femmes autochtones ou encore le placement abusif d’enfants à la DAS canadienne.
Néanmoins, il vaut mieux rappeler que ces derniers mois, le gouvernement de Justin Trudeau a affirmé son soutient la construction de pipelines traversant des territoires autochtones. Tenter de réparer ces crimes, c’est bien, mais éviter d’en commettre de nouveaux, c’est essentiel.
Un podcast d’Alexis Breton pour Ailleurs dans le Monde.