Est-ce que les artistes vont tous se faire remplacer par des IA ? Est-ce une réelle panique ou une tendance éphémère ?
Aucun secteur n’échappe aux débats autour des intelligence artificielles et de leurs usages, ChatGPT, générateur de texte qui permet aux étudiants pris de flemme de rendre des dissertation rédigée par une IA, les films qui vous regardent droit dans les yeux avec Nvidia, et dans la musique, les générateurs de sons artificiels s’apprêtent manifestement à signer leur premiers contrats en major.
Parmi ces projets artificiellement générés, celui de l’artiste visuel et producteur de musique Patten a retenu notre attention. Son album Mirage FM, annoncé via le label 555-5555, et attendu pour le 14 avril prochain a été entièrement produit à l’aide d’une intelligence artificielle. Ci-dessous un premier extrait “Fly” :
Réaction à l’écoute en studio de la matinale de Nova : de la confusion principalement. Ce premier échantillon a été généré, comme le reste du disque, sur le logiciel Riffusion, un programme capable de produire un spectre sonore à partir d’un texte qui décrit le résultat que l’on veut obtenir. En théorie, il suffirait d’écrire : “maracas sous fond d’opéra” ou “death métal funk 70s” et le programme génère de la musique en cherchant sur le web des sons associés aux mots-clefs que l’on écrit. Incroyable. Les possibilités sont infinies. Sauf qu’on a essayé et pour être honnête c’est assez décevant.
Pour une expérience complète, on vous conseille d’essayer des genres qui impliquent des voix. De toute façon, la plupart du temps, on ne reconnaît pas ce que l’on a demandé au logiciel, on a l’impression que les voix appartiennent à des entités emprisonnées dans une autre dimension. Ça ne donne pas envie de danser, mais plutôt d’investir dans des boules quies. C’est à peu près similaire à chaque test, même des genres simples, (Disco, reggae, funk, techno…) que l’on pourrait facilement trouver sur internet, ne donnent qu’une sorte de music-o-mètre, un amalgame de musique à volonté.
Le seul avantage de ces sons, c’est qu’ils permettent de se poser des questions existentielles, avec en vedette : est ce que cela vaut vraiment le coût de remplacer ce que les humains par de l’artificiel ?
Un texte issu de C’est Bola vie, la chronique hebdomadaire (lundi au vendredi, 8h45) de David Bola dans Un Nova jour se lève.