Un morceau des années 80, de Mariya Takeuchi.
Chaque jour, Jean Morel et Sophie Marchand font leur journal musical, dansBAM BAM.
On le sait depuis longtemps, l’algorithme de YouTube n’est pas neutre et a le pouvoir de faire émerger des tréfonds de sa plateforme des petits trésors. Rappelons-le, c’est par la force des suggestions que le groupe Cigarettes After Sex a connu le succès. En quelques mois, sans avoir jamais été soutenu par les médias, le groupe a fait des millions et des millions de vues en ligne – simplement parce qu’il était proposé automatiquement à tous ceux qui écoutaient Mazzy Star, par exemple.
Mais l’algorithme YouTube ne diggue pas que de la nouveauté : il participe aussi à remettre en avant des morceaux qui semblaient bien partis pour disparaître dans les limbes d’internet. Et c’est le cas d’un morceau de disco japonaise, sorti en 1985. Ce « Plastic Love » était une rareté en dehors du Japon, un titre de city pop, et en quelques mois il est devenu un phénomène mondial grâce à internet. Aujourd’hui, il a quelques 20 millions de vues, et l’original se vend désormais quelques 150 dollars sur discogs. Au point où les internautes ont commencé à vanner en se demandant si l’algorithme n’était pas tombé amoureux de ce titre, qui revient un peu trop souvent en suggestion.
Find someone who loves you like the YouTube algorithm loves Plastic Love by Mariya Takeuchi
— ?hallow-Vee-n? (@almostdoctorvee) September 10, 2018
Mais pourquoi a-t-il flashé sur ce morceau-là, plutôt qu’un autre ? Sans doute parce qu’il décrit un sentiment très moderne, une solitude nocturne qui touche les internautes du XXIe siècle. En tout cas ce qu’on sait de cet algorithme YouTube, c’est qu’il a tendance à proposer des morceaux qui ne dérangent pas, dont les paroles n’accrochent pas l’oreille, dont la production est élégante. Et ceux qui trainent souvent sur YouTube le savent : le site a une fâcheuse tendance à nous proposer encore et encore ces mêmes fantômes du passé, tel le « Looking For You » de Nino Ferrer ou un morceau de soul estonienne qui s’appelle « Stopp » ! Et c’est le cas aussi donc ce « Plastic Love », de Mariya Takeushi :
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Visuel : © Capture d’écran Youtube