Sorti en 1977 sur le Gumba Gumba Label, c’est l’anniversaire du disque d’un groupe que l’on pouvait entendre résonner dans les clubs clandestins de Soweto en Afrique du Sud. Surnommé les Queens, le groupe était composé d’un chanteur à la voix grave (Simon Mahlathini Nkabinde), accompagné de quatre reines (Hilda Tloubatla, Nobesuthu Mbadu et Mildred Mangxola)
Les Queens des townships ont commencé leur aventure commune dans les années 60. Leurs textes traitent de l’adaptation aux rythmes de la ville des populations noires venues des régions rurales. Pour rappel, à l’époque de l’apartheid (1948-1991 en Afrique du Sud), les populations des régions plus agricoles étaient parfois déplacées vers les grandes aglomérations pour servir de mains d’œuvres dans les quartiers blancs.
Cette thématique nostalgique de la ruralité, et d’un mode de vie plus proche des traditions étaient d’autant plus renforcé sur scène, par les tenues des Queens, qui faisaient honneur aux coutumes zoulous.
Izibani Zomgqashiyo sort dans un contexte particulier. En 1977, les queens se séparent, elles raccrochent les gants et coupent le micro, comme le chanteur Simon Mahlathini Nkabinde l’explique quelques années plus tard au micro de Thierry Ardisson. “Toutes devenues mères, elles se sont retirées de la scène”.
Ce n’est qu’en 1987, au plus fort de la lutte anti-apartheid – le nom de Nelson Mandela vous dit peut-être quelque chose – et alors que le public sud-africain réclamait de nouvelles occasions de les applaudir que le groupe se reforme.
C’est donc une bonne manière de soutenir leurs combats qu’en profitant du morceau “Zibuliye Nonyaka”.