Un ancien présentateur radio devenu rappeur, Doug Lazy est aussi l’un des pionniers du courant Hip-House.
Gene Douglas Finley,plus connu sous le pseudo Doug Lazy, est un ancien présentateur de la radio local WPGC.FM basé à Washington DC, devenu rappeur. Son album, Doug Lazy Getting’Crazy sorti en 1989, est un disque pionnier d’un courant du rap qui fait son grand retour en ce moment, la hip-house, soit l’alliance du rap aux mélodies répétitives et Groovy que l’on retrouve sur les dernières sorties de Drake, Diplo, Beyoncé, et d’artistes moins mainstream comme Cakes da Killa ou Channel Tres.
Une transition toute trouvée
Doug Lazy avait eu l’occasion de sculpter son talent au microphone lors de ses années passées à enchaîner les disques dans le studio de la radio de Washington DC, et à force de passer les disques des autres, on suppose qu’une idée germe dans son esprit… et si c’était le moment de passer de l’autre côté et de rentrer dans la liste des artistes diffuser sur les ondes ? Doug Lazy décide donc de se lancer dans un courant qui fait du bruit à ce moment-là, la hip-house.
Pour se lancer dans cette nouvelle carrière, le Radio DJ devenu rappeur se base sur une boucle (un sample) isolée à partir d’un morceau de house diffusé à cette époque sur WPGC.FM. À la base, il l’utilisait comme fond sonore et animait par-dessus, ensuite comme il trouve le sample vraiment cool, il se met à rapper sur ce qui deviendra le beat de son plus gros titre : « Let It Roll ».
Doug Lazy n’est pas le premier à avoir imaginé mélanger le son qui régnait dans les clubs de Chicago et le flow du hip-hop, quelques pionniers avaient déjà fait des vagues avant la sortie du disque, notamment Tyree Cooper et son Tyree’s Got A Brand New House paru en 1988. Un an plus tard, la hip-house était donc déjà installée, on l’entendait en radio et en club, mais on ne peut pas dire que le courant fasse l’unanimité pour autant, c’est même d’ailleurs, un genre que les fans de rap militant (façon Public Enemy) ou Gangsta (à la N.W.A.) rejettent ouvertement. Pour eux, c’est un rap de soirée, pas engagé et trop éloigné des codes de la rue.
Malgré les quelques détracteurs, l’album Doug Lazy Getting’Crazy est un succès. La galette devient très vite un indispensable des soirées aux quatre coins du pays, et les sélecteurs se disputent le disque pour le lâcher au bon moment, c’est-à-dire au climax des soirées branchées. Voici donc « Let It Roll », qui sera faire remuer les Gangsters les plus sceptiques.