À bientôt 30 ans, l’actrice est à l’affiche d’« En Liberté » !
Dans Pour que tu rêves encore, la matinale de Nova, tous les mercredis, Baptiste Etchegaray nous livre sa chronique ciné de la semaine. Ce 31 octobre, c’est un portrait de l’actrice Adèle Haenel, actuellement à l’affiche d’En liberté !, la comédie déjantée de Pierre Salvadori.
Beaucoup l’ont découverte en 2014 dans Les Combattants de Thomas Cailley. Adèle Haenel y joue une jeune femme qui veut s’engager dans l’armée, persuadée qu’il faut s’entraîner dur pour survivre à l’apocalypse qui arrive.
On la voit courir, faire du self-défense, mettre des coups de boule, se camoufler dans la forêt… Elle n’est pas là pour rigoler, Adèle Haenel. C’est une combattante en mode survie. Un rôle très physique pour lequel elle a dû beaucoup s’entraîner, et ça tombe bien, elle est grande, sportive, et elle a des épaules de nageuse. Le coach qui la suivait sur le tournage se disait fasciné par cette actrice « aquatique ».
Justement, c’est dans un film où elle faisait de la natation synchronisée qu’on l’a vraiment remarquée pour la première fois. On ne parle pas ici du Grand Bain, mais bien de La naissance des pieuvres, de Céline Sciamma, sorti en 2007. Tournage pour lequel Adèle Haenel avait dû intégrer l’équipe de natation de Cergy-Pontoise et s’adonner là encore à un entraînement intensif de plusieurs mois.
En fait, Adèle Haenel c’est la fille qui refuse de surjouer sa féminité pour attirer le regard. On la sent toujours un peu en résistance, la mâchoire serrée, jamais dans la séduction, alors qu’elle a un visage de femme fatale avec son sourire qui vous fait tomber par terre et ses yeux bleu-vert perçants. Chez elle, on est dans ce mélange constant masculin/féminin, parfaite incarnation de la volée en éclat des stéréotypes de genre.
Pierre Salvadori a perçu qu’il y avait un potentiel comique chez cette fille-là, un potentiel burlesque, dans ce corps qui avance, qui ne marche pas vraiment comme les autres, ses yeux écarquillés comme sur un visage de manga, cette maladresse, parfois, qu’elle ne cherche jamais à contrôler… En fait, si on aime Adèle Haenel, c’est parce qu’elle s’en fiche de ce que l’on pense d’elle. Elle est elle, 100% elle, tout le temps, il y a zéro artifice, juste une immense actrice.