Sam Gendel, explore et déconstruit certains des classiques sortis entre 1992 et 2004.
De la nouvelle scène jazz californienne basée à LA, Sam Gendel en est peut-être le représentant le plus étrange. Depuis ses débuts chez Nonesuch Records en 2020 avec l’album Satin Doll, une flopée de petites bizarreries fascinantes et inclassables sont déjà sorties de la tête de ce génie multi-instrumentiste. Surement la plus belle et la plus notable jusqu’à présent, Live a Little, de l’ambiant jazz nocturne habité par la voix de la très jeune Antonia Cytrynowicz, petite sœur de la partenaire de Gendel.
Cookup, son nouvel album de reprise de jams R&B/Soul, s’adressera peut-être à un plus grand nombre. Avec ses amis et collaborateurs réguliers Gabe Noel et Philippe Melanson, Gendel explore et déconstruit certains des classiques sortis entre 1992 et 2004. On reconnait tout aussi bien du 112 et du Ginuwine que du Erykah Badu et du Beyoncé. Dans le lot, « Are You That Somebody », notre nouvo nova, est une réinterprétation assez originale du classique d’Aaliyah. Au-delà de l’aspect purement musical, on peut entendre une voix robotisée provenant en fait d’une intelligence artificielle, programmée pour lire un email frauduleux reçu pendant l’enregistrement du morceau. Tout l’album, et plus largement la discographie de Sam Gendel, repose sur ce genre d’expérimentation incongru et de sons dont on ignorait même l’existence, rappelant certain des moments les plus folkloriques de Frank Zappa.