Cette semaine dans la Traque, on vous présente un lieu à contre-courant du rap Gansta qui a régné en Californie dans les années 90, The Good Life Cafe.
Le gangsta rap a beau être le penchant du hip-hop que l’on retient quand on pense à la
bande-son de la côte ouest des années 90, il n’est pas le seul genre à y avoir pris racine.
Alors que des noms comme N.W.A., ICE-T ou Ice Cube glacent le sang de l’Amérique aisée et
squattent les charts, un autre versant du hip-hop west coast s’étoffe. Un rap plus technique,
inventif et lyrique, propulsé par les soirées open mics du Good Life Café.
Localisé dans South Central L.A., un quartier connu historiquement pour sa scène jazz, le
Good Life Café accueille chaque semaine des lyricistes venus des 4 coins du pays pour
s’affronter au micro, dans des joutes verbales où le talent prime, pas la fame, et où le public
est le seul juge de la qualité des phases, pas les ventes.
Ce palais du parolier va servir de tremplin pour des jeunes talents locaux (The Pharcyde,
Jurassic 5, Freestyle Fellowship), inspirer le reste de l’industrie, servir de soupape lors des
périodes difficiles que traverse la ville, et construire les bases d’une généalogie du rap
alternatif de l’ouest, qui continue de se propager de nos jours, bien au-delà du quartier de
South Central, via Project Blowed, héritier de cet esprit créatif.