Une idée de ce qu’un trip dans les rues de Tokyo, sous fond de musique brésilienne, peu donner.
Astrud Gilberto est une figure phare de la bossa nova, qui l’a emmené bien au-delà des rives brésiliennes, où le courant s’est popularisé. La bossa nova, Astrud Gilberto la connait de près. La chanteuse avait rencontré João Gilberto, l’un de ses instigateurs, via une équipe de jeunes musiciens avec qui elle passait du temps étant jeune. La fille d’Ipanema balade sa voix lors de leurs soirées privées entre copains, des chansons qui plus tard seront fredonnées par le reste du pays. Bientôt, son amitié pour João Gilberto, rythmée par le son des guitares adoucies, se transforme en quelque chose de plus fort.
Les deux se marient et collaborent pour de bon pendant un voyage aux États-Unis, où ils reprennent, en compagnie du jazzman Stan Getz, « The Girl From Ipanema », un morceau culte de la bossa nova composé par Antonio Carlos Jobim, qui reste un symbole du genre de nos jours.
Sauf que dans l’histoire, Astrud Gilberto sera lésée. On va minimiser son impact sur le morceau, après sa séparation avec João Gilberto et des concerts qui n’amélioreront pas son rapport compliqué à la scène. Elle qui a toujours eu du mal à se représenter devant des foules de visages inconnus, elle s’éclipsera du paysage musical brésilien.
Pourtant, elle ne disparait pas complétement des radars. Au contraire, elle réadapte des titres phares du répertoire de la bossa nova dans d’autres langues, en italien par exemple, et aussi en japonais. Astrud Gilberto est fille de linguiste, professeur de langues, elle en maitrise au moins cinq, ce qui lui permet, pendant un séjour au Japon, de produire un album de musique brésilienne en langue nippone. Pas beaucoup d’infos sur le contexte de ce disque, les notes sur l’album sont en japonais, étant donné que le disque était destiné à une audience japonaise, il offre maintenant une idée de ce qu’un trip dans les rues de Tokyo, guidé par la voix d’Astrud Gilberto donnerait.
Vous pouvez l’imaginer à l’écoute de ce « Street Samba ».