Hervé Salters sort le clip d’« Amour über alles ». Et prône le métissage.
« To be a stranger ». C’était le leitmotiv, le titre et le morceau phare, du précédent album d’Hervé Salters, l’homme leader de l’inusable General Elektriks (la cinquantaine approche, et les lives demeurent pleins d’une énergie dingue), où il était à la fois question de ce sentiment que l’on éprouve, parfois, d’être un étranger pour soi-même (et pour les autres), et une réflexion sur les mouvements migratoires qui, déjà en 2016, s’avéraient être d’une actualité brûlante. Album centré sur soi, album centré sur les autres.
Deux ans plus tard, avec la sortie de Carry no Ghosts (son sixième album), la thématique de l’étranger qui a conscience de l’être paraît toujours être au centre de la réflexion du General Hervé. C’est qu’après avoir vécu de longues années du côté de la Californie et de Los Angeles (il y avait notamment rencontré le DJ et producteur Chief Xcel de Blackalicious, avec qui il avait fondé le projet Burning House), General Elektriks a pris le chemin de Berlin, une capitale berlinoise dans laquelle il se sent parfaitement bien (les espaces verts, on le sait, adoucissent l’âme) mais où, ne maîtrisant pas complètement la langue, le sentiment d’appartenir à une entité étrangère s’avère systématique, et parfois excluante.
Aujourd’hui, et parce que le message d’Hervé Salters est toujours le même, sort le clip d’« Amour über alles », un morceau composé au moment où la situation de l’étranger commençait, en Europe et ailleurs (l’élection de Donald Trump aux États-Unis, le Front National au second tour des présidentielles en France, le Brexit au Royaume-Uni…), à faire envisager la droite dure. « Je ne prétends pas changer quoi que ce soit avec cette chanson, mais ça fait du bien par où ça passe », dit Hervé à propos du morceau…
Le clip en question, réalisé par Maxime Bruneel, met en scène un monde où tous continuent à vivre comme si de rien n’était, et sans tenir compte de ce qui se trame à l’extérieur (c’est-à-dire, des flics qui tabassent des gamins, en gros). Ode à la vie, et à l’ouverture d’esprit (le morceau cumule les langues et ose le métissage), et un nouvel extrait pour Carry No Ghosts, l’album de General Elektriks.
Visuel : (c) capture d’écran d’« Amour über alles » de General Elektriks.