La saga judiciaire se poursuit.
Chaque jour, Jean Morel et Sophie Marchand font leur journal musical, dans BAM BAM.
En 2016, le « Boléro » de Ravel rentrait dans le domaine public, plus de soixante-dix ans après le décès de son auteur Maurice Ravel, et ce comme l’implique la loi. « L’auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif d’exploiter son œuvre sous quelque forme que ce soit et d’en tirer un profit pécuniaire. Au décès de l’auteur, ce droit persiste au bénéfice de ses ayants droit pendant l’année civile en cours et les 70 années qui suivent », dit le « Code de la propriété intellectuelle – Article L123-1 ».
Sauf que depuis ce décès, et depuis que le morceau est devenu automatiquement libre de droits (c’est-à-dire que n’importe qui peut l’utiliser sans contrepartie financière), les héritiers de Ravel se sont associés aux héritiers du décorateur Alexandre Benois. Selon eux, ce dernier aurait été impliqué dans la création de l’œuvre en 1928, et cette implication entrainerait une révision des conditions d’accès à l’œuvre : le « Boléro » reviendrait ainsi dans le domaine privé, et n’en sortait qu’en 2039…
Cette saga judiciaire dure depuis des années, et rappelle la complexité de tout ce qui a trait aux droits d’auteurs. Une œuvre est-elle celle du musicien, du metteur en scène, du décorateur, du chef d’orchestre ? La justice, à nouveau, va tenter de trancher.
Au passage, sachez que si l’œuvre retombait dans le domaine privé, cela rapporterait quelques 10 millions d’euros aux ayants droits. On comprend mieux que ces derniers rechignent à appliquer la loi…
BAM BAM, le Bureau des Affaires Musicales, une émission animée par Sophie Marchand et Jean Morel, et réalisée par Malo Wiliams. Du lundi au vendredi, 18h00-19h30.
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