Le classique d’après un classique.
Chaque lundi dans BAM BAM (le Bureau des Affaires Musicales de Nova), vous raconte un morceau sur lequel nous avons tous dansé, et l’on décrypte l’hymne d’un week-end.
Si l’on vous dit « Dancing in the Street », il y a de grandes chances que vous pensiez à David Bowie et Mike Jagger, et à leur invraisemblable clip qui condense le meilleur des années 80. Parce que eux aussi ont dansé dans les rues.
Oui mais voilà, ce titre-là est une reprise. Et il existe donc une version originale de « Dancing in the Street » – qui est, pour plein de raisons, assez mythique. La toute première à avoir chanté, et enregistré « Dancing in the Streets », c’est Martha Reeves, accompagnée de ses Vandellas. À l’origine, Martha est une jeune américaine, qui, au début des années 60, chante du blues dans les clubs de Detroit. Elle se fait remarquer par un certain Mickey Stevenson.
Mickey Stevenson, c’est l’un des producteurs du label le plus influent de la ville, de la région, et peut-être de l’époque : c’est l’homme derrière les grands tubes de la Tamla Motown.
Un soir donc, il remarque Martha Reeves, et lui propose de venir à Hitsville U.S.A – c’est le nom du siège de la Motown. Elle traverse Detroit, dans l’espoir d’enregistrer un disque mais… elle se retrouve secrétaire de Mickey Stevenson.
Un jour, alors qu’une équipe de producteurs est en train de bosser sur une maquette du morceau « Dancing in the Streets », et qu’ils cherchent une chanteuse, un certain Marvin Gaye – qui est déjà la poule aux oeufs d’or de la Motown – croise le regard de Martha Reeves, qui est occupée à gérer l’administratif. Il lui propose d’essayer de chanter ce « Dancing in the Streets ». Et la magie opère, sa voix, cette instru inoubliable, ce hook du début : ça marche. La première prise est parfaite, mais on oublie de lancer l’enregistrement : la seconde sera la bonne.
Dès 1964, le titre devient un hymne de la Motown, qui cartonne à travers le monde et qui sera repris par The Kinks, Grateful Dead, les Mamas & The Papas, ou Bowie et Mike Jagger donc. Et c’est une histoire typique du label Motown, qui fera la pluie et le beau temps des pistes de danses pendant des décennies. En souvenir de cette drôle d’époque, et du génie de Marvin Gaye, et du talent de Martha Reeves – on écoute donc Martha & The Vandellas.
Visuel (c) capture d’écran du clip