La naissance du Free Speech Movement a exactement 54 ans.
Dans Pour que tu rêves encore, la matinale de Nova, tous les jours à 7h30, Marie Misset vous conte une histoire, mais une histoire tout ce qu’il y a de plus vrai. Vous pouvez la lire, ici, ou bien l’écouter, en podcast.
Ceci est une véritable histoire vraie aux sources sourcées. Elle finit il y a exactement 64 ans, le 3 décembre 1964, et commence sur le campus de l’université de Berkeley aux États-Unis, en octobre 1964. C’est la rentrée, certains étudiants ont passé l’été avec les Freedoms Riders, des militants qui se battent pour que les noirs des États du Sud puissent s’enregistrer sur les listes électorales.
Sur le campus, ils commencent à installer des centres d’informations, montent des stands, collectent des dons pour des associations de droits civiques.
Il y a un moment où le fonctionnement du système devient tellement odieux qu’il vous rend presque malade.
La police du campus commence à s’y intéresser de près, harcèle les étudiants, leur interdit de se réunir, arguant qu’ils contreviennent aux règles du campus. L’affaire prend de l’ampleur quand Jack Weinberg, un activiste et ancien élève, refuse de montrer sa carte d’identité à la police du campus.
La police l’embarque. Peu à peu, la voiture de la police est cernée par des étudiants en colère; Jack Weinberg est toujours à l’intérieur, il y restera pendant 32 heures. Les étudiants amassés refusent de laisser la voiture bouger. Ils l’utilisent même comme un podium, sur lequel ils font des discours, jusqu’à ce que la police abandonne les charges contre Jack Weinberg. Ces 32 heures transforment les archipels d’activisme de la fac de Berkeley en un mouvement qui s’autonomise : le Free Speech Movement.
La machine ne fonctionnera plus
Celui-ci lutte pour la liberté politique et liberté d’expression à l’intérieur du campus. Le 2 décembre, 4 000 étudiants se dirigent vers le Sproul Hall et occupent la place. Joan Baez est là, elle chante, le sit-in est calme. Mario Savio prononce un discours qui fera date, entre autres ce passage : « Il y a un moment où le fonctionnement du système devient tellement odieux qu’il vous rend presque malade. Vous ne pouvez plus y participer, même passivement. Et il faut avertir ceux qui dirigent le système, qui le possèdent, qu’à moins qu’ils ne vous rendent votre liberté, la machine ne fonctionnera plus. »
À minuit, le 3 décembre, le district attorney Edwin Meese III téléphone au gouverneur Edmund Brown Sr., et demande des arrestation de masse. À 3h30 du matin, la police prend la manifestation d’assaut. 800 personnes sont arrêtées. Aux États-Unis, le Free Speech Movement est l’étincelle qui allume la longue mèche qui foutra le feu au campus de Berkeley en mai 1968.
Visuel © Getty Images / Robert W. Kelley