Avec « The Groove Line », 4 minutes et 24 secondes suffisent pour embuer vos fenêtres.
À l’entendre, « Central Heating » à tout d’un disque imparable, destiné aux clubs de Chicago, et ne vous y trompez pas, il était bien populaire dans ce cadre-là. Pourtant, l’histoire de ce disque ne commence pas dans une boite afro-américaine, mais ben Allemagne de l’Ouest, au milieu des années 70, dans une base de l’armée américaine. Là-bas vit Johnnie Wilder Jr, jeune soldat stationné en garnison qui ne se doutait pas qu’il formerait bientôt l’un des groupes de funk disco les plus recherchés de l’époque, avec un premier album double platine. Ce groupe, c’est donc Heatwave.
Après avoir rendu service à sa nation, notre homme de l’oncle sam décide de rester en Europe où il chante dans des bar dansants et suit de près ce qui se passe dans les charts américains. Avec son frère Keith, il réunit une équipe de musiciens capable de faire la même chose que ce qui se fait chez Motown, mais de notre côté de l’Atlantique. C’est ainsi que cette vague de chaleur (heatwave) est née, une déferlante internationale dont seuls deux membres sont américains. Les autres embauchés dans la troupe viennent de différentes parties d’Europe : d’Espagne, de Tchécoslovaquie ou du Royaume-Uni.
C’est de là que vient Rod Temperton, un british tombé sur une petite annonce dans le Melody Maker, laissée par les frères Wilder. Il s’envole donc pour l’Allemagne, dans l’espoir de rejoindre la bande. Après s’être un peu moqué de son accent anglais, ils le testent au clavier, et il assure. Temperton fini par devenir une des courroies centrale du radiateur Heatwave. C’est ce claviériste, compositeur, arrangeur anglais qui écrit la majorité des tubes du groupe et à en croire la manière dont les autres membres parlent de lui, il devait avoir un côté « control freak », comme si chaque morceau qu’on pouvait faire sans lui était une victoire personnelle.
Le « Groove Line », succès brûlant du deuxième album d’Heatwave, est dans la liste de ces crédits, et l’un des derniers qu’il réalisera avant d’aller offrir ses services à des habitués des sommets des ventes, comme Michael Jackson. Il devait tellement se frotter les mains, qu’il n’avait plus vraiment besoin d’Heatwave pour se réchauffer…