Néo Géo Nova se remémore de bons souvenirs et de bons moments passés avec le compositeur Ryuichi Sakamoto, notamment dans les années 90, dans un premier entretien avec Thierry Planelle, puis dans un second avec Jean-François Bizot et Rémy Kolpa Kopoul, présenté par Bintou Simporé.
Le pianiste et compositeur japonais Ryuichi Sakamoto s’est éteint le 28 mars 2023 à l’âge de 71 ans.
Né en 1952 à Tokyo, il commence le piano très jeune, instrument qui restera son compagnon de route tout le long de sa vie. D’abord inspiré par la musique classique, surtout la musique impressionniste de Claude Debussy, et par le pop rock, il découvre ensuite la musique électronique et ethnique lors de ses études à l’Université des beaux-arts et de musique de Tokyo, comme celle d’Okinawa ou encore la musique indienne et africaine.
Son premier album, Disappointment-Hateruma, avec le percussionniste Tshuchitoti Toshiyuki sort en 1975. Sakamoto commence sa carrière de musicien en tant que claviériste pour différents groupes et comme compositeur.
Il rejoint le trio japonais Yellow Magic Orchestra, avec Haruomi Hosono et Yukihiro Takahashi, un groupe de musique électronique et minimaliste. Leur musique joue un rôle clé dans la naissance de l’électro pop, la synthpop, la city pop, l’ambient house et le cyberpunk. En parallèle, Sakamoto continue sa carrière solo, avec des albums dans lesquels il explore la fusion entre différents genres, différentes musiques et différents musiciens. Il fait notamment de plus en plus appel à des instruments acoustiques ou traditionnels pour les intégrer à un style de musique à la base plus moderne et novateur. Sakamoto s’aventure ainsi vers la bossa nova, la house, le rap…
Difficile à résumer en raison de l’ampleur et de l’importance de son travail, il reste un dernier aspect à mentionner dans celui de Sakamoto : le cinéma. Il a en effet composé plusieurs musiques de films et a notamment été acteur, pour le film Furyo il obtient un BAFTA en 1984 et pour Dernier Empereur un Oscar en 1988.
À travers des concerts caritatifs, entre autres, Sakamoto participe aussi à la lutte de défense de l’environnement et s’implique dans la lutte contre le nucléaire.
Sa musique est l’ambassadrice d’une Nouvelle Géographie, Néo Géo, titre d’un de ses albums qui inspire ensuite le nom de cette émission hebdomadaire présentée chaque semaine sur Radio Nova par Bintou Simporé.
Suite à son décès, on vous propose de (re)découvrir une somme d’entretiens sur nova.fr, et aujourd’hui dans le Mag d’Ici et d’Ailleurs !
Un premier entretien avec Thierry Planelle en 1990 dans le programme “Ils sont stars, ils sont sur Radio Nova”, l’occasion de revenir sur son concept de “nouvelle géographie”, son album Néo Géo et sa carrière au cinéma.
“Bien sûr, j’utilise beaucoup de machines et d’électroniques, mais j’étais aussi fatigué de ces sons-là. Alors depuis mon dernier album, Néo Géo, j’ai cherché à utiliser des êtres humains, des sons acoustiques, des vrais musiciens. Je pense que c’est très bien de travailler avec des humains, pas seulement des machines.”
Second entretien avec Jean-François Bizot et Rémy Kolpa Kopoul, présenté par Bintou Simporé, en 1996 : Sakamoto présentait sa sélection musicale et nous parlait de la sono mondiale, de sa collaboration avec Youssou N’Dour, de son admiration pour Brian Eno et d’un certain Antonio Carlos Jobim…
“Il y a un autre artiste très important, qui est malheureusement mort il y a un an et demi, Antonio Carlos Jobim. Je suis allé à Rio l’année dernière pour un concert et j’ai été invité chez lui. Chez lui, il y avait deux pianos, dont un nouveau Yamaha, qui m’a dit qu’il aimait beaucoup. J’ai pu jouer de ses compositions et des miennes sur ce piano, c’était un moment très spécial pour moi. J’aimerais bien vous faire écouter un morceau de son dernier album, Luiza.”