Le 25 mars dernier, 30 000 personnes (selon les organisateurs) ont décidé de participer à une manifestation interdite. Elles ont pris le chemin de Sainte-Soline. Retour en sur cette mobilisation.
Dans le département des Deux-Sèvres, une mobilisation s’est tenue pour lutter pour contre les réserves de substitution, appelées aussi « Méga-bassines ». Notre reporter Paola Guzzo y était. Dans le reportage de la semaine, nous nous plongeons au cœur du problème. Que se passe-t-il au juste et pourquoi est-ce que cela déchaîne autant les passions ?
Un reportage de Paola Guzzo.
Episode 1 – No Bassaran
Le 25 mars dernier, 30 000 personnes ont décidé de participer à une manifestation interdite, selon les organisateurs. Elles ont pris le chemin de Sainte-Soline, dans le département des Deux-Sèvres, pour manifester contre les réserves de substitution, qu’elles appellent aussi « Méga-bassines ». Pour eux, l’accaparement par de rares exploitants d’un bien commun qui se raréfie, entretient un modèle d’agriculture qui devrait disparaître (l’agro-industrie) et ces bassines ont aussi un impact sur le milieu naturel, la biodiversité et la qualité de l’eau. Nous y étions.
Épisode 2 – Anti-bassines : le jour d’après
Au lendemain de la manifestation, on parle de 47 blessés du côté des forces de l’ordre, près de 200 côté manifestants dont l’un d’eux gravement touché à la tête, au pronostic vital engagé. Mais sur ces trois jours de mobilisation, la cause de l’eau a rassemblé comme jamais. Quel bilan tire-t-on du côté de l’organisation ?
Épisode 3 – Et du côté des pro-bassines ?
Les réserves de substitutions ont été pensées pour aider les exploitants agricoles qui utilisent de l’eau à en avoir l’été. Pour beaucoup d’agriculteurs pro-bassines, il faut continuer à exporter pour que la France reste une puissance agricole. Pour le rester, pour que ce soit rentable pour eux, pour rembourser leurs prêts et produire assez, il faut de l’eau et des pesticides. Ils estiment aussi que le niveau des nappes l’hiver le permet. Philippe Robion est irrigant, il profite d’une mégabassine, à une vingtaine de minutes, en voiture, de celle de Sainte-Soline.
Épisode 4 – Pesticides : de gros efforts à fournir
Pour bénéficier de l’eau provenant d’une réserve de substitution, aussi appelée « retenue d’eau », il faut signer un protocole avec les représentants de l’Etat, qui financent ces projets à hauteur de 70%. Et il est conseillé de s’engager à entrer dans un processus de transition de son activité, donc de pratiquer une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Utiliser moins d’eau, moins de pesticides. Qu’en est-il aujourd’hui ? Réponse avec Vincent Bretagnolle un scientifique qui s’est battu pour un engagement réel des agriculteurs et des éleveurs.
Épisode 5 – Renouer le dialogue
Ces réserves de substitution sont elles réellement une solution viable pour l’agriculture de demain ? Que disent-elles de la politique de l’eau actuellement appliquée en France ? D’où vient le problème et comment le régler ? Chercheuse au CNRS et spécialiste de ces questions, Julie Trottier revient sur ce sujet qui cristallise tant de tensions.