Après trois éditions campées au Grand Parc, le Festival Sidéral a trouvé une nouvelle base de lancement sur le campus universitaire. Direction Pessac en un coup de bus, de tram, de vélo ou de kilim voltigeur, direction la MAC3 du CROUS, salle toute récemment érigée, qui accueillera deux soirs durant la vrillante internationale psyché.
Les groupes viendront de Suède, d’Italie, des États-Unis, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas et même de nos contrées tricolores (Bordeaux ! Paris ! Hossegor !) pour s’acquitter – en intérieur ou en extérieur – de leur mission : faire briller de mille feux les facettes non moins nombreuses du psychédélisme, ses pans stoner-rock, ses flancs pop, ses côtés post-punk, ses portions cosmic-folk, ses régions synthétiques voire technoïdes, parfois.
Signalons parmi cette escouade la présence des Big Byrd, le groupe du guitariste Joakim Ahlund, au CV déroutant. Ex-leader des Caesars, sensation garage et nu-rave début 2000s (mais si, souvenez-vous, « Jerk it out », partout, tout le temps), producteur tout-terrain (pour Cheryl Cole et le Brian Jonestown Massacre, pour Charli XCX, Theophilius London et Iggy Pop), le natif de Stockholm présidera ici aux destinées d’un Gros Oyseau dont le ramage aura de l’allure : un inébranlable combo de fuzz, d’orgues et de wah-wah lancés sur une ligne cosmique et électrisée, quelque part entre le space-rock grondant d’Hawkwind et les ritournelles narcotiques, sublimement atteintes, de Spiritualized. Avec une becquée de krautrock en supplément.
Notons aussi la venue des Anglais de Do Nothing, quatuor mené par Chris Bailey (aucun lien avec son homonyme, le regretté leader irlando-australien des Saints). Après une poignée de morceaux, de maxis tout en classieuses verticales pop-rock et en diagonales arty, leur premier album arrive sous peu – Snake Sideways, le 30 juin. Un premier opus dont vous pourrez découvrir de larges segments sur la scène girondine ; un set où les rockeurs de Nottingham mettront les bouchées doubles, loin du nom qu’ils affichent pourtant, pour concilier en bonne et bruyante entente, comme dans une saynète psyché-drama jouée au coeur d’un pub bondé, les tournures grand luxe de Bryan Ferry, les textes malins d’un David Byrne qui cachetonnerait chez Yard Act et des accointances no wave telles qu’elles étaient prisées chez ZE ou Celluloid. On en fait trop ? À vous de voir.
Et puis, pour faire la juste mesure du vivier hexagonal précédemment évoqué, citons en toutes lettres les blases des Barking Spiders, d’Order 89, de Titanic Bombe Gas et de Minuit Machine, qui ne se feront pas sonner les cloches au moment d’apporter leur petit tesson à cette mosaïque chamarrée, dont l’appréciation vaut le déplacement. Et pas qu’un peu.
Festival Sidéral #4, les vendredi 12 et samedi 13 mai @ MAC3 du CROUS (Pessac).