« Avant, je pensais que je serais plus fort si je faisais tout moi-même. Ce qui est débile et ne tient pas debout. Une chanson, c’est une image arrêtée, qu’il faut rendre la plus riche et intense possible pour qu’on puisse imaginer tout le reste. »
Notre invité précédemment cité cultive l’art d’être discret, mais également celui d’être constant. Sept albums en 20 ans de carrière et une ribambelle d’autres opus en tant directeur artistique, réalisateur, arrangeur pour d’autres artistes.
Liste non exhaustive façon Wikipédia. Angélique Kidjo, Miossec, Keren Ann, Arthur H, Jeanne Cherhal, Alain Souchon, Mathieu Boogaerts, Salif Keita, Vanessa Paradis, Iggy Pop, Pomme et j’en passe.
Un homme à l’allure discrète qui ne l’est, selon ses proches, pas tant que ça, un homme souvent surnommé par nos confrères et consœurs « homme de l’ombre ».
Lui se voit loin des ombres, ou plutôt, comme un mec « au service des autres » comme il aime modestement se décrire.
Cet ancien étudiant en arts plastiques se lance dans la musique à 17 ans, décidant ainsi de sortir de l’ombre paternelle. Un clarinettiste de jazz à la sauce barbecue de la Nouvelle-Orléans. Pas de jazz conventionnel où la compétition prime pour notre jeune artiste qui se lance alors dans le jazz contemporain et libre. De quoi faire ses armes, notamment aux claviers, et manier le rythme, l’harmonie et les arrangements à la perfection, au point d’être ardemment demandé par les artistes cités plus haut. Tant dans la chanson française que la pop pertinente.
Ce n’est finalement qu’à la trentaine que notre talentueux instrumentiste pose les premiers mots et sa voix sur ses sons. Une écriture fine, subtile, élégante, intimiste, très souvent à la première personne.
Tout un travail qui l’aide à mieux le comprendre. Une œuvre personnelle qui touche finalement l’universel, tant on peut s’identifier à sa prose et sa poésie. Des textes ciselés, mais résistants, car avec le temps et les chansons se multipliant, les mots deviennent de plus en plus difficiles à accoucher.
Pour son 7e opus, notre invité a fait appel à une sage oreille extérieure pour réaliser ce précieux album, Les cent prochaines années, histoire de ne pas avoir l’impression de tourner en rond.
C’est comme se faire un costume sur-mesure par quelqu’un d’autre, explique-t-il chez nos confrères. Car le regard qu’on a de soi est forcément différent chez les autres. Facile à comprendre quand on a tous un rapport compliqué avec soi-même.
Alors, merci de nous avoir donné à partir de cette Chambre noire un écho pour nous sentir mieux.