Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
Family Affair d’Inna de Yard (Chapter Two Records / Wagram Music)
Après deux albums réussis et abondamment joués sur Radio Nova (The Soul of Jamaica en 2017 et Inna de Yard en 2019), Inna de Yard (où ne figure plus Ken Boothe) signe un troisième album, Family Affair, où les collaborateurs affluent de nouveau dans le jardin de ces légendes toujours bien vivantes de la musique reggae. À côté de Winston McAnnuf, Kiddus I ou Cedric Myton, on trouvera ainsi de nouveaux visages du reggae, comme Kush McAnuff (fils de Winston et fondateur du Uprising Roots Ban), Steve Newland (membre de Rootz Underground) ou Derajah. Mais aussi de plus anciens, comme le duo Rocksteady Keith & Tex (célèbre pour son tube de 1967 “Stop That Train”) ou l’iconique Johnny Obsourne. On retrouve ce dernier sur une reprise follement réussie de “Baltimore”, le classique de 1978 de Nina Simone qui se voit offrir ici une cure insensée de jouvence sur un morceau qui s’impose comme l’un des tous meilleurs d’un disque solaire où les talents les plus précieux d’une île à part proposent, une fois encore, un disque d’une vitalité à peine croyable.
Moodoïd, PRIMADONNA COLLECTION (Because Music)
Avec Laetitia Sadier, Say Lou Lou, ZOMBIE-CHANG, DORA, Pàula de PPJ ou évidemment Olivia Merilahti de The Do sur le scintillant « Memories », Pablo Padovani entoure Moodoïd de voix féminines. Avec PRIMADONNA COLLECTION, il offre une odyssée pop poétique, vaporeuse, où les romances perdues prennent la forme de vagabondages mentaux, réparateurs, douillets.
Baxter Dury, I Thought I Was Better Than You [PIAS]
Le dandy le plus cool de la pop anglaise ne se limite pas à ça. Piégé dans son rôle de performer nonchalant, bohème, autodestructeur, le fils d’Ian Dury (Sex and drugs and rock’n’roll), qui en est à son septième album, explore dans I Thought I Was Better Than You des névroses avec lesquelles il avait jusqu’alors plutôt joué, et une enfance qui a, semble-t-il, été loin d’être simple. “Who I am, dady ?”, demande-t-il en introduction du disque. Tentative de réponse durant une demi-heure où la pop, aussi proche du spoken-word que du R&B, fait office de divan exutoire.
Beloved! Paradise! Jazz!? de McKinley Dixon (City Slang)
Focus aussi cette semaine sur l’album de McKinley Dixon, dont le titre reprend une phrase de la romancière américaine Toni Morrison (“la plus grande rappeuse de tous les temps”, en dit-il) et qui livre un disque militant célébrant l’histoire, les droits, l’avenir des communautés afro-américaines. Un poing qui se lève par la force d’un hip-hop arty, conscient, porté par un jazz ambitieux où les cuivres, les chœurs gospel, les cordes et les ambiances nu-soul s’accordent à merveille. Un grand disque libre, frondeur, libéré.
Further Out Than the Edge de Speakers Corner Quartet (OTIH Records)
The place to be de ce vendredi est certainement aussi l’album du Speakers Corner Quartet, des Londoniens qui expriment une créativité débordante sur un disque qui sonne R&B, drum & bass, free-jazz, abstract hip-hop et qui invitent Tirzah ou Sampha sur quelques merveilles qui font chaud dans le dos.
Zango de Witch (Desert Daze Sound)
Enfin, un retour inattendu… après quasiment 40 ans d’absence ! Celui du groupe de psyché zambien Witch, pionnier de ce que l’on a appelé, dans les années 70, le Zamrock, combinaison efficace de funk brownien, de folk local, de psychédélisme anglo-saxon. Zango est également le premier album du frontman Emmanuel “Jagari” Chanda avec le groupe depuis 1976 et reçoit également la visite d’un grand nom de la musique zambienne actuelle : Sampa The Great, dont nous célébrions l’album As Above, So Below il y a quelques semaines.