« Je n’ai jamais été une artiste R’n’B. On m’a collé cette étiquette parce que je suis noire et que je chante, c’est tout ».
Toutes les semaines dans Bam Bam, Sophie Marchand et Jean Morel vous proposent l’hymne d’un week-end.
Et cette semaine, on part dans les nimbes du R’n’B 2000, une époque faste où MTV régnait en maître, et où les featurings de rappeurs et de chanteuses R’n’B étaient le nerf de la guerre. Dans Bam Bam, on vous parle ainsi de Kelis, que l’on croise ici aux côtés d’Ol’ Dirty Bastard du Wu-Tang Clan.
Et si Kelis a eu la possibilité de croiser le chemin du rappeur de New York, c’est qu’elle a grandi à Harlem, d’un père musicien de jazz et d’une mère qui travaille dans la mode. Très tôt, elle chante à l’église, et devient multi-instrumentiste : elle joue aussi bien du violon que du piano ou du saxophone. Pourtant, c’est une rencontre avec des prodiges de la production et des machines qui va changer sa vie, le genre de rencontre avec un gobelet rouge de teuf américaine. Ces prodiges-là, ce sont Chad Hugo et Pharrell Williams, qui forment ensemble The Neptunes, qui sont alors en train de devenir les rois de la production Hip-Hop et R’n’B.
Le duo devient tout de suite très proche de Kelis, dont il flaire le potentiel. Chad et Pharrell lui obtiennent même un signature chez Virgin, dont il découle un premier disque encensé par la critique et qui connaît un grand succès d’estime : Kaleidoscope en 1999. Wanderland, son deuxième album, sortira en 2001, mais ne connaîtra lui non plus pas un succès populaire suffisant pour que Virgin poursuive sa collaboration avec elle.
Je n’ai jamais été une artiste R’n’B. On m’a collé cette étiquette parce que je suis noire et que je chante, c’est tout
« Je n’ai jamais été une artiste R’n’B. On m’a collé cette étiquette parce que je suis noire et que je chante, c’est tout », déclare-t-elle alors. The Neptunes, eux, croient toujours plus fort en leur protégée, mais ils ne sont plus les seuls : Raphael Saadiq ou encore Andre 3000 (d’Outkast) veulent collaborer avec Kelis. À raison : en 2003, Kelis sort un formidable disque, Tasty, porté par un single, « Milkshake », qui devient numéro un. Mais tout l’album est un concentré de tubes, produits par la crème du game de l’époque. Après « Milkshake », c’est « Millionaire », un featuring avec le trop rare Andre 3000, qui cartonne dans les charts.
Et pourtant, au delà-de ce disque, Kelis a toujours gardé ce statut un peu maudit d’artistes adulées par les producteurs plus que par le public, en témoigne, par exemple, une collaboration avec Björk, qui est déjà, à l’époque, une superstar.
Bam Bam, c’est le Bureau des Affaires Musicales de Radio Nova, animé par Sophie Marchand et Jean Morel, du lundi au vendredi sur Nova.
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