Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
CRU de Seu Jorge (réédition 20 ans, Babelville)
Pour Seu Jorge, CRU fut le début du succès. Rencontre magique entre Seu – qui a grandi dans les favelas de Rio –, le producteur français Jérôme Pigeon (Favela Chic) et le musicien Pretinho da Serrinha, celle-ci aboutit, en 2003, à la sortie d’un disque qui fit immédiatement date. Agrémenté de compositions originales et inédites ou de nouvelles reprises qui confirment décidément l’attraction de Seu Jorge pour l’exercice (vous vous rappelez sans doute de Bowie façon Seu Jorge dans La vie aquatique), CRU ressort aujourd’hui sur Nova et sur toutes les plateformes et offre l’occasion, aux plus jeunes et à celles et ceux qui, il y a 20 ans, étaient passées à côté de ce chef-d’œuvre, de découvrir un disque majeur de la musique brésilienne du XXIe siècle.
Work of Art d’Asake (YBL Nation / Empire)
Après le Brésil, passage cette semaine par le Nigeria, où il n’y a pas que Burna Boy (dont le single « Sittin’ On Top Of The World » tourne pourtant sur Nova) et où sort le second album d’Asake, qui mêle l’amapiano et l’afro-pop pour un disque plein de tubes affirmés ou potentiels (“2:30”, “Amapiano” ou le très beau “Yoga”). Le disque d’un artiste qui, un an après Mr. Money with the vibe, s’affirme comme l’un des plus performants d’Afrique de l’Ouest.
Michael de Killer Mike (VLNS)
Et puis, le retour en solo de Killer Mike ! En marge de Run The Jewels, qu’il mène de front avec son camarade El-P depuis une dizaine d’années (quatre albums sont parus entre 2013 et 2020), le rappeur d’Atlanta sort Michael, premier disque en son nom depuis R.A.P. Music (2012) présenté comme un projet entièrement biographique. Du hip-hop qui groove sévère pour raconter son histoire : Michael par Mike, avec quelques pépites dont le très intense “Shed Tears”, le duo avec Young Thug “RUN” où cet incroyable morceau à beaucoup de cerveaux (“Scientists & Engineers”, avec Future, Andre 3000 et Eryn Allen Kane).
Off Planet de Django Django (Because Music)
L’album “audace” de la semaine est très certainement celui du groupe écossais Django Django, dont le nouvel et cinquième album se divise… en quatre parties (pour quatre planètes distinctes). Son principal penseur Dave Maclean considère ces disques, regroupés ce vendredi en une seule unité, comme une “façon d’aller au-delà” et de déconstruire l’image que le public peut se faire d’un groupe jusqu’alors plutôt associé à une électro-pop arty, parfois psyché, parfois solaire, toujours parfaite. “De la pop bluesy au cabaret gothique du Moyen-Orient en passant par l’acid afro et des pianos rave”, comme on le lit, le spectre de Django Django s’élargit encore. Et atteste de la créativité et de l’ouverture d’esprit décidément sans limite de l’un des groupes de pop les plus fascinants de sa génération.
L(oo)ping de Rone (InFiné Music)
Erwan Castex, lui, réinvente et repense son catalogue en proposant onze versions symphoniques de onze de ses morceaux les plus adaptés à une telle réécriture, le tout avec 90 musiciens de l’Orchestre National de Lyon sous la direction de Dirk Brossé. “(OO”), “Room with a view”, “Babel” ou même “Bora Vocal” (avec la tirade d’Alain Damasio sur La Horde du Contrevent) : un album de reprises hyper réussi pour le producteur le plus attachant de la scène électronique française.