Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
James Blake, Playing Robots into Heaven
James Blake possède incontestablement l’une des voix les plus sensibles, les plus fortes et les plus émotives de la scène néo-soul de la décennie écoulée. Les chefs-d’œuvre “Limit To Your Love” (2011), “Retrograde” (2013) ou “Life Round Here” (2013) du pianiste et multi-instrumentiste à la voix d’or n’ont jamais vraiment quitté notre antenne. Mais James Blake n’est pas qu’une belle voix. C’est aussi un producteur audacieux, proche des milieux hip-hop, R&B, trap : ses collaborations avec Kendrick Lamar, Beyonce, Jay-Z, Rosalía, Travis Scott ou Frank Ocean en attestent. Il se lance, avec son sixième album sorti aujourd’hui, dans une aventure qui met la musique électronique au centre du propos. Avec Playing Robots into Heaven et après une première approche sur l’album Wind Down — composé afin d’aider les auditeurs à s’endormir — le Londonien interroge les intelligences artificielles, communique avec elle, se la joue Rencontre du troisième type et coche les cartes ambient, néo-soul gothique (“Loading”), dub glitché et dancehall (“Big Hammer”). Jules Vernes —> Azimov —> James Blake.
The Chemical Brothers, For that beautiful feeling (EMI / Virgin Records release)
Vus à Rock en Seine il y a quelques jours, les Chemical Brothers reviennent avec un dixième album qui ravira les nostalgiques des raves des années 90 qui auraient pris… eh bien, trente ans de plus. Techno, house, psyché, bourdonnant, bizarrement funky, parfois très clair et parfois très sombre, un album pointu pour les esprits qui aiment mettre des carrés dans des ronds. Et danser encore, malgré la cinquantaine bedonnante, jusqu’à tôt le matin.
Buju Banton, Born For Greatness (Music/Roc Nation Records/Def Jam Recordings)
L’album reggae roots de cette rentrée 2023 est incontestablement celui de Buju Banton, cette figure de la musique jamaïcaine depuis la sortie de son single “The Ruler” en 1985. À cinquante ans et après un passage en prison pour trafic de drogue en 2011 – séjour carcéral de sept ans qui lui a permis, tout de même, d’obtenir un Master en Gestion des Arts et de la Musique –, Buju Banton sort aujourd’hui Born for Greatness, un album présenté comme “une autre étape” de sa vie. “Quelque chose de spécial” qui “embrasse avec des mélodies et de la musique d’amour”. One love.
Róisín Murphy & DJ Koze, Hit Parade (Ninja Tune)
D’un côté, la chanteuse irlandaise Róisín Murphy, qui habite désormais à Londres. De l’autre, le producteur allemand DJ Koze, qui, depuis Hambourg, remixe le gratin de la musique internationale depuis plus de 20 ans. Ensemble, bien qu’à distance (la joie des partages d’écran), Róisín et Stefan ont pensé Hit Parade, un disque où les tubes n’en sont pas vraiment ou alors, seulement pour ceux qui ne sont fans ni de l’idée de tubes, ni de celle de Hits parades. Des tubes pop, indie, funky, soul, électroniques et forcément très weird.
Jalen Ngonda, Come around and love me (Daptone Records)
Enfin, un disque tout droit venu de l’écurie Daptone Records (Sharon Jones, The Budos Band, Charles Bradley, Antibalas…). Celui de Jalen Ngonda, entouré sur le disque Come around and love me de musiciens du regretté Charles Bradley. Un album qui, depuis Liverpool dont est originaire Jalen, sonne évidemment soul et ira droit au cœur des âmes si sensibles qui sont les vôtres. Dans le baladeur : le très beau “That’s all I wanted from you”.