L’une des meilleures adaptations des aventures du vigilante de Gotham City est aussi l’une des plus oubliées.
On ne compte plus les versions de Batman à l’écran, de celle pop et kitschissme de la fin des années 60 aux re-créations signées Tim Burton ou Christopher Nolan. Voire certains égarements gênants -comme les barnums grotesques de Batman Forever ou Batman & Robin à la fin des années 90. Pour autant, l’une des meilleures adaptations des aventures du vigilante de Gotham City est aussi l’une des plus oubliées.
Peut-être parce qu’elle n’est pas passée par la case cinéma. Batman contre le fantôme masqué est une extension de la déjà remarquable série d’animation, crée en 1992. Devant son succès inattendu, le département télé de la Warner commande à ses créateurs, Eric Radomski et Bruce Timm, un super-épisode devant servir de parenthèse entre les deux premières saisons. Les deux réalisateurs et le scénariste Alan Burnett décideront d’en faire un retour aux sources, quand l’apparition d’un nouveau méchant fait remonter à la surface un épisode douloureux de la vie de Bruce Wayne. Batman contre le fantôme masqué réussissant à être à la fois en phase avec le virage pris côté comic-book, se teintant de psychanalyse shakespearienne et d’appliquer les fondamentaux des récits d’action. Sans oublier d’être déférent envers le grand cinéma classique, via de nombreuses références, notamment à Citizen Kane comme au Hitchcock de la grande période. À l’occasion de ses trente ans, Batman contre le fantôme masqué réapparait en Blu-ray dans une édition remasterisée.
Au-delà de la beauté de son graphisme, c’est la puissance du scénario, sans doute le plus tourmenté et romantique qu’aie connu Batman qui continue à impressionner, quand il pousse plus que jamais son héros à tomber le masque pour révéler son vrai visage, celui d’un homme a jamais rattrapé par ses failles et ses blessures intimes. Au moment où l’univers des super-héros au cinéma devient fatigant à force d’inanité et d’écriture vide, autant se ressourcer à cette relecture aussi magistrale que mélancolique.
En Blu-Ray 4K chez Warner Home Entertainment