Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Mardi 3 :
Cyril Benhamou saison 3 aux Reformés. Le rendez-vous du mardi pour tous les amoureux de la musique qui se façonne dans l’instant, repart de plus belle pour sa troisième saison au quatrième étage du cinéma Artplexe, sous les étoiles ou presque. Cyril Benhamou aux claviers en grand ordonnateur, une section rythmique pour tenir la baraque et des invités qui se revèle au cours de la soirée. Ça jamme par plaisir et nous on kiffe. Chaude ambiance! (Dès 21 h aux Reformés — Au dernier étage du cinéma Artplexe — entrée par les Allées Gambetta — 13001 — Entrée libre.).
Jeudi 5 :
Fiesta des Suds, l’ouverture… Certains se souviennent d’un temps que les moins de 20 ans n’ont pas connu comme dit la chanson, d’autres ont oublié les lendemains difficiles mais ont toujours le souvenir de la franche convivialité et de l’esprit festif des ouvertures de la fiesta et par la même occasion, à l’époque, de celle de la saison culturelle marseillaise. Qu’importe si les temps ont changé, si la Fiesta a quitté le Dock des Suds et ses alentours proches, ses extérieurs urbains pour rejoindre l’Esplanade du J4 entre MuCEM et mer. Qu’importe si ce premier soir n’annonce qu’un gros week-end de réjouissances quand d’antan, la manifestation courrait sur plusieurs ; tout le monde, minots et anciens sont au taquet, dans les starting-blocks. Son grand ordonnateur, Bernard Aubert qui venait de passer la main, n’a malheureusement pas attendu la reprise, il est parti cet été, trop tôt pour être parmi nous ; mais son sourire et sa fraternité habitent à jamais la Fiesta des Suds dont il a façonné les contours et nous serons nombreux avoir une pensée pour lui ce soir, quand l’immuable Banda du Dock ouvrira face à la mer, le bal de cette nouvelle édition. Au même moment, la DJette Mystique attaquera le premier de ses 4 sets au pied de la scène de la Major. Une scène qui accueillera ensuite Medusa, un combo phocéen de cumbia composé de 9 mujeres (9 femmes pour qui a des soucis avec la langue de Don Quichotte ou d’Almodovar), De la Crau, un trio rock à la puissance tellurique, enracinée dans cette steppe alluvionnaire voisine de la Camargue, et Biensüre, un autre trio qui bien que d’ici lui aussi, lorgne vers le Bosphore croisant chants turcs et kurdes sur des grooves disco ou rock psyché saupoudrés d’une pointe d’électro. Sur la scène de la Mer, Patrice dont avait presque oublié le prénom mettra en musique la créolisation de notre monde, agglomérant reggae, folk caribéen, soul et hip-hop avant la Femme. Ce collectif ouvrait sur nos ondes en novembre dernier et en avant-première, les portes de leur Teatro Lucido lors d’une carte blanche de 3h heures. Sur la troisième scène, celle de l’Etoile, se glissera Voyou. « Gentil garçon de la pop française », originaire de Nantes, il est lui, passé il y a une paire d’années par notre Chambre Noire. Plus tard la star du rock anatolien, la Turque Gaye Su Akyol au chant sombre donnera à entendre les titres de Anadolu Ejderi, son quatrième opus, paru en novembre dernier sur Glitterbeat. (Dès 19h sur l’Esplanade du J4 — face au MuCEM — 30 €, tarif jeune : 20 €.).
Vendredi 6 :
Jour 2 pour la Fiesta. La Fiesta, c’est comme le vélo… on n’oublie jamais ! C’est reparti de plus belle ! Avec en ouverture de cette deuxième soirée un revenant. Deni Shain après avoir sillonné l’Afrique, s’était posé un temps à Marseille avant de partir à Pointe-à-Pitre, gérer le fond du label guadeloupéen Debs Music. Ecouter, éditer, mixer, réécouter, , rééditer, remixer le back catalogue de ce légendaire label est son quotidien, sur fond de palmiers et de mer bleue translucide. Forcément quand il quitte l’île, c’est la besace numérique pleine de musiques qu’il partagera au fil de ses mixes avant et après les concerts de chanteuse Lynn aux accents R&B, du rapper franco-anglo-américain James The Prophet, de la chanteuse grecque Marina Satti et de la formation hybride Chouk Bwa & The Ängströmers, réunissant Chouk Bwa, un ensenble de musiciens et chanteurs haïtiens experts en polyrythmies et le duo dub-electro bruxellois The Ängströmers. Sur la Scène Mer, le toaster martiniquais Yaniss Odua et Sara Luego, « la nouvelle perle du reggae féminin européen » originaire de Puerto Rico mais installé en Allemagne, rejoindront Flavia Cœlho en version sound-system : 3 mics, 3 voix, deux platines et un DJ ! Pour sûr, la Brésilienne de Paris qui a ses habitudes sur la planète Mars (elle est la marraine du Makeda), devrait surement inviter quelques voix marseillaises à la rejoindre sur scène, ainsi que le trompettiste Ibrahim Maalouf attendu sur la même scène un peu plus tard pour son show. Flavia et Ibrahim ont enregistré El Mundo, un titre paru il y a plus d’un an, sur Capacity to love, le 15ème album de u trompettiste. Sur la troisième scène, celle de l’Etoile, le rapper franco-gabonais posera son flow souple, à l’ancienne comme disent les experts, un flow qui met en valeur chaque mot. Ce soin porté aux mots et aux sons, aux mélodies et aux beats est une des préoccupations du producteur et multi-instrumentiste lyonnais David Kiledjian, qui sera lui présent un peu plus tard avec l’un de ses nombreux projets : Dowdelin, une aventure électro-acoustique qui en deux albums joués sur nos ondes a mis les Antilles à une portée d’oreilles des nôtres. (Dès 19h sur l’Esplanade du J4 — Entre au MuCEM et mer — 35 €, tarif étudiant : 20 €.)
DJ Tony Swarez et ses 45 tours ont rendez-vous à la Maison Hantée. Cela pourrait être le titre d’un film d’horreur, au cours duquel Tony, le dealer de sons de la Maison Hantée, finirait découpé en rondelles tels des 45 tours d’un juke-box. Mais Tony n’aime pas les ambiances glauques et les histoires qui finissent mal. Il préfère réunir depuis des années les amateurs de bons grooves au pied de son Walkabout Sound-System avec lequel il parcourt les routes de France et de Navarre, ou dans les bars et clubs qu’il apprécie. C’est le cas ce soir à la Maison Hantée, un spot qu’on ne présente plus puisque c’est un des plus anciens de la cité phocéenne. A raison de 45 tours par minutes, ses rondelles de cire noire tourneront sur ses platines. Bon son garanti (R’n’B, pop corn, raw soul, deep funk). Il me glissait il y a quelques jours à l’oreille d’un mur numérique (et oui les murs numériques ont eux aussi des oreilles) que « les tricards de la Fiesta des Suds en auront pour leur compte ». Vous voilà prévenus ! (Dès 21h à la Maison Hantée — 10, rue Vian — 13006 — Entrée libre.).