Des albums, il en sort désormais 2520 par semaine (chiffre approximatif). Pour vous aider à faire le tri, voici la sélection hebdo de Radio Nova des albums à ne pas louper.
The Louder the Better de Soom T (X-Ray Production)
Associer les termes “Écosse” et “Raggamuffin” ? Une étrangeté qui n’en est plus une depuis l’apparition de Soom T, cette artiste de Glasgow reçue la saison passée dans notre Chambre noire et qui avait débarqué sur notre antenne avec le tube “Big Bad World”, fusée à tête chercheuse lancée en direction du grand capital, de la société qui oppresse, du monde qui dérive vers des extrêmes que l’on ne souhaiterait voir au pouvoir sous aucun prétexte. Le morceau était posé sur Good, album de folie qui a fait date chez tous les amateurs de musique de reggae qui ont pigé depuis bien longtemps qu’il n’y avait pas qu’en Jamaïque que cette musique-là émergeait. Kingston, Glasgow. Le vol est direct et sans escale.
Avec The Louder The Better, son sixième album à paraître ce vendredi, Soom T remet une pièce dans l’album engagé qui condamne, une fois encore, les politiques qui roulent pour leur compte, les corruptions en rafales dès que le pouvoir pointe le bout de son nez, le besoin nécessaire de conscientiser les luttes, le réel, l’avenir qui n’est pas encore tout à fait bouché pour tout le monde.
Un album à caler dans votre discothèque reggae, dub, roots, qui pourrait flirter avec l’étagère pop (le single “Fly My Bird”), pas trop loin de celle consacrée aux Wailers, puisque c’est l’ingénieur du son qui a accompagné le groupe lié à Bob Marley qui a composé les morceaux “Prophets”, “Free The Man” et “Don’t Make Me”.
Un disque qui lève le poing, le met dans la tronche de ceux qui le méritent, et rassurent ceux qui partagent le sens de la lutte. One love.
Water Made US de Jamila Woods (Jagjaguwar)
Des nouvelles de la soul de Chicago et de l’Américaine Jamila Woods, qui sort ce vendredi un troisième album, Water made us, où sa voix fait une nouvelle fois des merveilles et fera groover ceux qui passeront du temps avec cet album qui célèbre la force et la puissance de l’eau : “the good news is we were happy once / the good news is water always runs back where it came from / the good news is water made us”, dit cette artiste qu’on suit depuis longtemps sur Nova et que l’on va naturellement continuer à suivre, tout simplement parce qu’elle est devenue absolument incontournable.
The Darker The Shadow The Light de The Streets (Warner Music UK)
Douze ans après l’album Original Pirate Material, le chef-d’œuvre de Mike Skinner sur lequel figurait évidemment le morceau culte “Fit but you know it”, The Streets revient avec The Darker The Shadow The Light, album où la société britannique post-Brexit se voit disséquer par la plume acérée de ce rappeur et chanteur au flow si singulier. L’album est accompagné d’un film du même nom, qui raconte l’histoire DJ perdu dans les sentiers nauséabonds d’un club londonien où le crime serait roi et où la musique passerait au second plan. L’Angleterre bien profonde comme on l’aime dessinée par les tacles verbaux d’un adepte du second degré serré, de la formule qui claque, des prods qui étonnent (entre eurodance et UK garage sur “Troubled Waters” ? Ok !).