« L’important, c’est pas la chute. C’est l’atterrissage. » La Haine a été tourné il y a presque 30 ans à Chanteloup-les-Vignes, et l’image de cité à problème lui est bien restée collée à la peau. C’est encore l’une des banlieues les plus pauvre d’Île-de-France et les médias n’y vont globalement que quand il y a une voiture qui brule. Léa Rinaldi, elle, y a emmené sa caméra, pendant trois ans. À travers son œil, on rencontre Neusa, immigrée brésilienne, femme forte et passionnée qui met à disposition un lieu pour faire faire du théâtre et du cirque à tous les enfants de la cité. En installant son chapiteau à Chanteloup-les-Vignes, elle se lance un défi de taille : recréer du lien social grâce à l’art et à l’éducation populaire. Elle crée un vrai refuge pour les enfants de la cité, un repaire, une bulle de poésie, où l’art prend vie au milieu du béton.
Après 20 ans, la mairie reconnait la magie qui se joue ici et installe un chapiteau, un grand, un vrai, avec du parquet dedans. On suit la vie de ce chapiteau, et des enfants qui y fleurissent. Leurs rêves de carrière, leur lien à cet endroit où il est permis d’explorer, de se sentir légitime dans sa pratique artistique. C’est poétique, sans cacher que faire vivre un tel projet dans cette banlieue n’est pas facile et peut partir en fumée rapidement. Littéralement : le chapiteau est ravagé par les flammes en 2019. Violences gratuites ou opposition virulente à la mairie et sa politique… Le film ne s’enferme pas dans une vision binaire, évangéliste ou discriminatoire et réductrice, et la nuance, c’est rare et précieux.
Le Repaire des Contraires, de Léa Rinaldi, c’est BEAU, et c’est à voir dans vos cinémas préférés depuis le mercredi 1ᵉʳ novembre.