Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Jeudi 9
Yul à l’hôtel comme chez lui. Batteur, chanteur et producteur Yul et ses amis musiciens s’installent pour un concert unique à l’hôtel Ibis de la Gare St-Charles, proposé par La Mesòn dans le cadre de Jazz sur la Ville. Cette programmation annuelle n’a jamais aussi bien porté son nom que ce soir puisque de mémoire de spectateur assidu c’est une première. Etonnant spot donc pour un concert détonnant qui nous réserve qui plus est, la bonne surprise d’être gratuit. (A 19h à l’Hôtel Ibis de la Gare St-Charles — 1, square Narvick — 13001 — Entrée libre.).
Blacko et Capleton sont à 6Mic. Le premier est originaire de Montfermeil dans le 9.3, quant au second, il arrive tout droit du village d’Islington en Jamaïque. Si des milliers de kilomètres les séparent, le reggae les réunit, et plus particulièrement le dancehall, un dancehall engagé et spirituel. (A 20h30 au 6MIC — 160, rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro’ — 27 €, tarif réduit : 24 €, tarif abonné : 22 €.).
Ludwig von 88 souffle ses 40 premières bougies à 6MIC. Figure du punk hexagonal, Ludwig von 88 souffle cette année ses 40 balais. Qui l’eut dit, qui l’eut cru, 40 ans ! Le no future a manifestement de beaux jours devant lui ! Preuve en est le duo Frau Fleischer qui assurera la première partie. Entre métal, indus et punk, Frau Fleischer trace sa route depuis un an en duo et ça pourrait bien durer 40 ans ! La longévité n’est pas une vertus réservée aux seuls anciens ! (A 20h30 au 6MIC — 160, rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro’ — 26 €, tarif réduit : 23 €, tarif abonné : 21 €.)
Spiritus Fonktus, bon poids à Gardanne. Formation de funk comme son nom l’indique, le Spiritus Fonktus déboule gonflé à bloc à Gardanne pour un concert évènement à l’invitation du Marseille Jazz des 5 Continents. En effet, le septet bucco-rhodanienne de funk drivé par deux batteurs explose pour la deuxième fois, ses effectifs et propose en version « Big Super Sayan » comme ils disent, un band constitué de 10 musiciens : le septet habituel (Clément Pernet et Cédrick Bec aux baterries, Fabien Ottones aux claviers, Philippe Jardin aux percus, David Guttierez à la guitare et Sam Favreau à la basse et Léo Miquel au chant) est rejoint par une petite section cuivres composée de Raphael Illes, Vincent Strazzieri et Romain Morello. Un concert évènement vivement recommandé ! (A 21h à la Maison du Peuple de Gardanne — 92, av Léo Lagrange — Concert gratuit pour lequel il suffit d’envoyer un mail ici.).
Vendredi 10
11ème édition de Trocadance, la Foire d’art contempo’ où rien ne s’achète. Basée sur le troc, cette foire d’art contemporain est un évènement singulier dont on est familier. Le public formule sur post-it sa proposition de troc qu’il colle à côté des œuvres qui l’intéresse et l’artiste dispose, choisit en toute fin de manifestation. Pas d’argent, juste un échange de bons procédés. A l’occasion du vernissage, les Grumpys Papés donneront leur premier concert. Formation sans âge, de presque retraités à découvrir à Marseille 3013, parce qu’il n’est jamais trop tard pour avoir un coup d’avance sur la vieillure, synonyme de vieillesse quand on est plein dedans et que l’on a oublié jusqu’au nom de cette période de la vie. (Vernissage dès 18h, concert à 19h30 à Marseille 3013 — 52, rue de la République — 13002 — Entrée libre.).
Professeur Babacar, DJ Ivor & Sisyphe, rue Bernard du Bois. En mode block-party qui ne dirait pas son nom, la triplette de Belsunce (Professeur Babacar, DJ Ivor et Sisyphe), viendra célébrer autour d’un grand banquet et en musique l’inauguration de la place à la Pierre Levée et de ses aménagements réalisés par les habitants de ce quartier niché entre Porte d’Aix et Gare St-Charles. A la différence du célèbre village d’irréductibles Gaulois, nos trois bardes des temps modernes ne finiront pas ligotés à un arbre. (De 18h à 23h sur la place à la Pierre levée au milieu de la rue Bernard du Bois au niveau des rues de la Fare et Longue des Capucins — Gratuit.).
Stéphane Milochevitch à la Mesòn. Le papier que lui consacrait le Monde pas plus tard que la semaine dernière, titrait : « Stéphane Milochevitch, l’affranchi du rock français. ». Celui qui a commencé sa carrière sous le pseudo de Thousand, avant de breaker à l’arrivée de la quarantaine et de revenir 2 ans plus tard sous son propre nom, signe LaBonne Aventure, un premier opus porté par un je ne sais quoi de Bashung dans la voix. Fort bien accueilli, cet album devrait lui ouvrir les portes des festivals l’été prochain. A découvrir ce soir dans une proximité rare. (Concert à 20h —ouverture des portes : 19h — à La Mesòn — 54, rue Consolat — 13001 — 15 € — tarif réduit : 13 €.).
Perrine Mansuy et Jean-Luc di Fraya donnent du sens aux sons. Piano, voix et rythmes comme un langage minimal, comme un discours exigeant qui va droit au but pour reprendre une expression consacrée ici. La pianiste et le percu-batteur construisent un dialogue sans chichi et nous parle du sentiment amoureux sous toutes ses facettes « en s’appuyant », disent-ils « sur Les Fragments d’un Discours Amoureux », le célèbre essai de Roland Barthes. (A 20h30 à la Cité de la Musique — 4, rue Bernard du Bois — 13001 — 12 €, tarif réduit : 8 €.).
Dario Della Noce, release party au Makeda. « Tout pour Marseille ! ». Le rappeur qui a grandi entre Marseille et Paris, est clair sur ses amours : « C’est la seule ville que j’aime ! ». Son nouvel E.P. s’intitule Atlantide, et ce soir, c’est zumba en grande largeur au Makeda à l’occaz’ de sa sortie. Khara et Yeuze Low se chargeront de chauffer la salle avant l’arrivée sur scène du protégé de la team du Makeda qui aime bien accompagner des artistes sur le dur chemin de la professionnalisation, chemin qu’on devrait écrire chemain, pour mieux souligner la notion d’accompagnement chère au Makeda !). (De 20h à 22h30 au Makeda 103, rue Ferrari — 13005 — 8 €.).
Samedi 11
Le Cours Ju’ est vintage et Antho et son Walkabout Sound-System sont sur la place. Tout finit un jour par être vintage et le vintage, ce n’est pas que des fringues aux couleurs passées ; aux genoux fatigués, aux bas de pantalons forcément un peu courts et aux cuirs tanésqu’on farfouille dans les boutiques des rues adjacentes. Le vintage, c’est aussi des livres lus et relus qui passent de mains en mains, de propriétaire en propriétaire chez des bouquinistes installées sous la pergola du cours Ju. Le vintage, c’est aussi des musiques gravées dans le fond d’un sillon, c’est des rondelles de cires noires que jouent des DJs curieux et expérimentés sur une drôle de fourgonnette comme on disait dans le temps, avant, au siècle dernier. Rendez-vous donc sur le Cour Ju avec DJ Swarez et ses invités… Il y aura Ketu, Oncle Bo et d’autres que j’ai pour certain oublié… je les prie, je vous prie de bien vouloir m’excuser ma mémoire est elle aussi un chouya vintage. (De 10 à 21h au Cours Julien et dans les rues environnantes — 13006 — Accès libre.).
La terre nous est étroite, rencontre littéraire en soutien à Gaza et à ses habitants. En empruntant au poète palestinien Mahmoud Darwich, le nom de son poème écrit en 1982 au lendemain du bombardement de Beyrouth par l’armée israélienne qui cherchait alors à déloger les militants de l’OLP, le musicien marseillais Farid el Ghoul inscrit son action au cœur du récent conflit. « Quand tu nais en Algérie comme moi » dit-il, « tu es inévitablement, musulman et pro-palestinien. C’est ainsi ! ». Cet engagement pour la Palestine ne l’a pas quitté. « Quand j’ai vu, le traitement du conflit qui était fait ici, et surtout suite aux interdictions de manifestater, j’ai eu envie de faire quelque chose. ». Tout est donc parti d’une initiative personnelle. Farid, par ailleurs chanteur et musicien du duo Benzine, prend contact avec des salles marseillaises. En vain. Il se tourne vers Mon Café, bar de la Plaine habitué à recevoir des musiciens pour des bœufs et petits concerts qui valide la proposition autour de lectures de poésie et de la musique. Rendez-vous est pris pour ce soir. Se sont greffé.es au projet le rappeur et poète Naïm Zriouel, l’artiviste marocaine Oumaima Dermoumi et la psychosociologue, récitante et chanteuse Tamila Hachimi. La soirée s’ouvrira par la projection de Drawing for Better Dreams (2015), un court métrage d’animation de 4 minutes aux images dessinées par des enfants palestiniens de 9 à 12 ans, « ce film émouvant évoque les luttes auxquelles sont confrontés ces enfants au quotidien et démontre le pouvoir – et la nécessité – de leur permettre de rêver » selon les propres mots de son dossier de présentation. (Dès 20h à Mon Café — 10, place Jean Jaurès — 13001 — Libre participation. L’intégralité des fonds récoltés sera reversée à l’association caritative Medical Aid for Palestinians.).
L’ éthio-jazz d’Azmari à la Mesòn. Quand la Mesòn programme cette année Azmari, formation belge dans le cadre du mois Jazz sur la Ville ; son jazz lorgne du côté de l’Afrique. Avec un tel nom, on ne doute pas un instant que ces musiciens bruxellois aient envie d’Ethiopie. L’azmari étant dans la musique de la Corne de l’Afrique, une sorte de barde, de poète et musicien capable d’improviser de bar en bar, des paroles tout en s’accompagnant au masenqo ou au krar, deux lyres locales. Mais ces musiciens lorgne aussi à l’Ouest du continent, vers des terres qui ont vu naître le highlife ou l’afrobeat. Quand le jazz traine ses guêtres en Afrique, il fait escale à la Mesòn, embarcadère de tous les départs ! (A 20:00 à la Mesòn — 52, rue Consolat — 13001 — 12 € + 3 € d’adhesion annuelle — Petite restauration possible, ouverture des portes à 19:00.).
Nneka is back au Makeda ! La célèbre chanteuse nigéro-allemande qui célèbre cette année ses 20 ans de carrière est de retour au Makeda au cœur d’une tournée européenne. Entre soul et hip-hop, Nneka signe un répertoire teinté de blues, de r’n’b, de reggae en cohérence avec elle-même, avec sa personnalité et sa foi en dieu. (A 20:00 au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 20 € mais déjà complet !).