Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Mercredi 13 :
Les trésors des collections du MuCEM sortent des réserves ! Le MuCEM a 10 ans, « ça parait bizarre, mais si tu m’crois pas hé, t’ar ta gueule à la récré » comme le chante depuis bientôt 50 ans, Alain Souchon. 10 ans donc pour le MuCEM et un anniversaire qui est l’occasion pour ce gros coffre en dentelles face à la mer de montrer ce qu’il a dans le ventre ou plus précisément dans ses réserves. Ça a commencé en septembre dernier avec l’exposition La vie secrète des collections, in-situ presque, puisqu’au Centre de Conservation et de Ressources à la Belle de Mai (jusqu’au 8/03/2024), expo qui peut servir de memento à tous ceux qui n’ont jamais su ranger leur chambre. Il y est y question de classification, d’archivage, d’ordonnancement. Il faut savoir que si le MuCEM a 10 ans, ces collections, elles ont bien plus ! Elles proviennent des fonds du Musée national des Arts et Traditions populaires du Musée d’Ethnographie du Trocadéro inauguré en 1884 et de la section européenne du Musée de l’Homme. Leur transfert à Marseille a nécessité 160 semi-remorques. Depuis, les réserves de ce « Louvre du peuple », qui s’est ouvert avec son installation à Marseille aux arts et traditions populaires d’Europe de la Méditerranée accueillent aussi à la Belle de Mai, le fruit des « enquêtes-collectes » orchestrées par les conservateurs audacieux de ce musée hors-norme qui croise passé lointain et présent immédiat, soit quelques centaines par an. Le nombre total de documents et d’objets réunis dans ses réserves est de l’ordre du million. Il s’agit d’objets de peu fabriqués, utilisés, usés, parfois réutilisés ou juste conservés avant d’être achetés pour entrer au musée, de « choses banales » comme disait l’historien Daniel Roche. Populaire ? Les trésors des collections du MuCEM, nouvelle exposition permanente qui s’ouvre aujourd’hui au rez-de-chaussée du bâtiment dessiné par Rudy Rucciotti est l’occasion d’en ressortir 1200 et de les exposer au fil d’un parcours original qui s’il s’articule autour des techniques artistiques : sculpture, arts du métal, mode, verre, céramique…, abandonne la hiérarchisation habituelle entre beaux-arts et arts popu’. Autre spécificité : certaines pièces voient leur cartel doubler. Un premier classique donne toutes les informations scientifiques, historiques; pendant qu’un second, qualifié de « sensible », rédigé par des autrices (Sophie Blandinières, Lucile Bordes) et auteurs (Arthur Dreyfus, Guillaume Poix), place l’imagination au pouvoir et laisse libre cours à l’interprétation et la recontextualisation poétique. Un de de poèsie voire de folie quand elle est douce n’ont jamais fait de mal à personne. Contrairement aux habitudes muséales, des stations disséminées tout au long du parcours, permettent de prendre en main, d’utiliser certains des objets proposés. Par ailleurs presque en fin de parcours, un vaste espace immersif joue avec l’idée de fonds, en plongeant sept objets illustrant sept thèmes de notre histoire contemporaine (migration, féminisme, football, street-art, gestion des déchets, hip-hop et question de genre) dans un espace circulaire évoquant les profondeurs marines. Cet espace connecté permet à l’aide de casque d’en savoir plus sur chacun des thèmes représentés. A chacun de dénicher son trésor ! (Exposition permanente tous les jours sauf le mardi, le 25/12 et le 1/05. De 10h à 18h jusqu’au 29/04. De 10h à 19h à partir du 2/05. Au MuCEM — Esplanade du J4 – 13002 — Visites des expositions permanentes et temporaires 11 €, tarif réduit : 7,50 €, valable pour la journée. Billets famille soit 2 adultes et 5 enfants maxi : 18 €, valable pour la journée.).
Jeudi 14 :
Ouverture provisoire des ateliers d’artistes de la Citadelle. Probablement un des plus beaux spots du centre-ville marseillais, situé en amont du Vieux-Port, la Citadelle – aka le Fort d’Entrecastaux ou Fort St-Nicolas – est un tiers lieu patrimonial qui peu à peu s’entrouvre au public avant une ouverture totale à l‘horizon 2030. Y sont accueilli(e)s des artistes, inviter à mener des résidences de recherche, de création et de production. Cette nouvelle ouverture des ateliers d’artistes, sera l’occasion pour les lauréats de la résidence Passages de Versant Sud et l’Institut Français au Nigéria, l’architecte et designer nigérian Paul Yakubu et Léa Bigot, de montrer le travail qu’ils ont effectué durant leur résidence croisée à Lagos et à Marseille. A découvrir aussi les travaux photographiques de Franck Pourcel qui s’est intéressé aux séances de football l’association multisport LGBTQIA+ MUST dont l’objectif est de permettre à ses adhérents et adhérentes de faire du sport de manière conviviale, et sans discriminations, ceux l’artiste Louise Nicollon des Abbayes accueillie en résidence de recherche dans le cadre du projet Européen REMEDSPACE ou la collecte de mémoire proposée par l’écrivaine Valérie Manteau avec des habitants porteurs de mémoires afin d’explorer des formes de narrations nouvelles. (Dès 18h à 21h30 à la Citadelle — Entrée par l’Esplanade du Quinzième Corps — 13007 —Évènement gratuit – Inscription conseillée à contact@lacitadelle.org.).
Kemia Party #11 au Makeda. La Kemia, c’est trois olives et deux tartines de rien ou presque sur le comptoir d’un bar de quartier, c’est une idée universelle du partage et de l’accueil, c’est de créer autour d’un moment anodin, un chaleureux lieu de rencontres. C’est une attention à l’autre ! C’est aussi le nom d’une soirée dans un des clubs marseillais où l’on sait accueillir artistes et public. Pas de hasard ! Pour ce 11ème volet des Kemia Party, rendez-vous avec le duo électr’oriental Ita & Mehdy qui croise traditions musicales du Maghreb (bédouin, chaoui, malouf, gnawa, raï…) et beats électro. Le premier est producteur, le second et auteur, compositeur et chanteur et leur musique est aussi puissante, revigorante qu’un thé accompagné de menthe. Elles pourraient vous empêcher de dormir. Mehtoze, DJ de son état formé par Djel (FF) prolongera la soirée aux platines croisant grooves tradi’s et actuels du Maghreb, hip-hop, jazz et funk. (Dès 20h au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — Prévente : 8 €, sur place : 10 €.).
Vendredi 15 :
Visite nocturne de l’Exposition Populaire ?, et soirée Au Talent au MuCEM. Si tout est dit ou presque, un peu plus haut, au sujet de Populaire ?, la nouvelle exposition permanente du MuCEM, il ne restait plus qu’à annoncer la nocturne gratuite au cours de la laquelle de jeunes médiateurs nous parleront de leurs plus belles découvertes dans cette exposition, de leurs coups de cœur. Ensuite rendez-vous dans l’auditorium pour une scène ouverte (danse chant, beatbox, impro, stand-up et plus si aff, me glisse-t-on dans l’oreillette), animée par l’équipe du Théâtre l’Art Dû et suivi d’un DJ-set programmé par l’agence Bi:Pole. (Dès 19h au MuCEM — Esplanade du J4 – 13002 — Entrée libre.).
H-Burns au Théâtre de l’Œuvre. Voilà plus de 2 décennies que H-Burns soigne des chansons entre folk acoustique et rock électrique. Deux décennies que ce garçon de Valence dans la Drome rêve de Californie, un rêve qu’il déroule ce soir sur la scène du Théâtre de l’Œuvre. (Ouverture des portes à 19h, concert à 20h au Théâtre de France — Rue Mission de France — 13001 — 15 €, tarif réduit : 12 €.).
Moteur, ça tourne, action …, le showcase à Lollipop à l’occasion de la sortie des deux premiers volumes (à savoir le 1 et le 2) de ces nouvelles compilations du label Tchoc. Quand Tchoc, label marseillais qui zyeute sur les sixties, compile ce n’est pas juste pour aligner des vieilleries incunables, mais plutôt pour laisser place à la création en décidant d’un thème — Moteur, ça tourne, action… dans le cas qui nous concerne ce soir — et en invitant amis proches et lointains à pondre des œuvres en lien donc avec le grand écran, à savoir une reprise d’un thème déjà utilisé au cinéma ou une compo qui aurait pour thème ou trame le ciné. L’inspi était manifestement au rendez-vous, puisque Daniel Sani à la tête du label a reçu plus d’une trentaine — 37, me souffle le script — de titres qu’il publie non pas en un double volume, mais en deux, histoire de rester compétitif. Le Premier est plus 60’s dans l’esprit, le second plus 70,s et 80’s. On y croise aussi bien The Jana’s que Dan Imposter ou son alter ego Daniel Sani, Jean-William Thoury (ex-Bijou), Les Tchoquers, Les Bizoos, Mure, Alexis Kacimi, Big Feet, The Flooze, Sheila Evans, Patrick Matteis… Certains seront là pour nous régaler d’un titre ou plus, live & direct. (Début du showcase à 19h30, fermeture à 21h30 à Lollipop — 2, bd Théodore Thurner — 13006 — Entrée libre — Adhésion annuelle obligatoire 2 €.).
Tante Hortense célèbre sur scène à Zoumaï, la sortie de Fraise, son EP tout frais. Tante Hortense, ça fait des lustres que cahin-caha, à Nova, on suit. On est même de la famille, si on peut dire. Le premier fut comme souvent RKK, notre illustre connexionneur disparu. l’Eléphant Effervescent en toucha forcément deux mots aussi ; et puis quand Tante Hortense ou plutôt Stéphane Massy, son leader, déménagea sur Mars, la connexion s’effilocha un chouya avant que le lien se retisse ici… Faut dire que Stéphane Massy, membre fondateur à Paris du label Les Disques Bien, est de ceux qu’on classe parmi les inclassables versatiles. Il a comme il le spécifie lui-même « exploré en 20 ans, au fil des disques et des périodes : folk, minimale, brésilienne, parisienne, marseillaise, expérimentale, électronique, jusqu’à même changer de nom entre 2013 et 2018 (Massy Inc) », avant de revenir en 2020, juste avant les confinements. Sacré retour qui laissa le temps de peaufiner tant les relations entre les cinq membres de Tante Hortense, que le son de ce quintet qui louche entre pop et électro. Oui, ce quintet louche ! Il louche tant et tant que sa musique, elle aussi est louche ! Louche, inattendue et accessible. Les basses sont jouées par un sousaphone, un instrument à vent à large pavillon de la famille des tubas. Il n’y a pas de guitare mais un cavaco électrique, cette petite guitare à 4 cordes qu’apprécient les sambistes. Quant à Fraise, EP aux 5 titres, il fait suite à un autre E.P. paru au début de l’année et tout simplement intitulé Frais. Tante Hortense soigne parité et qualité. J’dis ça, j’dis rien ! Pour en savoir plus et se faire son propre avis, rendez à Zoumaï dont c’est le tout dernier concert de l‘année (A 20h30 à la Brasserie Zoumaï — 7, cours Gouffé — 13005 — Entrée libre.).
Jambo, Professeur Babacar et Big Buddha en triplette 100% vinyle à la Voie Maltée. La consigne est simple : Ce soir, il n’y a que des MK2, pas de serato ou autres procédés numériques de diffusion de la musique. Ce soir c’est 100% vinyle. Des 33 tours, des 45 et basta ! Pour ce qui est de la musique gravée, Jambo, le Prof et votre serviteur peuvent tout jouer. Connaissant un peu les lascars, nos oreilles ne vont pas s’ennuyer. Nos oreilles et nos pieds. Le monde est leur terrain de jeu, la musique de danse, leur préférence quand ils sont dans un bar passé l’heure de l’apéro ! Vous allez boire du petit lait et savourez la crème de la crème des musiques d’ici et d’ailleurs . (Dès 21h à la Voie Maltée — 7, rue Crudère — 13006 — Entrée libre.).
Dub Station 5ème du nom à 6 MIC. C’est le Massilia Hi-Fi qui pose ses caissons à 6MIC pour cette nouvelle Dub Station, La 5ème dans le bâtiment dessiné par Ruddy Ricciotti. Sound sur lequel le duo de Leicester Vibronics et le Weeding Dub de Lille feront resonner leur plates. Les premiers incarnent depuis bientôt 30 ans « The future sound of dub ». Quant au second, il a commencé à produire à la charnière des siècles signant une belle série de maxis et d’albums aux accents steppa. Ils seront accompagnés au mic par Marina P, qu’on ne présente ! En première partie Massilia Hi-Fi et Baltimores feront sonner les titres de Global Crisis, leur premier opus commun paru tout récemment. (De 21h à 2h30 à 6MIC — 160 rue Pascal Duverger — Aix-en-Pro — 20 € en prévente — 22 € sur place.).
Le Collectif Rasputin nous embarque dans le cosmos. Rendez-vous du Makeda, les soiréesRasputinproposées par Rorre Ecco convie en mois de décembre Arno E Mathieu pour un voyage cosmique, de galaxie en galaxie, entre house et disco-house. Arno est un enfant du pays qui a vécu un temps à Paris où il s’est forge une solide réput’. De retour ici, il nous embarque dans son vaisseau spatial à la recherche de la paillette magique, de la comète groovie. Ses maîtres ont pour nom Joe Claussell, François K, Danny Krivit, Onsunlade, Dj Spinna, Carl Craig, Jeff Mills, Ame, Dixon, Laurent Garnier. On peut donc embarquer en toute confiance ! (De 22h à 03:30 au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — Pas de prévente, 10 € avant 23h, 12 € après.).
Samedi 16 :
Le Twerkistan pose son Grand Bazar à la Cité des Arts de la Rue. Le Twerkistan fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait ! Son Festival Urbain de Noël ne s’intitule pas le Grand Bazar par hasard ! Festival Urbain de Noël, FUN et bazardélique à la Cité des Arts de la Rue, le lieu de toutes les extravagances et de toutes les cultures urbaines. Alors bien sûr, Noël donne le ton avec un marché des créateurs sur mesure avec pas moins (voire plus) de 35 exposants, artistes, créateurs et marques locales. Mais aussi de la danse, de la mode, et même du foot. C’est dire ! Tout ça avant la nuit ! Car à la nuit tombée, le Twerkistan est la nation de la fête, de la musique et de la danse lors d’une soirée club sauce Twerkistan avec DJ PRIYA (UK) et les TWK DJ’s : Habba Babba, Kermittta, Pakdjeen & Yung Pad. (De 11h du mat à 4h du mat à la Cité des Arts de la Rue —225 avenue Ibrahim Ali — 13015 — Gratuit de 11h à 18h, après 18h, billetterie via Dice : 13 € ou 15 €.).
Honni soit qui malmousque y pense, c’est le week-end de l’Aposto Noël Market ! L’été, on y court piquer une tête, à l’automne prendre une bain de soleil et quand vient l’hiver, on se demande ce que l’on peut bien faire sur ce bout de terre entre route et mer, si l’on a pas la peau couverte d’écailles ou de néoprène. Ce week-end, on ne se posera pas la question, l’Aposto, resto rigolo car resto pas pareil, organise son marché de Noël. Aposto a fait le tour de ses connaissances, et convié tous ceux qui ont la banane et des prods à proposer à la vente. Ainsi des artisans, artistes, créateurs, décorateurs, cuisiniers, stylistes, maroufleurs d’affiches de cinéma, chineurs pas glandeurs des deux sexes ont répondu présent et vont transformer cette petite maison en caverne d’Ali Baba, en taverne où il fait bon se retrouver, palabrer autour d’un verre ou d’un amuse-gueule et, qui sait, repartir avec le cadeau qu’on n’aurait pour sûr pas trouvé ailleurs. (Samedi de 15h à 20h et dimanche de 11h à 20h à Aposto — 14, rue Arnaud — 13007 — Entrée libre.).
Mtoulou fait son safari musical au Théâtre de l’Œuvre. Inspiré d’un conte comorien mis en musique par le multi-instrumentiste, slameur donc conteur Ahamada Smis et le guitariste Christophe Isselée, Mtoulou fait son safari musicalnous embarque dans un autre monde, celui de la mythologie, qui situe Mdjumbi, la cinquième île de l’Archipel des Comores entre Mayotte et Madagascar. C’est de cette île disparue dans les abysses de l’Océan Indien, qu’est originaire Mtoulou. Ce jeune garçon est à la recherche d’un mystérieux trésor qui pourrait faire ressurgir son île perdue et ramener paix et harmonie dans la région. L’intrigue est posée, le reste est monde merveilleux, musique et poésie. (A 18h au Théâtre de l’Œuvre — 1, rue Mission de France — 13001 — Adulte : 8 €, enfant : 5 €.).
Vernissage à Joli Rouge de l’exposition de Pierre Monestier avec Big Buddha aux platines. Cherchez le point commun entre Pierre Monestier et Big Buddha pourrait relever de la gageure si tous les deux n’étaient pas sensibles aux aléas du monde. Ils le sont et aime particulièrement l’endroit où le premier va exposer ses dernières pièces tandis que le second va donner à entendre les beats du monde. Tous deux aiment cette brocante de la rue d’Aubagne, un chouya foutraque, au décor de bric et de broc, jamais pareil, mais toujours chaleureux et au bar accueillant. Tous deux aiment Joli Rouge et ils ne sont pas les seuls ! (Dès 18h à Joli Rouge — 72, rue d’Aubagne — 13001 — Entrée libre.).
C’est Noël avant l’heure pour Kid Francescoli. Mathieu Hocine, aka le Kid, affiche complet ce soir à l’Espace Julien ! Si tu as tardé à prendre ta place tu peux toujours te jeter sur Sunset Blue, son dernier album paru à l’automne. (Dès 19h — Concert à 20h à l’Espace Julien — 39, cours Julien — 13006 — Plus de place.).