Basées en Californie, ces bonnes sœurs cultivent et consomment du cannabis, en plus d’être des activistes impressionnantes.
À l’origine, la très badass Sister Kate
L’histoire de ces nonnes qui prêchent pour la légalisation remonte à une quinzaine d’années. Sister Kate (à l’époque, c’était juste « Kate ») s’installe en Californie en 2008 après un divorce. À l’époque, les lois californiennes autorisaient le commerce du cannabis, et c’est ainsi que Kate et son frère ont monté un collectif pour fournir les personnes atteintes de maladies provoquant des douleurs, comme le cancer.
En 2011, le Congrès refuse d’écouter Michelle Obama sur l’état des déjeuners dans les cantines scolaires, et déclare alors que la pizza peut être considérée comme un légume, étant donné qu’elle contient de la sauce tomate (ok). Un mouvement de protestation alors baptisé « Occupy » se mobilise, Kate en est. Elle déclare, pleine d’ironie, « si la pizza est un légume, eh bien moi je suis une bonne sœur ! » On la met au défi de venir à la prochaine manifestation tout de nonne vêtue. Le costume reste, « j’étais devenue Sister Occupy ».
Elle croise sur sa route des femmes de toutes origines, de tous âges, des catholiques même, cherchant à trouver un ordre de nonnes « new age ». Quatre ans plus tard, Sister Kate avait monté son coven : les « Sisters of the Valley » installaient leur vie en communauté, inspirée des béguines.
« La religion entraverait notre travail »
La définition littérale des nonnes est qu’elles vivent, travaillent, prient en communauté, et prêtent serment. C’est exactement la liste des activités dressée par l’une des nonnes dans leur vidéo de présentation. « Même si, comme nos ancêtres béguines, nous ne sommes pas affiliées à une religion en particulier », souligne Sister Kate dans une interview Les béguines étaient des sœurs aussi, mais laïques, souvent veuves ou célibataires, qui ont fini par être persécutées parce qu’on les a accusées de fausse piété. Bref, l’héritage est rebelle et chargé. « Nous sommes des femmes spirituelles et savantes, et la religion entraverait notre travail » tranche Sister Kate.
Leur religion, c’est le cannabis. Et ce n’est finalement pas insensé, sachant que l’herbe fait partie des drogues dites enthéogènes. Un joli nom qu’on utilise pour les « substances psychotropes induisant un état modifié de conscience utilisée à des fins religieuses, spirituelles ou chamaniques ».
Traditionnellement, les enthéogènes ont été utilisés avec un tas d’autres pratiques qui visent une sorte de transcendance : le yoga, la méditation, les rituels, la prière, la musique ou bien la magie… Le mouvement hippie des années 1960 s’en est emparé pour développer l’art psychédélique, par exemple. « Nous, les sœurs, croyons que nos prières voyagent jusqu’aux gens via ‘le médicament » (comprenez, l’herbe).
Sisters of the Valley, un business florissant
Aujourd’hui, les bonnes-sœurs cannabis ont monté leur petit business, et vendent un tas de produits à base de CBD (le cannabis est réservé à leur consommation personnelle) : huiles, teintures, capsules, baumes et savons, mais aussi du café aux champignons, des patchs et des pins, des cartes postales, des pipes et des bangs en terre cuite. Vous pouvez même… acheter des Barbies à l’effigie des nonnes !
Tous leurs produits sont bénis avant l’envoi d’une commande. Au nom des mères, des filles, et du CBD !
Des couvents similaires au Mexique et au Brésil
Les Sisters of the Valley pourraient bien fleurir dans d’autres pays, c’est déjà le cas au Mexique et au Brésil !