Cette semaine Nova Y Va vous propose non pas une, mais deux sorties au musée du Quai Branly ! Au programme : pleureuse Punu et Queerness des Suds.
« Ilimb, l’essence des pleurs » de Myriam Mihindou
« Vous rejoignez une dimension cosmique, vous pleurez comme une rivière, comme une cascade, comme un torrent. »
– Myriam Mihindou
Au micro de Bintou Simporé, la franco-gabonaise Myriam Mihindou évoque son expérience avec les pleureuses du peuple Punu, ces soigneuses et intercesseuses entre les vivants et les morts, qu’elle met à l’honneur dans son exposition.
À travers une installation mettant en scène une matrice, immense tresse de roseau émetteuse de sons créés par les visiteurs et des sculptures en céramique placées dans un environnement acoustique interactif, l’artiste rend hommage à l’importance des pleureuses dans la société Punu, et questionne la gestion de la larme dans nos sociétés contemporaines
Didier Blanchard, l’acousticien qui a aidé Myriam sur cette exposition, raconte quant à lui sa démarche pour mettre en scène la matérialité sonore des pleureuses.
Myriam Mihindou aime faire résonner ses créations avec les lieux qui l’accueille. Lors de l’exposition Trophée, partie de l’exposition collective Ex Africa présentée dans ce même musée du Quai Branly en 2021, il était question de fleur de lys, symbole de pouvoir et d’esclavage. Pour Ilimb, c’est la tour des instruments du musée qu’elle a voulu « libérer « , notamment ses harpes. «
Photographie, sculpture, ou encore performance, qu’elle appelle « transperformance », Myriam Mihindou est une artiste pluridisciplinaire. Par l’art, elle exprime aussi bien l’intime que l’engagement collectif, avec une sensibilité écologique et décoloniale.
L’exposition Ilimb, l’essence des pleurs de Myriam Mihindou est visible jusqu’au 10 novembre 2024 au musée du Quai Branly – Jacques Chirac.
« Queerness, les Suds autrement » de Bintou Dembélé
« Les endroits de silence et d’ombre sont des endroits de créativité »
-Bintou Dembélé
Pour cette seconde exposition de notre programme, la danseuse et chorégraphe Bintou Dembélé est au micro de Raphaëlle Pluskwa. Le temps de deux weekends, la pionnière du hip-hop en France est l’invitée du musée du Quai Branly afin de convier d’autres artistes lors de performances, spectacles et discussions.
Préférant le terme de « périphérie » au mot de « marges », elle cherche à célébrer la différence, « tout ce qui vient du bas » et à montrer un chemin commun vers une autre histoire queer.
Pour en découvrir plus, rendez-vous à Queerness, les Suds autrement de Bintou Dembélé, le 10-11 février 2024 et 17-18 février 2024 au musée du Quai Branly – Jacques Chirac.