La 49ᵉ cérémonie des César a lieu ce vendredi à L’Olympia. Y sera notamment récompensée, et comme tous les ans, la Meilleure musique originale. On en a profité pour classer, depuis ses débuts en 1976, les meilleures B.O. récompensées… de tous les temps ! Et on assume tout.
Cette année, les lauréats sont :
- Gabriel Yared pour L’Amour et les forêts de Valérie Donzelli
- Delphine Malaussena pour Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand
- Vitalic pour Disco Boy de Giacomo Abbruzzes
- Andrea Laszlo De Simone pour Le Règne animal de Thomas Cailley
- Guillaume Roussel pour Les Trois Mousquetaires (Partie 1 et 2) de Martin Bourboulon
Pour le reste, c’est la rédac qui s’en charge.
Herbie Hancock pour Round Midnight de Bertrand Tavernier (1987)
Commençons par un classique de chez classique. À la toute base, « Round Midnight », le morceau dont découle l’album du même nom, est un standard du jazz composé par Thelonious Monk ; le personnage principal du film, Dale Turner, est justement un célèbre saxophoniste, rongé par l’alcool et la solitude. C’est Herbie Hancock, un des plus grands noms du jazz, qui compose cette bande originale nocturne.
Eric Sierra pour Le Grand Bleu de Luc Besson (1989)
Compliqué de ne pas inclure cette soundtrack, vendue à plus trois millions de copies à travers le monde, dont deux millions uniquement en France. Eric Serra a utilisé le Yamaha DX7, un synthé au son reconnaissable entre mille, pour créer son atmosphère contemplative, évoquant le doux ressac de mer.
Benoit Charest pour Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet (2004)
Une musique jazz manouche, terriblement dansante, qui accompagne Madame Souza et les Triplettes à travers l’univers stylisé de Sylvain Chomet. Ah, et c’est M qui chante sur la chanson-titre.
Amine Bouhafa pour Timbuktu de Abderrahmane Sissako (2015)
Un sujet compliqué pour le bouleversant film d’Abderrahmane Sissako : l’occupation de la ville de Tombouctou par les djihadistes et le combat de ses habitants face à l’oppression. Dans le film — et de manière générale ? — la musique est une façon de résister, et la bande originale majestueuse et profonde appuie ce récit.
Arnaud Rebotini pour 120 battements par minute de Robin Campillo (2018)
Arnaud Rebotini sort les boîtes à rythme et les synthés pour soutenir les militants d’Act Up dans leur lutte. Le film se déroule dans les années 90, lorsque la communauté homosexuelle est dévastée par le SIDA. Difficile de passer à côté de cette reprise emblématique de « Smalltown Boy », le titre culte de Jimmy Sommerville.
Irène Drésel pour À plein temps de Éric Gravel (2023)
Une bande son électronique, presque techno, signée Irène Drésel, la première femme à obtenir un César dans cette catégorie. La B.O. n’est pas sur les plateformes, alors on vous laisse avec son discours.
Sparks pour Annette de Leos Carax (2022)
Le groupe de new wave/glam rock dont la carrière s’étend sur près de 50 ans, donne une inclinaison pop rock à Annette, une histoire d’amour qui se révèle être un opéra halluciné et parfois horrifique.
Vladimir Cosma pour Le Bal de Ettore Scola (1984)
Un des compositeurs les plus cultes du cinéma français, Vladimir Cosma signe une musique orchestrale qui reste indémodable. « Le Bal » montre cinquante ans de danse en France, depuis les années 1930 jusqu’au disco, en passant par le jazz et le rock. Une pointe de nostalgie qu’on discerne derrière les violons.
Philippe Sarde pour Barocco de André Téchiné (1977)
C’est la chanteuse Marie France qui prête sa voix pour ce thème très jazz noir, qui accompagne le récit policier d’André Techiné. Philippe Sarde, qui compose les pistes du film, remporte le César alors qu’il n’a que 27 ans.
Cheb Khaled pour 1,2,3 Soleil de Bertrand Blier (1994)
Du raï sur cette B.O. de 1,2,3 Soleil, un drame social sur les banlieues réalisé par Bertrand Blier, que Cheb Khaled vient alléger et ensoleiller avec « Kebou ».