Quelles sont les expos à voir au printemps ? On vous aide à vous y retrouver avec notre sélection.
William Kentridge & Bronwyn Lace. The Centre for the Less Good Idea.
Au Centre for the Less Good Idea, la « moins bonne idée », née de la marge, jette la plupart du temps les bases des œuvres les plus inventives. Cet incubateur artistique sud-africain compte bien le démontrer lors de sa résidence parisienne à la Fondation Cartier.
Une semaine de workshops, de performances, de lectures et de projections durant laquelle de jeunes artistes de la scène locale de Johannesburg et internationale, dont beaucoup sont issus du continent africain, partageront leur expérimentation des formes nouvelles de l’art. Une rencontre créative, loin du milieu académique, que porte le tandem d’artistes William Kentridge et Bronwyn Lace.
Du 14 au 20 mai 2024
Fondation Cartier
261 Bd Raspail, 75014 Paris – 75001 Paris
Plus d’infos ici
La collection. Revoir Picasso
Avec À toi de faire, ma mignonne, l’artiste plasticienne Sophie Caille délogeait fin 2023 les œuvres de Picasso de l’hôtel salé. Depuis mi-mars, les collections du Musée national Picasso retrouvent leur place sur trois étages. L’institution repense l’accrochage suite à une réception critique de l’artiste star, longtemps protégé au nom du génie. Sa place dans l’art est aujourd’hui regardée autrement, en pleine conscience de ses agissements violents envers les femmes.
Le Musée national Picasso continue alors de réhabiliter les femmes artistes et consacre une salle entière au travail de Françoise Gilot – décédée en juin dernier. Le musée lui offre un espace non pas en tant que muse et ancienne campagne de Picasso, mais en tant que peintre accomplie.
Comment ce nouveau parcours a été pensé ? Comment recevoir les œuvres de Picasso aujourd’hui et quelle place faire aux récentes controverses autour de la figure de l’artiste, sur son rapport aux femmes qui ont partagé sa vie et qu’il a peint ? Réponses avec Cécile Godefroy et Joanne Snrech, commissaires de l’exposition.
Jusqu’au 12 mars 2027
Musée national Picasso-Paris
5 rue de Thorigny, 75003 Paris
Plus d’infos ici
Bertille Bak. Abus de souffle
Des sapins jetés par les fenêtres d’un immeuble du nord de la France, des roses à retirer en distributeurs, des couronnes de fleurs catapultées… Bertille Bak cumule les images absurdes et bidouillées dans sa dernière installation vidéo présentée au prix Marcel Duchamp 2023. Avec Nature morte (partie 1 : l’hiver), la vidéaste fait ce qu’elle sait faire de mieux : s’immerger dans un territoire, une communauté, des traditions, pour mettre en lumière un monde globalisé aux rapports spectaculairement asymétriques. À base d’un simulacre vidéo low-tech, proche du documentaire, elle tente de dire autrement une vérité. C’est ce qu’Abus de souffle présente à travers des projets inédits et des œuvres créées au cours des dix dernières années.
Jusqu’au 12 mai 2024
Jeu de Paume
1 place de la Concorde, Jardin des Tuileries – 75001 Paris
Plus d’infos ici
Liberté, Égalité, Fraternité ou le chant
Emmaüs Solidarité fête ses 70 ans. Depuis sa fondation par l’abbé Pierre en 1954, l’association lutte sans condition contre l’exclusion des personnes et des familles à la rue. Pour cet anniversaire, elle choisit de porter son combat à travers la musique, et en particulier à travers les chants militants.
Si vous cherchez la bande son de votre prochaine manifestation, faites un tour à l’exposition Liberté, Égalité, Fraternité ou le chant au Transfo. L’espace du centre culturel se transforme en un disquaire pourvu d’une sélection exclusive de vinyles en interaction avec les luttes sociales.
Ici la musique s’écoute dans un contexte particulier. Des productions, interdisciplinaires, visuelles comme sonores, viennent raconter les combats citoyens. Le plasticien Jean-Luc Verna utilise le dessin pour incorporer les revendications militantes à l’espace du Transfo, appuyé par les photographies et les extraits sonores de Chrystèle Bazin et Agnès Mellon. Le duo d’artistes revient sur les mouvements de colère survenus suite à l’effondrement rue d’Aubagne à Marseille en 2018. La musique est indissociable de l’expression de la colère, qu’il s’agisse de celle des gilets jaunes, des écologistes ou des féministes. Pour exprimer la vôtre, Emmaüs Solidarité pense à vous et vous laisse extérioriser par un karaoké.
Jusqu’au 18 mai 2024
Le Transfo, centre culturel d’Emmaüs Solidarité
36 rue Jacques Louvel-Tessier – 75010 Paris
Plus d’infos ici
Insert Coin. Flippers, bornes d’arcade et jeux à pièces
Flippers, arcades, juke-boxes et jeunesse tempétueuse. L’exposition Insert Coin est un voyage temporel et surtout une expo qui se joue. Prêts ? Insert Coin !
La très élégante Monnaie de Paris se fait machine à voyager dans le temps, pour ramener les nostalgiques et emmener les nouveaux venus dans l’âge d’or de ces bornes de flippers et autres jeux à pièces, depuis l’après-guerre jusqu’aux années 2000. Vous pénétrez dans de véritables bistrots et salles d’arcades d’époque, avec les journaux, magazines, les bonbons, les jeux, les histoires d’alors ; et cette même frénésie joyeuse.
Avec cette cinquantaine de machines prêtées par des collectionneurs, pas question de toucher avec les yeux. Vous pouvez venir récupérer quelques pièces (spécialement frappées pour l’occasion) au guichet de l’exposition et… jouer !
Pour l’occasion, nous avons rencontré, au milieu des flippers, Jean-Baptiste Clais. Il est docteur en anthropologie sociale et politique, spécialisé en pop-culture et surtout commissaire de l’exposition Insert Coin qu’il a donc pensé avec son ami Nicolas Galiffi, lui aussi expert en pop-culture, grand collectionneur de design et de jeux vidéos.
Jusqu’au 30 juin 2024
La Monnaie de Paris
11, Quai De Conti – 75006 Paris
Plus d’infos ici
LEK & SOWAT. In Retrospect
Depuis plus de dix ans, Frédéric Malek (alias Lek) et Mathieu Kendrick (alias Sowat) font interagir art et architecture. À leur début, ils investissaient clandestinement un supermarché abandonné en banlieue parisienne pour créer un temple de l’art urbain. Ce projet s’intitulait le « Mausolée » (2012).
Aujourd’hui, le duo français apporte son expertise du lettrage, du calligraffiti et son goût de l’urbex à même l’espace de Pierresvives. Forcément, cette rétrospective photographique de leurs explorations urbaines donne lieu à une nouvelle intervention artistique sur le domaine montpelliérain, Pierresvives, prestigieuse architecture de Zaha Hadid.
Jusqu’au 27 juillet 2024
Pierresvives
907 Rue du Professeur Blayac – 34080 MONTPELLIER
Plus d’infos ici
Visions chamaniques
L’ayahuasca — cette boisson hallucinogène du bassin amazonien — occupe une place centrale dans la culture des peuples indigènes. Traditionnellement utilisée par les chamanes, elle est aussi utilisée à des fins artistiques. Des kénés aux sculptures de l’école ONAYANTI, en passant par l’art contemporain du 21ᵉ siècle, l’exposition nous montre comment l’ayahuasca influence et constitue l’art visionnaire. La fin de l’exposition se conclut même par une reproduction d’un trip sous ayahuasca en réalité virtuelle.
Dans le cadre de l’exposition, on vous parle du tourisme chamanique : les occidentaux qui se rendent en masse en Amazonie pour prendre de l’ayahuasca.
Profitez-en aussi pour voir l’exposition Myriam Mihindou. Ilimb, l’essence des pleurs, elle aussi installée au Quai Branly. L’artiste franco-gabonaise y explore la pratique des pleureuses du peuple Punu à travers une installation interactive et sonore. Myriam Mihindou au micro de notre journaliste Bintou Simporé.
Jusqu’au 26 mai 2024
Musée du quai Branly – Jacques Chirac
37 Quai Jacques Chirac – 75007 Paris
Plus d’infos ici
Circulations. Festival de la jeune photographie européenne
La Villette accueille l’avant-garde de la photographie européenne dans le cadre du festival Circulation(s). Sur l’invitation du collectif Fetart, 24 photographes de 14 nationalités différentes rattachent leur pratique artistique à l’art contemporain et l’utilisent pour transmettre les préoccupations de la nouvelle génération. La guerre russo-ukrainienne est l’une d’entre-t-elle.
Quatre artistes venu·es du territoire ukrainien invitent à comprendre comment la photographie se positionne face aux enjeux identitaires, territoriaux et géopolitiques. Retrouvez les œuvres de Maryna Brodovska, Lisa Bukreyeva, Yevheniia Laptii et Dima Tolkachov.
Jusqu’au 2 juin 2024
LE CENTQUATRE-PARIS
5 rue Curial – 75019 PARIS
Plus d’infos ici