Rendez-vous en bas, au coin de ta rue, dans ton rade préféré, ta salle de concert adorée, ta galerie chérie. Rendez-vous en bas parce que c’est aussi là qu’est la vie. En bas de chez toi, et tout en bas de l’hexagone au pied de la Grande Bleue, à Marseille et dans les environs. Rendez-vous en bas parce que c’est là qu’est secouée la pulpe !
Jeudi 18 :
Sondes Sonores offre une carte blanche à la commissaire d’exposition Aurélie Faure et propose à Radio Nova d’inviter une DJ. Organisée par le Centre Wallonie Bruxelles, « cette nouvelle édition de la Biennale d’art contemporain NOVA_XX 2024 est dédiée à l’intrication artistique, scientifique et technologique en mode féminin et non-binaire et à l’aune de la quatrième révolution industrielle », avec comme thème : Plurivers et contingence. Cette date hors-les murs du Centre Wallonie Bruxelles réunit 6 artistes, créatrices sonores et DJs, qui s’affranchissent de la norme : Fallon Mayanja, Maominitel, Xaxalxe, Stella K, SABB, Vera Moro. Cette dernière, DJ belge, est conviée par Radio Nova, sollicitée à glisser son grain de sel et ses bonnes vibes dans cette prog. « Vera Moro est une artiste à part » précise la bio de cette artiste née à Vérone (Italie), qui a grandi au Chili, avant de rejoindre Bruxelles où elle vit désormais. « femme trans non-binaire » comme Vera Moro se définit elle-même, cette DJ et artiste queer résidente du Deep Down East et du Queer Future Club, milite pour « une musique déconstruite, décolonialisée, libre, qui (…) n’exclut personne et surtout pas celles et ceux qui verraient dans la rencontre des cultures un signe fort de ralliement. », mixant hardouse, breakbeat, guaracha, hardgroove, latincore, transe progressive, baile funk, et tout ce qui « sonne différemment, qui sonne comme un combat que l’on mène avant tout, en réfléchissant, en se rencontrant, en dansant. ». Elle collabore activement avec des organisations queer à travers l’Europe, travaillant à la création d’espaces plus sûrs et inclusifs dans la scène nocturne. « Des revendications, un positionnement et un son, un mix qui rappellent et subliment la diversité de notre monde dans lequel le métissage des identités, des cultures, des références a toujours fait avancer nos sociétés dans le bon sens. » confie-t-on dans les studios de Nova. On y va ! (Dès 20h30 au Cabaret Aléatoire — Friche la Belle de Mai — 41, rue Jobin — 13003 — Entrée libre sur réservation ici.).
Le duo ChuChicha est à la Fabulerie. Duo franco-chilien à la ville comme à la scène, ChuChiCha aligne 5 titres sur Sin Miedo, son premier E.P. aux sonorités électrolatinos. Les mélodies d’un violon et d’un accordéon aux accents cumbia, mais aussi tango (Culo del Mundo), et les voix du duo viennent se poser sur des beats machines « à même de driver en concert les danseurs sur la piste » me souffle-t-on dans l’oreillette. A découvrir sur place pour s’assurer que ce n’est pas une fable. (Dès 19h30 à la Fabulerie — bd Garibaldi — 13001 — Tarif solidaire : 8 €, prévente : 10 €, sur place ou soutien : 12 €.).
MC Sirop + Vadim-Redford à l’Alcazar au profit de l’UNICEF. MC Sirop en solo, sans son band, juste accompagné de ses machines comme les spectateurs du récent concert de MC Solaar ont pu le découvrir en première partie, et le duo Vadim Redford, deux Marseillais, potes de lycée qui ne se quittent pas depuis plus d’une dizaine d’années. A l’époque Redford arrivait tout juste d’Angleterre. Depuis, le duo cherche sur ses machines à combiner leurs amours musicaux partagés à savoir hip-hop, pop, funk, trap et électro. Tout le monde, ici, est bénévole, des artistes à l’organisateur (l’Association Kazoo) en passant par l’Alcazar qui accueille, afin que l’Unicef ramasser le pactole au profit des enfants victimes des conflits armés. (Des 20h à 21h30 à l’Alcazar — 56, cours Belsunce — 13001 — 10 €, réservation ici.)
Carte blanche du Petit Duc à Yann Cleary. Sur le site du Petit Duc qui accueille le concert du guitariste et chanteur Yann Cleary, le message est clair : « Retour du globe-trotteur franco-irlandais avec son double album pop, sensible et punchy». Retour donc au Petit Duc, la salle de concert aixoise qui a déjà accompagné l’artiste au temps de ses premières créations, en 2016. A l’époque Yann Cleary venait de sortir Tokyo, un mini-album signé sur SLY, le label du festival Yeah, d’où son surnom de « protégé de Laurent Garnier ». Un album que le chanteur bourlingueur republiera quelques années plus tard, en version augmentée et rebaptisée Tokyo et Chiba, soit un total de 25 titres comprenant les originaux, des inédits, des titres de pop nippone et des musiques de jeux vidéo. « Il fallait que je tire un trait sur cet épisode de ma vie au Pays du Soleil Levant pour passer à autre chose » analyse-t-il aujourd’hui. A son retour dans l’hexagone, « comme un choc culturel inversé » détaille-t-il, Yann Cleary signe alors avec la harpiste Laura Perrudin, Follow You, un opus réédité depuis sous l’intitulé I want to go home. C’est donc à Aix, sa ville sur le vieux continent, que le chanteur anglophone vient présenter les titres de son prochain opus. « C’est mon 4ème, un double, qui plus est ! Son mood est pop et doux-amer » confie-t-il en avant-première, la sortie n’étant prévue qu’en septembre. « Je l’ai enregistré et réalisé en solo. Je chante et sur certains titres, je rappe » précise-t-il avant d’ajouter : « Pour la scène, j’ai cherché et trouvé d’excellents musiciens : Michael Amram aux claviers et aux chœurs et Zargan Stavron à la batterie et aux chœurs. ». Splash, un premier single attendu en juin devrait éclabousser notre été. La pianiste et chanteuse Cécile Grace invitée en première partie interprètera quelques-unes de ses chansons en français et anglais. (A 20h30 au Petit Duc – 35, rue Emile Tavan — Aix-en-Pro — 15 €, chômeurs : 10 €, minima sociaux, vieillesse ou étudiants : 6 € — Connexion à un concert depuis chez soi : 5 €.).
Vendredi 19 :
Louise O’sman invitée de la Mesòn convie Hakim Hamadouche. C’est donc d’une double invitation qu’il s’agit : Au premier temps de la valse comme chantait Brel, la Mesòn, salle intimiste de la rue Consolat invite la l’accordéoniste et chanteuse Louise O’sman et son répertoire très chanson chanson, une façon comme une autre de dire que ses musiques et ses textes nous rappellent quelques belles pièces des répertoires d’antan. L’heure d’été, son nouvel opus est paru à toute fin du mois de mars. Louise O’sman aime la chanson française et toutes les musiques de notre planète, l’un n’empêche pas l’autre. C’est cette passion pour les musiques d’ailleurs, de Méditerranée et de plus loin, qui conduit la musicienne et chanteuse à convier sur scène à ses côtés ce soir, le mandoluthiste de la Plaine : Hakin Hamadouche. Il a joué sur toutes les scènes du monde au côté de Rachid Taha, enregistré avec les plus grands (de Rachid Taha à Tricky en passant Bill Laswell, Brian Eno et même Kid Francescoli sur son dernier opus). A Marseille et sur les scènes de musiques improvisées, il est aussi connu pour avoir participé à l’aventure du bouillonnant trio marseillais Oriental Fusion au côté du saxophoniste Edmond Hosdikian et du batteur Ahmed Campaoré. Un concert unique à découvrir ce soir à la Mesòn et nulle part ailleurs. (Dès 19h, concert à 20h à la Mesòn — 52, rue Consolat — 13001 — 12 € — Avant le concert, il est possible de se restaurer. Denise est aux fourneaux et c’est en toute simplicité, délicieux.).
Claude Sérieux à la Dame du Mont. Claude Sérieux n’a de sérieux que le nom ou alors son sérieux est très imprévisible, voire frivole, badin et farceaur. DJ et designer sonore, il a plus d’une corde à son arc – une harpe, peut-être – et une culture musicale qui lui offre le loisir de composer chaque set hors de toute routine. Croisé au téléphone à quelques jours de son set, il avoue « prévoir un set à base de disco oriental, de baile funk et de plein d’autres choses comme d’hab… ». Alors comme d’hab, come on ! (Dès 21h30 à la Dame du Mont — 30, place Notre-Dame-du-Mont — 13006 — Entrée libre.).
Say My Name, et de 3 au Makeda. « Jamais 2 sans 3 » est sans doute ce que se sont dit les équipes du Makeda et de Say My Name à l’issue de la dernière soirée. Bon esprit. Ils ressortent la mixette et les galettes rnb et placent aux commandes les Marseillais Thug Dance et Soon. (Dès 22h30, jusqu’à 4 du mat au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 8 € en prévente. 10 € sur place.).
Samedi 20 :
Le Mobylette Sound System, Sayon Bamba et La Caravane Passe, ont rendez-vous tout au bout de la Canebière pour Kiosque & Co ! Avec les beaux jours, revient Kiosque & Co, une prog de plein air et gratuite, tricotée à 4 mains par La Mesòn et le Théâtre de l’Œuvre avec le soutien de la Mairie des 1/7. Pour cette session d’avril, ils convient Sayon Bamba. La Guinéenne de Marseille, la Marseillaise de Guinée, musicienne et militante est de retour, avec son tout nouveau projet qui, inspiré des musiques mandingues de toujours, invente sa propre alchimie. Elle est entourée de musiciens de ses ports d’attache et de cœur (Conakry et Marseille). Autre concert, autre ambiance avec la Caravane Passe, formation emmenée par Toma Feterman et sa bande de musicos de l’Est parisien. Ensemble, ils dynamitent les musiques d’Europe de l’Est avec un bel acharnement et une énergie notoire ! Les DJs du Mobylette Sound System sera aux platines en début de soirée, à l’inter-plateau et en fin pour des sets qui ne s’embarrassent pas de frontières et embrassent les musiques des 5 continents. (Dès 18h, Square Léon Blum, à l’intersection de La Canebière et des Allées Leon Gambetta — 13001 — Gratuit.).
Soul Train au Makeda. Chaque mois, lors de sa mensuelle au Makeda, Selecta The Punisher rend un hommage appuyé à Soul Train, l’émission télé éponyme de Don Cornelius qui a couru sur 4 décennies aux States. Le DJ mixe pépites soul, funk, disco, hip-hop et house devant un public qui s’est forgé une oreille (voire deux) au fil des années. (Dès 22h30, jusqu’à 4 du mat au Makeda — 103, rue Ferrari — 13005 — 8 € en prévente. 10 € sur place.).