Pour la 10e du prix Carmignac de photo journalisme, Tommaso Protti plonge ses visiteurs au coeur d’une région qui touche le monde entier.
Le prix Carmignac permet chaque année, et depuis dix ans, à un photo-journaliste d’obtenir un peu de temps (et également un peu d’argent), pour effectuer sur le terrain un reportage au long cours. Quels terrains ? Ceux où les droits fondamentaux de l’homme ou de la nature ne sont souvent pas respectés.
Lauréat 2019, Tommaso Protti est actuellement exposé à la Maison Européenne de la Photographie (MEP). Et c’est en Amazonie qu’il s’est rendu durant six mois, au sein d’une région peu épargnée, cette année, par une actualité douloureuse.
On ne montre pas l’Amazonie que les gens ont l’habitude de voir
« On ne montre pas l’Amazonie que les gens ont l’habitude de voir. Quand il y a des animaux, ils sont généralement morts… », nous lâche Emeric Glayse, directeur du prix Carmignac. Protti, lui, est habité par l’envie de témoigner et d’alerter sur une vérité incontournable, dont les conséquences à l’échelle mondiale inquiètent. À la MEP, on est transpercés par la profondeur de ces photos prises en noir et blanc, par la justesse de ces scènes de vie représentées avec puissance, sensibilité, sincérité, par cette plongée dans un quotidien très brut.
Quatre-vingt-dix clichés pour une marche, celle de Tommaso. Le regard du spectateur, lui, change au fur et à mesure que la balade amazonienne avance. Personne, en sortant, n’aura plus jamais le même regard sur ce territoire immense qui change, et dont le sort commence à inquiéter, et enfin, au-delà de ses propres limites.
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L’Amazonie vue par Tommaso Protti. Maison européenne de la photographie, Paris. Du 4 décembre 2019 au 14 février 2020. 26 novembre. Grâce au prix Carmignac.
Un article et une interview de Luca Beux-Prere. Le podcast ici.
Inspiré des paroles d’Emeric Glayse et Tomasso Protti, interviewés sur place.
Visuel © Tommaso Protti